
Vente 27/04/2009 11:00, HÔTEL DROUOT - SALLES 1 & 7

27 avril2009
Heure11:00
LieuHÔTEL DROUOT - SALLES 1 & 7

SUCCESSION DE MONSIEUR JEAN MARAIS
Lot 161
Ensemble de photographies diverses dont : neuf photographies du film « le Saint prend l'affût » de Christian- Jaque, 1966 ; dix-huit photographies du film « Pleins feux sur Stanislas » de Jean-Charles Dudrumet, 1965 ; six photographies du film « Robert Macaire » de Pierre Bureau, 1971 ; vingt photographies du film « Patate » de Robert Thomas, 1964 ; seize photographies du film « Sept Gars et une garce » de Bernard Borderie, 1966.
40 - 60 €
Adjugé : 200 €
Lot 162
Trente-quatre photographies de format divers représentant Michel Simon dans différents films.
30 - 50 €
Adjugé : 300 €

Lot 163
Cinq Photographies de Jean Cocteau sur son bateau « Orphée II » avec Juliette Gréco, Francine Weissweiller, Eddie Constantine. (Voir reproduction)
30 - 50 €
Adjugé : 1,200 €
Lot 164
Photographie grand Format représentant Jean Marais par André Villers, signée par l'artiste. (Voir reproduction)
60 - 80 €
Lot 165
Ensemble comprenant un album avec des coupures de presse sur Jean Cocteau, des programmes de théâtre, un dessin pour un projet de flacon de parfum par Jean Marais et divers...
30 - 50 €
Adjugé : 650 €

Lot 166
Réunion de lettres et documents : COLETTE Trait pour trait Paris, Le Fleuron, 1949, gr. in-8, broché. Édition originale. 1/450 ex. sur vélin bleuté d'Arches. Superbe envoi de Colette à Jean Marais sur la page de faux-titre : [Trait pour trait]...mais / tes traits, cher Jeannot, / sont les plus beaux. Et / cet azur, tes yeux l'humilient. / (Pour une déclaration, c'est / une déclaration. Une / déclaration de maternité, / - heureusement pour toi !) / Colette L'exemplaire est enrichi d'une lettre autographe sur papier bleuté signée Colette, adressée à Jean Marais, datée 28 octobre [1949]. Elle « mentionne » dans cette lettre son dernier mari, Maurice Goudeket : Mon Jeannot, je n'étais / pas sur un lit de roses, / pendant que j'attendais que / Maurice revînt, hier soir, des / couturières... / Il m'a dit, de son mieux, ce qu'il pensait de toi ... / A ce soir. Merci, cher Jeannot. Je t'embrasse de / tout mon coeur. / Colette. On joint trois lettres de Colette : ? Lettre autographe sur papier bleuté, signée Colette, adressée à Henriette Bezon, la mère de Jean Marais, s.d. [1949], , 1 p in-8, enveloppe autographe jointe. Belle lettre dans laquelle Colette évoque le fils de Madame H. Marais ainsi que sa pièce Chéri : [...]Si / peu de loisirs qu'il ait en ce moment, / votre beau et bon fils a dû vous le / faire savoir ! Il a le don de se / faire aimer, et nous sommes bien / attachés à lui. Il n'y a pas / encore de copie conforme à la / pièce « Chéri » telle qu'on la joue / mais il est hors de doutes qu'on / va la rééditer. Ai-je besoin de / vous dire que je m'empresserai / de vous l'envoyer ? / Si vous voulez monter / jusqu'au vieil écrivain qui ne / peut plus guère user de ses / jambes, soyez sûre, chère Madame, / que vous ferez un bien grand / plaisir à / Colette. ? Lettre autographe sur papier bleuté, signée Colette, adressée à Jean Marais, s.d., Le Mas, quartier Sainte Anne, Grasse, 1 p in-8. Colette souffre de son arthrose. « Cher Jeannot, comment n'ai-je / pas répondu plus tôt à ta lettre ? / C'est que je souffre beaucoup de / mes pattes, dans ce pays qui n'est / clément qu'aux jeunes et aux / vigoureux ! Je t'ai aperçu : une / petite photo, sur les degrés d'Eden / Roc. [...] » Sur Chéri : « [...] Après quoi on verra, éclos / de toi, le plus véridique Chéri » un / beau garçon malheureux, qui souffre / et s'étonne de souffrir.