
Lot 221
Vente : 24 novembre 2016
Lot 221
Vente : 24 novembre 2016
Lot 221
Paire de statuettes en bronze patiné et bronze doré, marbre beige des Ardennes.
Dans le style de François Ladatte (1706-1787)
Vers 1750/1780.
Hauteur : 66 cm – Largeur : 24 cm – Profondeur : 21 cm
Réalisés en bronze à patine brune et tournés vers la droite et vers la gauche pour se faire pendant, les deux putti assis, les têtes légèrement penchées, soutiennent de leurs bras levés des torches en forme de cornes d’abondance flammés en bronze doré. Ils sont assis sur des socles carrés en marbre brèche, posés sur une plinthe soulignée par un registre mouluré orné de godrons, également en bronze doré.
Ces statuettes furent vraisemblablement réalisées en même temps qu’une autre paire de putti en bronze patiné, de plus grandes dimensions, représentés également assis, avec les bras en des attitudes différentes, mais soutenant des torches dorées parfaitement identiques. Cette dernière paire est posée sur des bases en marbre noir, qui sont soulignées par les mêmes moulures et registres de godrons, aussi en bronze doré (ill.).
Comme dans le cas de la paire passée en vente en 2012, les torches soutenues par les figurines que nous présentons ici, ainsi que les bases avec leurs moulures en bronze doré semblent des éléments rapportés à l’époque Louis XVI. Sur les deux paires les personnages évoquent à plus d’un titre des figures de putti, généralement attribuées au sculpteur Francesco Ladetti, dit François Ladatte, tels trois groupes en terre cuite, ou bien en bronze patiné, tous dans le commerce de l’art (ills.).
Certainement, la forme actuelle de ces statuettes est due à l’intervention d’un marchand mercier parisien, qui récupéra ces figures de petits Amours en bronze patiné datant des années 1750 et les monta vers 1780 sur des socles en marbre, tout en leur adaptant des moulures et des torches en bronze doré d’aspect Louis XVI.
Natif de Turin, Francesco Ladetti vit le jour en 1706. Son talent pour la sculpture le fit remarquer par le prince Victor-Amédée Ier de Savoie-Carignan, qui lui offrit sa protection et l’amena dans sa suite à Paris vers la fin de 1718. Il francisa son nom en François Ladatte et remporta dès 1728 le second prix de l’Académie ; l’année suivante il fut distingué du premier prix et finit par être agréé à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1736. En 1741, il devint académicien, puis professeur adjoint en 1743. De 1737 à 1743 Ladatte exposa aux salons du Louvre et exécuta notamment une statue de Louis XV pour la bourse de Rouen, et un bas-relief représentant Le martyre de saint Philippe pour la chapelle du château de Versailles. Marié à Paris, il rentra à Turin avec sa famille en 1744, où il reçut de Charles-Emmanuel III des lettres patentes de sculpteur du roi, exécutant les figures des Quatre Saisons et une quantité de vases en plomb pour les jardins du roi, mais aussi le cerf qui surmonte la coupole du palais de Stupinigi. Ladatte réalisa également pour cette résidence des pièces d’orfèvrerie, tels des candélabres et des plats en argent ; il est aussi l’auteur de bronzes d’ameublement, qu’il fournit à l’ébéniste Pietro Piffetti pour le Cabinet de la reine et pour la galerie de Daniel, au palais royal de Turin, ainsi que d’une paire de bras de lumière à figures de Neptune et d’un triton en bronze doré, conservée au musée du Louvre. Professeur de l’Académie royale de peinture et de sculpture de Turin en 1778, Ladatte finit ses jours dans cette ville en 1787.
1 Vente, Paris, Me Aguttes, 7 décembre 2012, n°212.
2 Vente, Paris, Me Aguttes, 7 décembre 2012, n°212.
3 Inv. OA 12240.1-2. Voir J. Durand, M. Bimbenet-Privat, F. Dassas, Décors, mobilier et objets d’art du musée du Louvre de Louis XIV à Marie-Antoinette, Paris, Eds. du Louvre-Somogy, 2014, cat. 100, p. 288-289 .
Estimation :4 000 € - 6 000 €
