mercredi 3 juin 2009
Collier de l’ordre du Saint-Esprit (Epoque Restauration) ayant appartenu au duc de Nemours, second fils de Louis-Philippe. Collier de l’ordre du Saint-Esprit (Epoque Restauration) ayant appartenu au duc de Nemours, second fils de Louis- Philippe. Le créateur : Le roi Henri III est un des plus singuliers souverains français. C’était un homme fin, courageux, bon politique, qui manifesta très jeune des goûts militaires et il n’avait pas vingt ans lors de ses succès de maître des guerres à Jarnac et à Moncontour. D’une grande culture, qu’il devait à son précepteur le célèbre Jacques Amyot ; son goût des lettres se manifesta par la fondation d’une Académie, son amour des honneurs par la création en 1578 de l’ordre du Saint Esprit. L’ordre : L’ordre du Saint-Esprit fut donc créé le 30 décembre 1758 pour relever et remplacer celui de Saint Michel créé en 1469 par Louis XI et qui avait été trop prodigué. Henri III choisit le nom de Saint Esprit en mémoire de son avènement au trône de France et de son élection à celui de Pologne contre Yvan le Terrible. C’est le grand ordre du royaume, il est composé de cent chevaliers non compris les étrangers qui en font partie. Le roi est Grand Maître. La Révolution avait aboli l’ordre, mais Louis XVIII rétablit les ordres royaux, Charles X est nommé neuvième chef et Grand Maître de l’ordre, le duc de Nemours second fils du futur Louis-Philippe est nommé chevalier en 1829. Un an plus tard, devenu roi, Louis- Philippe abolira à son tour les titres de l’ancienne royauté. Le collier : En or 18 carats, émaillé, formé de la croix et de 29 insignes reliés les uns aux autres par des petits anneaux cannelés par séries de trois motifs différents. La croix à quatre branches et huit pointes pommelées en or émaillé de vert et de blanc en bordure, cantonnée de quatre fleurs de lys. Le centre avers présente une colombe blanche au bec émaillé de rouge. Le centre du revers : un Saint Michel terrassant le dragon. Les centres sont en deux parties. Largeur de la croix : 70 mm. Anneau de suspension à cannelures (poinçon tête d’aigle) infimes cheveux sur l’émail bleu du revers, infime manque à l’extrémité d’une pointe supérieure droite du revers. Les insignes de forme carrée 45 X 45 mm représentent : 1) Trophée d’armes avec casque émaillé de bleu à panache blanc brochant sur un arc, une flèche, une massue, une épée, un carquois… un drapeau blanc semé de lys entouré de flammes stylisées émaillées de rouge. 2) Grosse fleur de lys entourée des mêmes flammes stylisées émaillées de rouge. 3) La lettre « H » de Henri émaillée de blanc accolée et surmontée de couronnes, deux cornes d’abondance dans la partie inférieure, le tout entouré de flammes. Malgré des éclats mineurs sur les 4e, 8e, 10e, 12e, 14e et 16e motifs on peut considérer que ce collier est dans un état superbe. Le fermoir : Le fermoir en forme de tonneau poinçonné de deux poinçons à l’aigle et recontrollé après 1838. Poinçon de Paris 1819-1838. Paris 1819-1838 (tête de bélier sur différents éléments) et recontrolé après 1838. Provenance : Succession d’Henriette de Belgique (1870-1948) soeur du roi Albert 1er qui épousa le duc de Vendôme, petit fils du duc de Nemours. Nemours. (Louis Charles Philippe d’Orléans, duc de), deuxième fils de Louis-Philippe. Né à Paris le 25 octobre1814. Le jeune prince n’avait pas encore 18 ans lorsque le 3 février 1831, il apprit la nouvelle de son élection au trône de Belgique. L’offre du gouvernement belge avait été refusée par son père pour des raisons politiques. Le duc de Nemours était présent au siège d’Anvers en 1832, puis pendant la conquête d’Algérie il participa à l’expédition de Constantine. Le prince prit part aux dangers, aux fatigues et aux gloires de l’expédition. Une seconde campagne en Algérie en 1837 lui offrit le grade de général de brigade. En 1840 le prince épouse Victoire-Antoinette-Auguste princesse de Saxe-Cobourg Gotha. En1842 naît un premier fils qui prend le nom de comte d’Eu puis en1844 naît un second fils qui reçoit le titre de duc d’Alençon. Le 26 février la République est proclamée, le prince rejoint son père en exil. Revenu en France en 1871 il est réintégré dans l’armée avec son grade de général, puis rayé des cadres en 1886. Le duc de Nemours s’éteint à Versailles en 1896.