[...] » A propos de Cocteau : « [...] Nous t'embrassons, cher Jeannot. Où / est Jean ? Dis-lui que nous l'aimons.[...] » ? Lettre autographe sur papier bleuté, signée Colette, adressée à Jean [Marais], s.d. , 1 p in-8. Cher Jean, / Je ne devrais peut être / pas me prêter à ces / manoeuvres qui contribuent / à charger ton courrier. / Mais cet inconnu me / donne l'occasion de / t'embrasser, et de te / dire combien nous t'aimons, / Maurice et moi. / Colette. Tapuscrit à propos de « Chéri » (double ex.), 3 p. in-4 chacun [« Chéri », comédie en 4 actes de COLETTE et Léopold MARCHAND avec Jean MARAIS (Chéri), Yvonne de BRAY (Léa), Josette DAY (Edmée), André TAINSY (La baronne), Georges SPANELLY (Desmond), Claire GERARD, Michèle MICHEL, Marcelle GENIAT. Réalisation assurée par Henri VERMEIL; pièce enregistrée le 9 décembre 1947, et diffusée sur la Chaîne Nationale de la RDF le 16 octobre 1947. (1h 55'50')] « [...] Jean Marais, jouer Chéri ? Pourquoi non ? Dans la pensée de son auteur, Chéri n'eut jamais de traits communs avec un pâle Lorenzaccio. Et c'est un jeu pour un acteur-né, un jeu tentant, que cette contractibilité qui accorde au malingre de se faire robuste, au costaud d'entrer dans la peau du gringalet. Le plus difficile pour Jean Marais, s'il joue « Chéri », ce sera d'abdiquer passagèrement sa foncière pureté [...] Joints : une feuille de tapuscrit (double ex.) concernant un texte de Colette (sur Jean Marais), 1 p. in-4 chacun Lettre autographe signée de Jean Cocteau (écriture insolée)
400 - 600 €
Adjugé : 1,400 €
Lot 167
Lettre autographe, signée Jean Cocteau, adressée à Michel Curdel, datée 11 novembre 1955, 1 p in-4, enveloppe autographe jointe. Amusante lettre de Cocteau remerciant ses amis concernant un colis qu'il leur avait fait parvenir : Mes chers amis / je suis très touché par votre lettre. Elle / me prouve que les marchandises / interdites que je passais en fraude sont parvenues à bon port. / votre / Jean Cocteau.
80 - 100 €
Adjugé : 200 €

Lot 168
Réunion de 7 poèmes autographes inédits, in folio, rempl., s.d. Très intéressant lot. Les poèmes s'intitulent Trésor caché, Le Secret, Preuve, Anormal, [Sans Titre], Le Faune, Ils. Ils : Ils peuvent te donner des corps durs et robustes Des rendez vous cruels joyeux et clandestins... Peuvent-ils te donner un palais et des bustes ? Peuvent ils te donner l'étoile des destins ? Je suis venu vers toi, malgré l'ombre et le vice, Pur comme le Très pur, naïf et glorieux ; Peuvent ils, ces voleurs, te rendre le service Du portrait idéal et du tien dans mes yeux ? Cocteau évoque la mort, la souffance, le désir. Dans Anormal, à propos de Jean Marais : Lorsque mon Jeannot a du mal C'est une fleur qui se contracte C'est la marche d'un animal a qui tout le reste est égal... [...]
