mercredi 4 décembre 2013
Thermomètre en acier et bronze doré provenant du Palais des Tuileries. Thermomètre de forme rectangulaire, plaqué d’acier dans un cadre de bronze doré, coiffé d’un entablement orné d’un feston de guirlande de fleurs et marqué en bas par deux volutes d’acant affrontées. Le thermomètre central est délimité par une fine moulure de bronze doré. Le tube à alcool ( ?) est appliqué sur la plaque d’acier, qui est gravée de graduations, et est retenu en haut par une tête de bélier en bronze doré. Tout autour, sur le fond d’acier, se détachent des entrelacs de ruban froissé et de guirlande de chêne en bronze doré. Sur son bord droit il est frappé de la marque d’inventaire du Palais des Tuileries sous la Restauration. Epoque Louis XVI. Hauteur: 32,5 cm – Largeur:13,5 cm – Profondeur: 2,1 cm Marque du Palais des Tuileries sous la Restauration: TH D2 165 Cet élégant thermomètre était, à l’origine, très probablement accompagné par un baromètre. Il rentre au palais des Tuileries après la Révolution, au début du XIXe siècle, sous la Restauration. Bien que l’objet ait été réalisé au XVIIIe siècle, la marque dont il est frappé ne correspond pas à celles du XVIIIe siècle. Ce thermomètre, exécuté sous le règne de Louis XVI (1774-1792), devait, à l’origine, orner l’appartement d’une noble demeure à la fin du XVIIIe siècle. Vraisemblablement saisi comme bien d’immigrés ou de condamnés, cet objet fonctionnel mais de charme a été sélectionné par le garde-meuble pour agrémenter un des appartements du palais des Tuileries lorsque les Bourbons s’y installent à nouveau en 1815. Le petit numéro dont il est frappé suggère que l’objet devait être placé, probablement, dans les appartements d’apparat ou dans les appartements privés de la famille royale. Les appartements d’apparat ou grands appartements donnaient sur la cour du Carrousel et comprenaient plusieurs salons en enfilade: la salle des Maréchaux qui servait de salle des gardes, le salon bleu qui faisait fonction de salle d’attente, le salon de la Paix, la salle du Trône, le grand cabinet du Roi et la galerie de Diane. Les appartement privés de Louis XVIII donnaient sur le jardin des Tuileries et comportaient également une enfilade de pièces de réception à usage semi-privé ou familial: la salle des gardes du Roi, la salle à manger du Roi, le salon de famille encore appelé salon bleu et le cabinet de travail du Roi. Palais des Tuileries Le palais des Tuileries, situé dans le prolongement du Palais du Louvre, est construit à l’initiative de la Reine Catherine de Médicis (1519-1589). En 1564, elle confie à l’architecte Philibert de l’Orme le soin de lui édifier une résidence à proximité du Louvre. En 1572, les travaux sont interrompus et ne seront repris qu’au début du XVIIe siècle sous Henri IV (1553-1610). Un projet de palais monumental englobant le Louvre et les Tuileries appelé le Grand Dessein fut conçu par Jacques Androuet du Cerceau. Le décès prématuré d’Henri IV en 1610 met fin au projet. Le palais sera alors abandonné jusqu’à ce qu’un autre italien, le cardinal Mazarin (1602-1661), s’adresse en 1659 à l’architecte Louis Le Vau pour reprendre le chantier. Louis XIV (1638 – 1715) poursuit les travaux mais se désintéresse du palais parisien au profit du château de Versailles dont il commence la construction dès le début des années 1660. Au XVIIIe siècle, la royauté y séjourne très peu, le palais ne deviendra résidence officielle de Louis XVI qu’à la Révolution (1789-1792) Avant cela, sous la Régence, Louis XV (1710-1774) enfant y demeura de 1715 à 1722, date à laquelle il retourne vivre à Versailles. Le palais reste ensuite désaffecté jusqu’en 1783 quand la reine Marie-Antoinette décide d’y venir dormir à l’occasion de ses soirées parisiennes. Un petit appartement sera alors aménagé pour elle dans les entresols. Après les émeutes d’octobre 1789, la famille royale quitte Versailles. Elle rentre à Paris pour s’installer aux Tuileries et le garde-meuble se charge de meubler dans l’urgence les appartements. Après l’insurrection d’août 1792, qui envoie la famille royale en prison, les Tuileries deviennent le siège du gouvernement révolutionnaire et le Comite de Salut Public et l’Assemblée s’y établissent. Au XIXe siècle, le 1er consul, Napoléon Bonaparte s’y installe avec sa famille en 1800t il y restera pendant toute la durée de l’Empire. Les architectes Percier & Fontaine ont la responsabilité de le remettre en état et d’importants travaux leur sont confiés. A la Restauration, Louis XVIII puis Charles X s’installent dans l’ancien appartement de l’empereur à l’étage. Après l’insurrection de juillet 1830, Louis-Philippe y emménage à son tour jusqu’aux émeutes de février 1848 qui voit la fin de son règne. Les Tuileries sont alors très dégradées. Napoléon III confie alors à l’architecte Lefuel la charge de réaménager la résidence. En mai 1871, sous la Commune, un incendie détruit entièrement le palais. En 1881, la décision de raser le palais sera prise après dix années de tergiversations. Seules les extrémités du palais, les pavillons de Flore et de Marsan, seront conservées et restaurées.