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Lot 248

Vente : 24 novembre 2016

Lot 248

Paire de torchères monumentales en bronze ciselé et doré (adaptée à l’électricité). Attribuée à Pierre-Philippe Thomire (1751-1853) Paris, époque Restauration. Hauteur : 205 cm - Largeur : 56 cm En bronze ciselé et doré, ces torchères se composent d’une base en talon inversé, montée sur quatre pattes de lion feuillagées, posée sur une plinthe rectangulaire lisse et décorée de doubles volutes et de palmettes ajourées, d’un fût et de sept branches de lumière. Le fût cannelé, appuyé sur quatre feuilles de refend en acanthe réunies à un double ombilic perlé et orné de feuilles d’eau et de cannelures, est entouré à sa base par un collier composé de trois registres de feuilles lancéolées et de palmettes d’acanthe. Son chapiteau, également à feuilles lancéolées et à quatre volutes, supporte une vasque évoquant un vase Médicis, godronnée à sa base et dont le bord est souligné par une frise de palmettes et de dards. Son centre est marqué par deux calices superposés d’où jaillissent les branches de lumière. Six de ces dernières, dont la forme rappelle une corne d’abondance, sont posées en consoles en S autour d’une septième branche centrale dressée, le tout décoré de rinceaux avec des rosaces d’acanthe à jour. Stylistiquement, notre paire de torchères appartient à l’époque de la Restauration, qui garde en très grande mesure des éléments du langage décoratif du Premier Empire. On y retrouve encore le reflet des projets des architectes Charles Percier (1764-1838) et Pierre-François-Léonard Fontaine (1762-1853), tels qu’on les découvre sur un cahier de croquis conservé par le Metropolitan Museum de New York, ou bien sur les planches de leur Recueil de décorations intérieures comprenant tout ce qui a rapport à l’ameublement…, publié à Paris par P. Didot l’aîné en 1812 (ills.). Par certains détails, nos torchères s’apparentent aux productions de Pierre-Philippe Thomire (1751-1843), auteur, entre autres, de torchères et candélabres monumentaux. Avec quelques différences de décor, nous retrouvons le socle en talon renversé, l’ombilic posé sur quatre feuilles de refend, le collier d’acanthes entourant la base du fût et la vasque godronnée sur les quatre torchères exécutées pour le grand cabinet de Napoléon aux Tuileries, conservées aujourd’hui au salon des Glaces du Grand Trianon, sur des candélabres de moindre hauteur, datant également du Premier Empire, ou bien sur les chandeliers réalisés vers 1823, sous la direction de Thomire, Ravrio, Galle et Feuchère, pour l’autel de l’église Saint-Louis des Invalides (ills.),etc. Habile bronzier, Thomire devint Maître fondeur-ciseleur en 1772, et travailla pour la couronne jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Il poursuivit et développa son activité sous le Premier Empire, racheta le fonds de commerce de Martin-Eloi Lignereux, grand marchand parisien installé à Londres depuis la Révolution, puis rentré en France sous l’Empire. Thomire, devenu ciseleur de l’Empereur en 1811, s’était associé dès le 12 novembre 1804, avec Duterme et avec ses deux gendres, Beauvisage et Carbonnelle, sous la raison sociale Thomire, Duterme et Cie, et avait installé son commerce au numéro 41 de la rue Taitbout. Cette société, qui employait un nombre considérable d’ouvriers – de 6 à 7 cents selon les témoignages contemporains - continua à produire sous la Restauration, puis, changea se raison sociale en Thomire et Cie vers 1819 et persista après 1823, date à laquelle Thomire s’était retiré des affaires, se poursuivant sous la direction de ses deux gendres jusqu’en 1853.
1  Musée national des châteaux de Versailles et des Trianon, inv. V 4206.
2  Hans Ottomeyer, Peter Pröchel, Vergoldete Bronzen, Munich, Klinkhardt & Biermann, t. Ier, nos 5.17.11-13, p. 393.
3 Juliette Niclause, Thomire. Fondeur-Ciseleur (1731-1843). Sa vie – son ?uvre, Paris, Gründ, 1947, p. 44 et sqq.
Estimation :18 000 € - 25 000 €