600 - 800 €
Adjugé : 2,700 €

Lot 169
Réunion de 20 poèmes autographes inédits, in-4, s.d. Belle réunion de poèmes. Cocteau y évoque souvent Jean Marais, l'amour, la jeunesse éternelle. La Horde. [...] Mon Jean protège le ton Jean / contre cette horde méchante / Ce n'est que pour toi que je chante / Mon coeur se ferme aux autres gens... Jeannot Faune sans cornes. [...] Il est alerte. Il est moqueur. / Son charme est charme de magie. / Mais les jouissances du coeur manquent à sa mythologie. J'étais. Il y a les films, le dentiste / il y a les bustes, l'amour / Et le malheur triste, si triste...qu'ai-je fait depuis que j'existe ? / Chaque minute, chaque jour... / Hélas, je n'étais qu'un artiste. Soleil intérieur. Ton amour me restitue / ma jeunesse et ma beauté / Et ton poignard ne me tue / Jamais que d'un seul côté / ange habile à me pourfendre / Coeur exquis, corps inhumain / Je ne peux pas me défendre / Car mon arme est dans ta main. Cri dans la nuit de cette nuit. Jeannot me voilà fou, mais un fou grave et sage / Un fou d'amour royal, un fou de jeune roi. / Cortège de beauté, de noblesse, d'effroi, / Je veux vivre à genoux au bord de ton passage. L'Or à la feuille. Le Marbre grec était doré / (Le Dieu, l'empereur ou le faune) / Je, sur ton visage adoré, / Dépose cette feuille jaune. Bel ensemble
500 - 600 €
Adjugé : 10,000 €

Lot 170
Réunion de 26 poèmes autographes inédits, in-4, s.d., certains sur papier à en-tête marqué TILLOLOY. Bel ensemble. Le pur sang rétif. Quand le sculpteur fait ma statue / C'est un peu de ma mort qu'il tue. / mais quand tu me sculptes le corps / C'est bien plus glorieux encor ![...] Pas ma faute. Je me dis que je dois me taire / qu'il ne faut d'amour t'accabler... / Hélas, empêche-t'on de sortir de la terre / Les marbres grecs et le blé ? Ton Silence. L'amour est une science / Et de toi j'ai tout appris / ET j'écoute ton silence / que je n'avais pas compris. / T'ai-je mal aimé cher ange ! / ange doux ange brutal...[ ...] L'heureux martyr. Tu me décolles, tu m'écrases, / m'achèves d'un corps inhumain. / Et ma tête monte à la main / je te regarde avec extase. La mort joyeuse. J'ignorai cette mort qui m'a fait naître et vivre / Ce drame perpétré loin des yeux indiscrets. / Pour naître par la mort il faut plus que des livres / il faut d'autres secrets [...] Je veux. Je veux m'imposer cette règle / Cette inexorable loi : / De t'emporter si haut qu'il faudrait plus qu'un aigle / Un ange pour t'ôter à moi [...] La guerre. Bientôt Versailles sera jaune / (C'était moins beau quand c'était vert) / Vive cet avenir ouvert / a tes innocences de faune ! [...] Bel ensemble
700 - 900 €
Adjugé : 7,000 €
Lot 171_a
Ensemble de neuf lettres adressées à Jean Marais par Sacha Guitry, Jean Denoël, Marcel l'Herbier, Georges Neveux... On joint une dizaine de tapuscrits dont Bacchus avec envoi de Jean Cocteau. Orphée, Ruy Blas, les Parents terribles, le Roi Lear, des photographies.
150 - 300 €
Adjugé : 1,500 €

Lot 171
Réunion de 24 poèmes autographes inédits, in-4, s.d. Bel ensemble sur l'amour, le rêve, la paix. Bouteille à l'air. Tout nous sépare et nous rapproche / Et nous ne nous quitterons jamais. / J'ai tes promesses dans ma poche et les miennes tu les y mets. / Par-dessus les catastrophes / Et le désordre postal / Je lance le feu des strophes. / L'amour est un dieu fatal. Rendez vous. Le rêve par son corridor / nous dirige l'un vers l'autre / C'est sous mon ciel que tu te vautres / Dans la paille d'or où tu dors. Combat. Comment fais-tu pour me changer / Et me rendre pareil aux plantes et aux bêtes ? / Comment peux tu mettre en danger / Le malheur ami des poètes ? [...] Les Chevaliers. Faire l'amour devient si beau / que cette beauté te ressemble ! / Et nos corps confondus ensemble / ont l'air sculptés sur un tombeau. Le portrait. Il te faut l'amour trait par trait / Il le faut plus vrai que ma vie / Te poser est ma seule envie : / je veux devenir ton portrait. [...] Les deux frères. J'aime Maxime / J'aime Pascal / D'un coup de corne l'un me jette sur la cime / L'autre me fait manger le pain sombre et pascal. Nous nous sauverons de Paris / de Paris. Nous allons partir en voyage / (ma bouche l'a lu dans ta main) / Si tu m'aimes, j'aurai ton âge, / Ton rythme, ton ciel, ton chemin. [...] La paix. Qu'est-ce que le fracas des armes / Et ces colères et ces larmes / Et les vaincus et les vainqueurs ? / J'ai signé la paix dans ton coeur. Bel ensemble
