mercredi 3 juin 2009
SEVRES, porcelaine dure, circa 1847. Exceptionnelle plaque rectangulaire représentant la reine Marie Amélie debout près d’une console Louis XV sur laquelle reposent des livres et du courrier, d’après un tableau de Franz Winterhalter. Sur le côté gauche porte l’inscription « Ple (pauline) Laurent.1847.d’après Winterhalter ». Dimensions de la plaque de porcelaine : hateur : 45 cm – largeur : 31 cm. Marque imprimée des « LL » couronnés utilisée entre 1830-1848 sous le règne de Louis-Philippe. Marie Amélie Thérèse de Bourbon, Princesse des Deux-Siciles ,puis duchesse d’Orléans et reine de France (1782- 1866). Née à Caserte le 26 Avril 1782, elle est la fille du roi Ferdinand Ier des Deux-Siciles et de la reine Marie Caroline qui se trouvait être la soeur aînée de Marie Antoinette. Le 25 Novembre 1809, elle épouse à Palerme Louis Philippe d’Orléans, duc de Chartres avec lequel elle aura dix enfants. En 1814, Louis Philippe d’Orléans reçoit le titre de duc d’Orléans, qui, en 1830, devient roi des Français sous le nom de Louis Philippe Ier et règnera jusqu’en 1848. Toute sa vie elle fut un exemple de dignité et de loyauté, d’amour pour son époux et ses enfants, tout en restant à l’écart des affaires politiques. Après la révolution de 1848 elle s’exile avec son époux en Angleterre, dans le Surrey sous le titre de courtoisie « comtesse de Neuilly ». Sur cette peinture la reine Marie Amélie est représentée sur ce tableau à l’âge de 60ans, parée de ses plus beaux vêtements et bijoux. Le peintre de la manufacture de Sèvres Marie Pauline Laurent s’inspire du tableau de Franz Xavier Winterhalter, aujourd’hui conservé au musée du château de Versailles. Remarqué en 1834 puis protégé par la reine, le peintre d’origine allemande se voit confier la réalisation du portrait officiel de Louis-Philippe en 1839. C’est en 1847 que l’on voit entrer au magasin de vente notre plaque sous la description suivante : « 1 Tableau sur plaque rectangulaire de 0.45 sur 0.31 portrait colorié de la reine d’après Winterhalter » (Registre Vv4, folio 94, n°48, 3 juin 1847 / prix de revient 2612 francs, prix de vente 3300 francs). Si les représentations de la reine Marie-Amélie sur porcelaine ne sont pas rares puisque Tamara Préaud a recensé au moins dix paires de vases « Etrusque Caraffe » décorés des portraits en buste de Louis-Philippe et Marie-Amélie entre 1833 et 1847, ce portrait en pied de la reine est l’un des seuls connus aujourd’hui. Le caractère exceptionnel de cette peinture sur plaque de porcelaine se distingue particulièrement sur le plan technique, tant pour le façonnage d’une plaque de grande dimension, que celui artistique symbolisant la quintessence de l’art du peintre Marie Pauline Laurent. MARIE PAULINE LAURENT (1805-1860) Elève d’Allaux, Marie-Pauline Laurent expose au Salon de Paris de 1831 à 1853. Conjointement à sa carrière de peintre pour la Manufacture de Sèvres (1838-1860), elle expose à l’Académie royale de Londres de 1839 à 1852. L’oeuvre de Marie-Pauline Laurent est, avec celle de Nicolas-Marie Moriot, d’une grande importance dans l’art de la miniature sur porcelaine. A l’instar de Moriot qui peint en 1844 les portraits du roi et de la reine sur une paire de vases « Etrusque Caraffe », peints par Moriot aujourd’hui conservés à la Walters Gallery de Baltimore, Pauline Laurent a copié une lithographie de Gevedon et non la peinture de Franz Xavier Winterhalter.de aujourd’hui conservée à Versailles. Bibliographie : The Sèvres Porcelain Manufactory, Alexandre Brongniart and the Triumph of Art and Industry, 1800-1847. Nous tenons à remercier madame Tamara Préaud, conservateur des Archives de la manufacture de Sèvres de nous avoir communiqué ces informations.