Logo

Lot 231

Vente : 4 décembre 2025

Lot 231

Lot 231

Michel II CORNEILLE, dit Michel Corneille le Jeune, Corneille l’Aîné ou Corneille des Gobelins (1642-1708) Histoire d’Énée Huile sur toile. 113,5 x 153 cm Projet pour le plafond du château de CLAGNY à Versailles. Vulcain est installé sur des nuées, à côté de son enclume et de son marteau. Il tend un casque à un petit Amour, tandis que d’autres armes - un carquois, des lances, etc. - sont placées plus bas. Dans le fond, un autre Amour emporte déjà un glaive. Inspirée de Virgile, on y reconnaît la scène de Vulcain remettant aux Amours les armes d’Énée qu’il vient de forger à la demande de Vénus, mère du héros. Nous pensons que cette oeuvre se rapporte à une entreprise très ambitieuse de Michel CORNEILLE, aujourd’hui tombée dans un oubli total : le décor de la galerie du château de Clagny à Versailles. Bâti, dans sa version finale, de 1675 à 1683 par le jeune Jules HARDOUIN-MANSART, il est destiné à Madame de MONTESPAN qui ne l’occupe que fort peu de temps (il est décrit comme point meublé dès 1687). Le recueil gravé que Michel HARDOUIN publie à son sujet en 1680 pourrait faire croire que son décor intérieur est déjà achevé à cette date : mais ces planches montrent en fait des décors fictifs, dont rien n’indique qu’ils aient été réalisés (c’est le cas notamment de la gravure datée de 1678 représentant une coupe de la galerie). Toutefois, la visite en France des ambassadeurs de Siam donna l’occasion au Mercure galant de publier en novembre 1686 une description de Clagny. La grande galerie du château y est évoquée, avec sa voûte (...) ornée de divers compartiments, qui renferment des Quadres, où doivent estre des Tableaux qui représenteront l’histoire d’Énée : indication décisive qui a été judicieusement rapprochée d’une feuille anonyme du Musée national de Stockholm. Il s’agit d’une étude précise d’une portion de voûte avec des compartiments où l’on reconnaît plusieurs circonstances du poème virgilien. Nous proposons de la rendre à Michel CORNEILLE (J.-C. BOYER, Maîtres français, 1989, p. 129) et d’y joindre plusieurs autres dessins, ainsi que la toile que nous présentons et des gravures ?. Notre Vulcain remettant aux Amours les armes d’Énée se rattache certainement à cet ensemble. Si ce sujet n’apparaît - pas dans la feuille de Stockholm - laquelle ne concerne, rappelons-le, qu’une partie de la voûte - Il s’accorde au thème général de la galerie et donne une suite à l’épisode qui met en scène Vénus, avec ses Amours, dans la forge de Vulcain. Toutes ces oeuvres témoignent du soin avec lequel CORNEILLE avait préparé sa création. Depuis les années 1670, le peintre, en pleine maturité, s’illustrait dans le domaine prestigieux entre tous du grand décor. Marqué par l’Italie, son art souple et clair séduisait la cour et la Ville (salon des Nobles, Grand Appartement de la Reine à Versailles ; Cabinet des Beaux-Arts de Perrault à Paris). Même si l’entreprise de Clagny avorta, comme on peut le penser, elle lui valut sans doute l’estime et la protection de HARDOUIN-MANSART qui lui commanda le plafond du grand cabinet de sa maison parisienne (J.-C. BOYER, 1993, cat. 147, pp. 252-254 et J.-C. BOYER, 2008), avant de lui procurer plus tard la peinture d’une chapelle des Invalides. C’est de ce moment-clé de sa carrière que notre dessin relève. Jean-Claude BOYER
Estimation :6 000 € - 8 000 €

Passer un ordre d'achat

Pour passer un ordre d'achat, vous devez accepter les conditions de vente. Veuillez lire attentivement les conditions avant de continuer.