600 - 800 €
Adjugé : 6,000 €

Lot 172
Exceptionnel ensemble des lettres que Jean Cocteau a envoyées à Jean Marais, de 1938 jusqu'à son décès en 1963, soit sur une période 25 ans. Ces lettres ont été publiés dans l'ouvrage Lettres à Jean Marais, publié chez Albin Michel en 1987. ? 1 dossier comportant 116 L.A.S. de différents formats avec leurs enveloppes et de cartes postales et cartes de voeux, datées 1953 à 1955, de Jean Cocteau à Jean Marais. Ces lettres sont adressées à Monsieur Jean Marais, Péniche Nomade à Neuilly ou bien à Marnes la Coquette ou encore au gré des tournées de l'acteur (Monsieur Jean Marais / Théâtre Municipal / Carpentras / Vaucluse ou Monsieur Jean Marais / Théâtre du Gymnase / Marseille). 3 sept.1953 Mon Jeannot, Je n'ai pas de nouvelles mais Michèle Morgan m'a dit hier que tu étais tout à ta maison. Tache de me mettre 4 lignes... 19 février 1954, Kitzbühel [Autriche] Je suis sans nouvelles et je me demande si mes lettres t'arrivent. Je t'ai écrit chaque jour et quelquefois deux fois par jour. Depuis la lettre où je partais chercher Louise je n'ai rien reçu de toi... ? 1 dossier comportant 94 L.A.S. de différents formats avec leurs enveloppes et de cartes postales et cartes de voeux, datées 1948 à 1953 de Jean Cocteau à Jean Marais. Les lettres sont à en-tête du 36 , rue de Montpensier (adresse parisienne de Cocteau) ou de la villa Santo Sospir à Saint-Jean-Cap-Ferrat (demeure de Francine Weisweiller, amie de Cocteau) Emouvantes et intimes lettres. Lettre datée du 30 décembre 1948 sur papier à en-tête de l'Hôtel St Regis, 5ème avenue à New-York. [Jean Cocteau écrit dans l'angle droit : bonne et merveilleuse année au Nomade ! (le Nomade est la péniche où habitait Jean Marais)] : Mon Jeannot je n'ai pas voulu t'écrire par superstition avant la première de l'Aigle [...] La séance d'hier soir était très émouvante. Je suis d'abord monté sur scène avec Jean-Pierre Aumont pour qu'il me traduise. Or Jean- Pierre parle un anglais assez faible - il m'arrivait de le corriger... Vendredi (s.d.) Mon Jeannot me voici en plein Orphée dans un travail si difficile que je me demande s'il n'est pas au-dessus de mes forces. Je trouve pas mal de choses mais il faudrait le courage de leur donner corps. Après mille avatars Bébé arriverait demain... [Le peintre Christian Bérard (1902 Paris - 1949) dit « Bébé » Bérard joua un rôle important pendant les années trente et quarante. Sa contribution la plus connue est celle de 1946 pour le film de Jean Cocteau La Belle et la Bête.] Lettre datée 16 octobre 1950, de Milly : Mon bon ange tu ne sais pas le plaisir que m'a fait le dessin. Il orne le salon. En ce qui concerne notre livre Calmann-Lévy le trouve trop important pour qu'il en passe dans un journal du genre « Elle ». Ils aiment mieux s'en tenir à leur propre publicité. Ils comptent le publier dans deux mois... [A propos d'une tournée en Espagne] Lettre datée du 18 novembre 1950 : Mon bon ange Orphée a remporté ici un grand succès et ce soir on le donne dans la version française. J'ai salué tout le monde de ta part. Si tu venais à Madrid avec la Machine, tu remporterais un triomphe...Je rentre lundi un peu fatigué par cette tornade espagnole. [Saint-Jean] Lettre au crayon de couleurs datée 22 juin 1951 : Mon Jeannot seul tu as pensé à moi. J'étais bien ému. Tu m'apprenais que c'est ma fête le 24 et la tienne. Ta grenade explose dans mon coeur. Je t'aime. Jean. Lettre datée du 11 juillet 1952, de Santo Sospir : Mon Jeannot tu ne peux imaginer mon bonheur d'avoir passé quelques jours auprès de toi. J'ai attendu que l'avion disparaisse au-dessus des montagnes avec le coeur dans la gorge. Et ensuite, dans la voiture, j'avais envie de pleurer... 