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[GUERRE DE CRIMÉE] – BELLANGÉ (Hippolyte). [Les Zouaves pendant
et après l’action]. [Qu’est-ce qui en demande encore ? Parlez, faitesvous
servir]. S.l.n.n., 1855, ca 60 x 45 cm. Sous verre, cadre de bois
doré postérieur, avec marie-louise à double-encadrement rouge et bleu,

Superbe dessin à la pierre noire, aquarellé avec rehauts au crayon, travail
préparatoire pour une lithographie, par le peintre et graveur Hippolyte
Bellangé.
C’est Jules Adeline (catalogueur de l’oeuvre lithographiée de Bellangé, soit
quasi 500 pièces) qui nous livre les origines de cette image dont la version
gravée , issue d’une paire publiée la même année que la date inscrite sur
notre dessin chez Delarue, apparait au n°492 dans son étude (Pièces relatives
à la Guerre d’Orient éditées par Delarue, pp.248-251).
Plus avant (pp.92) il décrit : “Les deux planches intitulées les Zouaves
pendant et après l’action portent au contraire le même titre court et concis :
Qu’est-ce qui en demande encore ? Parlez, faites-vous servir, et les sujets sont
dissemblables, bien que les personnages mis en scène soient identiques de
type mais non de mouvement”. Suit la description (evidemment inversée par
rapport à notre dessin) de la première (selon Adeline) planche : “un superbe
zouave debout désigne à la fois de la main gauche, et son fusil et les cadavres
de soldats russes qui gisent près de lui (…) du coté opposé, des zouaves
vus de dos enlèvent une tranchée à la baïonnette et bousculent les russes.
La figure principale est remarquablement traitée et le visage énergiquement
accentué dispenserait la planche de sa signature”…
Même si les zouaves apparaissent un sujet affectionné par Bellangé la
gravure issue de ce dessin demeure fort rare.
Peintre de sujets militaires, dessinateur et lithographe, Hippolyte Bellangé
(Paris, 1800-1866) est sorti de l’atelier de Gros ou il se forma aux cotés
de Charlet. De leur amitié naquit sa carrière de graveur, notamment en
costumes militaires napoléoniens. Démarrant au Salon comme peintre de
batailles il y obtient une première médaille et un rapide succès comme
tel, même si son art fut aussi très apprécié pour la vivacité de ses scènes
de genre. Conservateur du musée de Rouen en 1836 il se consacra alors
presque exclusivement à la peinture. Sa vogue grandit jusqu’à son décès
et sa dernière oeuvre, La Garde meurt…fut un triomphe et figura même à
l’Exposition Universelle de 1867.
Signé en bas à gauche Hte Bellangé 1855.
Absent de De Vinck pour le tirage.
J. Adeline, Hippolyte Bellangé et son oeuvre, pp. 92 et pp. 250 (1880).

2000 / 3000 €