26 mars 1953 : Mon Jeannot voilà ta merveilleuse image au mur de l'atelier en face de ma table de travail. Merci. Les salles italiennes m'ont beaucoup ému [...] Ta lettre et ta voix à l'hôtel de Milan m'ont donné une grande joie. Je t'aime et t'embrasse ainsi que Georges... ? 1 dossier comportant 130 L.A.S. de différents formats avec leurs enveloppes et de cartes postales et cartes de voeux, télégrammes, datés 1957 à 1962 de Jean Cocteau à Jean Marais. Les lettres sont à en-tête de Milly-la-Forêt ou de la villa Santo Sospir à Saint-Jean-Cap-Ferrat (demeure de Francine Weisweiller, amie de Cocteau), de la place des Etats-Unis à Paris. lettre s.d. de Jean Cocteau : mon Jeannot je ne sais que faire pour ta fête. Tu me combles toujours. Laisse-moi te donner le manuscrit de « La Difficulté d'être », au moins c'est un cadeau digne de nous. Je t'embrasse du fond du coeur. Jean. Noël 1957 : Noël c'est avec toi mon Jeannot et ce soir c'est auprès de toi que je recevrai les Pêcheurs de la Porte de Saint-Pierre. Pardonne-moi de te raser au milieu de ton travail... 27 mai 1959 [Jean Cocteau s'inquiète de ne plus recevoir de nouvelles de Jean Marais] : Mon Jeannot très chéri je suis sans nouvelles de toi [...] Envoie 4 lignes, une carte, un signe qui me prouve que tu te portes bien [...] Francine a quitté le Cap ce soir... Télégramme du 15 janvier 1960 [à propos du film Le Bossu (1959) dans lequel Jean Marais interprète le rôle du chevalier Henri de Lagardère / le Bossu] Ton Lagardère remporte un triomphe même auprès des esprits les plus difficiles. Stop. Aragon avait téléphoné son enthousiasme à Madeleine pour que je le sache au réveil. Stop. Je vois le film lundi et je t'embrasse. Jean. 4 juin 1960 : Mon bon ange me voilà de retour afin de répéter « l'Aigle ». Je n'ai pas voulu remplacer l'irremplaçable, ce qui serait une tentative ridicule. C'est pourquoi je m'efforce de dresser un jeune inconnu [...] Comment t'atteindre ? Ton Jean P.S. Dans le journal de Toulouse Cuny m'insulte comme je n'avais encore entendu insulter personne. [L'acteur Alain Cuny (1908-1994) fut l'un des compagnons de la première heure de Jean Vilar au TNP et au Festival d'Avignon. Il commença par être décorateur de théâtre, puis élève de Charles Dullin il commence à jouer en 1943 dans « le bout de la route de Giono ».] ? 1 dossier comportant 104 L.A.S. de différents formats de 1938-1939 de Jean Cocteau à Jean Marais (inscription de Jean Marais sur la pochette : originaux début guerre) Certaines lettres sont à en-tête de l'hôtel Ritz place Vendôme à Paris. 5 septembre 1939 [ Cocteau sort de chez Coco Chanel] Jeannot bien aimé. Je sors de chez Coco. Elle avait une lettre de toi et au nom de cette lettre m'a prié de venir près d'elle. Je fais donc une valise et coucherai au Ritz. Tu peux m'y écrire bien que j'aille à la maison faire la promenade des chambres... S.d. sur papier à en-tête 19, place de la Madeleine : T'écrire, t'écrire, t'écrire n'importe quoi - c'est mon seul bonheur. Je me lève et je vais t'écrire [...] C'est merveilleux d'aimer, de t'aimer, d'être aimé de toi. Ce soir nous sommes allés bras dessus bras dessous avec Coco dans un petit bistro place des Victoires. Tu étais avec nous. Je rentre avec toi. Je m'endors avec toi. Jamais je ne te quitte une seconde. Et tu le devines et cela donne des forces. Mon enfant chéri - garde mes lettres sur ton coeur... ? 1 dossier comportant 42 L.A.S. de différents formats de 1943- 1946 de Jean Cocteau à Jean Marais. Certaines lettres sont à en-tête de la rue de Montpensier à Paris [Jean Cocteau appelle Jean Marais dans ces lettres mon fils Jeannot] 27 octobre 1944 Mon fils Jeannot je ne t'ai pas écrit depuis 4 jours parce que j'étais noyé dans cette sale grippe. [...] notre Palais-Royal est le seul endroit de Paris où la lumière ne marche pas de midi à 7 h du soir... [Après la libération de Paris le 25 août 1944, Jean Marais s'engage dans la division Leclerc et part le 7 septembre.] 3 mars 1945 Mon petit jeannot, une lettre de toi ce matin apporte la joie et le bruit court que vous reviendriez non loin de Paris ce qui serait une merveille à laquelle je n'ose croire par simple superstition. J'ai travaillé toute la journée à la Princesse de Clèves avec Delannoy. Je t'ai fait de très belles scènes muettes avec les choses qui te plaisent (larmes de joie). [A propos de Mila Parely] Février 1945 Mon Jeannot voici le seul moment agréable de la journée, lorsque je commence à t'écrire. Tu imagines ce qu'était pour moi de voir Jean-Pierre et de parler de toi. Mila est convaincue que tu l'épouses - après tout ce ne serait pas si mal. Elle disait « il faut que je le sache car alors je changerais toute ma vie » (d'un air très grave)... ? 1 dossier comportant 25 L.A.S. de différents formats de 1938 de Jean Cocteau à Jean Marais. Certaines lettres sont à en-tête de la rue de la place de la Madeleine à Paris et de l'hôtel Ritz. Lettres d'amour de Cocteau à Marais Lettre s.d. (1938) : Jeannot bien aimé je te supplie de lire cette lettre avec ta belle âme et notre amour, comme elle a été écrite et n'y trouve pas l'ombre de jalousie, de solitude, d'amertume de l'âge, etc... Lettre s.d. (1938) : Mon Jeannot adoré je suis arrivé à t'aimer si fort (plus que tout au monde) que je me suis donné l'ordre de ne t'aimer que comme un papa et je voudrais que tu saches que ce n'est pas parce que je t'aime moins mais davantage. Lettre s.d. (1938) : Jeannot la bêtise des amoureux est immense, végétale, animale, astrale. Que faire ? Comment te faire comprendre que je n'existe plus en dehors de toi. Lettre s.d. (1938) , à en-tête de la place de la Madeleine : Jeannot, tu vas dire que j'ai la manie des lettres - mais c'est si bon la nuit de t'écrire [...] Et ne t'imagine pas que je te priverai de tes caprices. Exceptionnel ensemble
30,000 - 50,000 €
Adjugé : 240,000 €
Lot 173
Exceptionnel ensemble de documents et de manuscrits originaux concernant l'ouvrage de Jean Marais, Histoire de ma Vie, paru en 1975 chez Albin Michel et l'Inconcevable Jean Cocteau. Trois carnets à spirale manuscrits de Jean Marais, grand in-4, les deux premiers de 90 pages chacun en pagination continue (p. 1 à 189), titrés sur le premier plat L'inconcevable Jean Cocteau par Jean Marais. Le troisième carnet ne comportant que 35 pages manuscrites et intitulé Histoire de ma Vie 25ème Chapitre : « Le 11 octobre 196 Jean Cocteau traverse le miroir. Je suis anéanti alors une sorte d'équilibre monstrueux me travaille, s'empare de mon corps, de mon coeur et de mon cerveau. Je sui devant l'inéluctable. Le bonheur tant vanté est en échec... » 2 copies dactylographiées de l'Inconcevable Cocteau par Jean Marais, in-4, 81p. chacunes. 2 dossiers de plus de 200 p. chacun intitulés Fumier d'Or et comprenant des tapuscrits ainsi que des poèmes manuscrits de la main de Jean Marais reprenant Cocteau : Jean Marais écrit « Je suis un mensonge qui dit toujours la vérite. Jean Cocteau » L'espalier « Dure, si dure fut ma vie / Merci d'avoir payé bien cher / La chance de donner envie / aux désirs de sa chère chair... » 6 autres carnets manuscrits dont l'un grand in-folio, pages numérotées 267 à 290 et 328 à 503 avec différentes feuilles volantes, certains marqués SIC sur la couverture. « Le soir je pu retourner place de la Madeleine. On dîna avec Coco Chanel qui voulu être ma marraine de guerre. Je refusai en lui faisant comprendre que j'aimerai qu'elle soit la marraine de ma Compagnie entière ce qu'elle accepta. Sans doute pour se faire pardonner notre histoire de « Les Parents Terribles »... » 3 dossiers de pages manuscrites sur l'ouvrage : 10 p., 87 p. et 12 p. Double du tapuscrit original avec de nombreuses ratures et corrections autographes de Jean Marais. Rare et important ensemble de documents sur le livre de souvenirs de Jean Marais.
1,500 - 2,000 €
Adjugé : 1,500 €
Lot 174
Différents documents concernant la parution du livre dans le monde Documents concernant la préface pour Histoire de ma vie pour la traduction tchèque. 1 lettre tapuscrite adressée à Jean Marais, datée du 6 juin 1994, par Monsieur Jiri Zak, le traducteur, et 7 pages manuscrites de Jean Marais à l'attention de ce dernier : Jean Marais finit sa lettre par ces mots : « Je n'ai pas besoin de relire ce livre pour que ma tristesse disparaisse. Pendant que je l'écrivais j'ai retrouvé l'équilibre et une sorte de bonheur. Merci cher traducteur, merci cher Jiri Zak. Jean Marais. » Courrier joint de Juan Carlos Jurado au sujet d'un article qu'il a adressé à un quotidien de Malaga à l'occasion du 80ème anniversaire de Jean Marais. Jean Marais recopiant Cocteau : « Marais raconte toujours avec exactitude. Sa mémoire du détail vient de ce qu'il a vécu intensément les minutes dont il garde le souvenir. Jean Cocteau ».
100 - 200 €
Adjugé : 200 €
Lot 175
réunion de 3 tapuscrits, 2 vol. in-4, 1 vol. in-4 à l'italienne : Un tapuscrit annoté par Jean Marais : Le disciple du diable de G. B. Shaw dans une adaptation de Jean Cocteau d'après la version française de Augustin et Henriette Hamon. Un tapuscrit avec reliure à spirale annoté sur les deux plats « Mr Jean Marais » : tapuscrit pour l'Aigle a deux têtes, Film de Jean Cocteau, 146 p. Un tapuscrit in-4 à l'italienne pour un téléfilm. Soirée poétique Jean Cocteau : « Le Testament d'un poète »La réalisation est de Michel Wichard. [Ce tapuscrit est une première mouture qui aurait été tiré à 14 exemplaires (annotations manuscrites et ratures).]
150 - 200 €
Adjugé : 100 €
Lot 176
Scénario de la Princesse Mila, manuscrit original, 38 p. in-4 et un carnet à spirales de 54 p. Manuscrit original pour le livre de Jean Marais, Mila, Conte illustré de lithographies originales par l'auteur publié par Philippe Roy, 1992. « Sur les marches du palais / La caméra ne doit cacher que / la foule. On ne doit apercevoir / ni les marches ni ce qui se trouve / à droite ou à gauche ni devant / ni derrière. [...] » Joint : un volume de l'ouvrage de Jean Marais, Mila, relié pleine peau maroquinée rouge. L'ouvrage est vierge du texte et des lithographies.
400 - 500 €
Adjugé : 450 €
Lot 177
Carnet Intime intitulé La Chute, 1 vol, reliure à spirale, in folio, 16 p. autographes recto verso au feutre noir. Emouvant et intéressant journal daté du 25 octobre 1968 au 20 novembre 1968 qui débute par ces mots : « Il y a très longtemps Jean Cocteau m'avait suggéré d'écrire un journal. Je lui avais répondu que je ne savais pas écrire.[...] Ma paresse, ma légèreté, ma sottise m'en ont empêché. Je le regrette aujourd'hui. Des notes m'auraient permis de parler de Jean avec précision et sans doute de corriger certaines erreurs volontaires ou involontaires que j'entends ou que je lis à son propos. » Jean Marais évoque notamment l'ouvrage de Jean-Jacques Kihm, Elizabeth Sprigge et H. Béhar sur Cocteau : « Je suis révolté par une certaine mauvaise foi qui peut impressionner certaines personnes par ce que le livre essaye de faire croire à une grande objectivité. Souvent dans ce livre ses auteurs mettent en doute certaines affirmations de Jean... » Joint : Un autre carnet dans une reliure à spirale, 12 p. autographes recto verso au feutre noir. Ce journal date de 1974. « Je crois qu'à presque 61 ans mon esprit n'arrive plus à vaincre une certaine déficience morale. Je me laisse aller à une tristesse qui augmente chaque jour... »
200 - 300 €
Adjugé : 500 €
Lot 178
L'apprenti Fakir, environ 150 p. manuscrites, quelques-unes dactylographiées, in-4. Exceptionnel ensemble de pages manuscrites et de tapuscrits concernant le ballet L'apprenti-Fakir. Jean Marais signa la mise en scène et la création des décors et costumes de ce ballet. L'Apprenti Fakir est présenté en décembre 1957 et la chanteuse Nicole Croisille fait partie de la distribution. Les huit chansons que comporte la pièce ont été composées par Jeff Davis et écrites par Jean Marais et Charles Aznavour. Dans son livre de souvenirs, Histoires de ma vie Jean Marais raconte : « Petit à petit, le spectacle m'incomba entièrement, puisqu'on me demanda aussi d'être le metteur en scène et le commanditaire; et je perdis beaucoup d'argent... Pourtant des salles combles et un grand succès : c'est que je n'ai pas de mesure; je ne suis pas commerçant. L'orchestre comptait cinquante musiciens; les ballets, de nombreux danseurs. On en avait même fait venir spécialement d'Amérique. (...) Bref, même avec des salles pleines, nous étions en déficit. Heureusement, le spectacle ne se prolongea que deux mois. Toutes les critiques étrangères, américaines, allemandes, anglaises, étaient favorables. Les critiques françaises me reprochaient d'avoir fait chanter les danseurs, prétendant qu'ils ne savaient pas chanter. Je n'en donnerai pour preuve que ma vedette féminine, danseuse professionnelle, Nicole Croisille qui, depuis, ne fait plus que du chant avec un grand succès. » L'apprenti Fakir, monté pour Georges Reich au Théâtre de la Porte Saint-Martin sera néanmoins un désastre financier. Si J'étais fakir (Georges) Refrain I Si j'étais fakir, je pourrais / Oui je pourrais/ Ensorceler demain / Ma bien-aimée / Si j'étais fakir je pourrais / D'un geste de la main / me faire aimer
600 - 800 €
Adjugé : 400 €
Lot 179
un tapuscrit de 59 p. sur le synopsis de l'Apprenti Fakir, certaines pages annotées par Cocteau dont la page de titre. Cocteau donne à Jean Marais des conseils : « signe les costumes et les décors mais pas le texte [...] Mon Jeannot, il est probable que soit je te ferai de la peine soit tu me trouveras odieux. » 4 pages autographes de Jean Cocteau sur l'Apprenti-Fakir ([...] Car cet homme n'est pas un fakir, il est le fakir des fakirs...) 2 intéressantes lettres manuscrites de Jean Cocteau à Jean Marais à propos de la pièce l'Apprenti-Fakir : « Ce qui l'emportera ce seront les décors et les costumes. Interrogé sur le reste, rigole et dis : c'est de mon nègre. [...] » Dans l'autre lettre : « Mon Jeannot, tu peux imaginer mon chagrin d'avoir à te dire des choses sévères - mais n'oublie pas que votre sévérité (celle de Georges [Reich] et la tienne) pour toutes les oeuvres, n'a d'excuses... Il y a une ligne de vie qu'on doit suivre et respecter avant tout. J'appelais cela être le gardien de son ange... » Jean Cocteau se montre assez critique à l'égard de ce ballet.
400 - 600 €
Adjugé : 750 €