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Vente 09/04/2014 14:15, Drouot Richelieu - Salle 10

09/04/2014 14:15, Drouot Richelieu - Salle 10
9 avril2014
Heure14:15
LieuDrouot Richelieu - Salle 10
09/04/2014 14:15, Drouot Richelieu - Salle 10
Tableaux et dessins anciens
Objets de vitrine
Orfèvrerie XVIIIe siècle
Objets d’art et de très bel ameublement
Tapis
Lot 141
Lot 141
Fauteuil à transformation en bois naturel mouluré et sculpté de rosaces et enroulements, le piétement en X. Estampillé de L. CRESSON. Hauteur: 84 cm - Largeur: 71 cm - Profondeur: 60 cm Louis Cresson (1706-1761), habile menuisier en sièges, reçut maître le 28 Janvier 1738, il s'établit rue de Cléry et fut le fournisseur du Duc d'Orléans et du Prince de Condé. Bibliographie: Une chaise pouvant être celle que nous présentons est reproduite dans: Les ébénistes du XVIIIe siècle Français, collection Connaissance des Arts, édition Hachette, page 90 fig. 3 et 4.
2 000 € - 4 000 €
Lot 142
Lot 142
Paire d'appliques à deux bras de lumière en bronze doré et ciselé à décor de dragon. Paris, vers 1745-1750. Hauteur: 51 cm - Largeur: 37 cm Profondeur: 23 cm Chacune à deux bras de lumière de hauteurs inégales ornés d'enroulements d'acanthe et d'un registre d'écailles, les appliques composant cette paire d'aspect très mouvementé, prennent appui sur une plaque support composée de volutes en S soulignées de feuilles d'acanthe allongées et de motifs ondés, finissant par une chute de fleurettes. A la naissance des deux branches et appuyé sur celle-ci avec ses griffes, la gueule largement ouverte et la queue formant enroulement, se niche un dragon ailé qui de détache sur un fond de rocailles striées. A quelques détails près, notre paire d'appliques est identique à une autre, de dimensions plus petites (Hauteur: 48 cm - Largeur: 30,5 cm - Profondeur: 17,5 cm), conservée à New York, dans la collection Wrightsman1, qui porte le poinçon au C couronné. Selon F. J. B. Watson, cette dernière paire d'appliques se rapproche stylistiquement de la création de Jacques 1 F. J. B. Watson, The Wrightsman Collection, New York, The Metropolitan Museum of Art, 1966, vol. II cat. 217 A, B, p. 404.
15 000 € - 20 000 €
Lot 143
Lot 143
Paire de chenets en bronze doré à décor de chimères et tortues. Paris, vers 1720-1730. Poinçon au C couronné (1745-1749). Hauteur: 27 cm - Largeur: 21 cm - Profondeur (avec fers): 57 cm Caffieri (1678-1755), maître fondeur-ciseleur en 1715, qui travailla pour les Bâtiment du roi dès 1736 et livra des bronzes d'ameublement pour Versailles, Fontainebleau, Marly, Compiègne, etc., ainsi que pour les résidences de Madame Infante à Parme. Notre paire d'appliques évoque également un dessin anonyme2, exécuté vraisemblablement dans les années 1740-1750, sur lequel on retrouve le même motif du dragon qui surgit de l'enroulement formé par la volute marquant le départ des bras de lumière et, surtout, des détails très similaires de bobèches composées de feuilles d'aspect mouvementé avec des binets ornés de d'acanthe tournoyants (voir ill.). On voit ce modèle d'appliques sur un croquis exécuté par Gabriel de Saint-Aubin3 en marge d'une page du catalogue de la vente de Louis-Jean 2 New York, The Metropolitan Museum of Art, inv. 65.648. 10. 3 Emile Dacier, Catalogues des Vente et Livrets de Salons illustrés par Gabriel de Saint-Aubin, XI, Paris, 1921, p. 84. Gaignat (1697-1768) de 17694 (voir ill.), dans lequel, sous le numéro 190 sont décrites «Quatre paires de bras de cheminée, à deux branches; dans chaque bras est un dragon sur une des branches. Ces bras sont d'un beau modèle de bronze ciselé et doré». Hélas, malgré la ressemblance évidente entre le dessin de Saint-Aubin et nos appliques, l'absence de dimensions dans le catalogue Gaignat empêche leur identification précise, ainsi que celle des bras de lumière de la collection Wrightsman quasiment identiques. Cependant, l'originalité du modèle et leur grande qualité d'exécution les situent, les unes comme les autres, parmi les plus aboutis exemples de l'art rocaille encore conservés. 4 Lugt 1734, du 14 février. Surmonté par un dragon aux ailes déployées appuyé sur une tortue, représentés en ronde bosse, chaque chenet repose sur une importante base de forme chantournée, ornée en son centre d'un ample cartouche ovale entouré d'un motif de rocailles ondées et striées, qui prend appui sur des feuilles de refend et est sommé par un fleuron d'acanthe. La base est montée sur quatre pieds formant consoles à enroulement de volutes ornées sur le galbe de coquilles et de chutes d'acanthe. Les chenets ont conservé leurs fers d'origine. Motif de prédilection de l'art rocaille, le dragon constitue, en fait, le reflet de l'engouement pour la chinoiserie, qui alla en grandissant depuis l'époque de Louis XIV, pour connaître son apogée sous la Régence et pendant les premières années du règne de Louis XV. Dans le cas de notre paire de chenets, datant de la période de la Régence, le symbolisme des représentations extrême-orientales a cédé le pas à une allégorie des Éléments plus conforme à la tradition occidentale, en l'occurrence celle du feu, symbolisée par l'animal chimérique et celle de l'eau, personnifiée par la tortue sur laquelle il est appuyé. Cette composition, où le symbole de feu prend le dessus de celui de l'eau, demeure cohérente avec la fonction de l'objet, qui est celle d'être placé devant l'âtre pour protéger la cheminée. D'une très belle qualité d'exécution, les figures de dragons sur nos chenets ne sont pas sans évoquer le célèbre modèle de Charles Cressent, où ce même animal chimérique est associé à un lion1. Cependant, la composition reste assez éloignée de celle des chenets de Cressent, bien que, l'aspect général du socle ne trahisse le même esprit que celui d'une autre paire de chenets à la salamandre et au phénix, qu'Alexandre Pradère a également rapproché de la création de ce même artisan2. A l'évidence, Cressent n'est pas le seul à avoir employé ce motif pour ses bronzes d'ameublement. On le retrouve également sur un dessin du peintre et ornemaniste Alexis 1 A. Pradère, Charles Cressent sculpteur, ébéniste du Régent, Dijon, Eds. Faton, 2003, p. 206 et cat. 276, p. 307. 2 Vente, Paris, Me Couturier, 28 avril 1978, n°69, voir A. Pradère, ibid., p. 206 reproduit. Peyrotte (1699-1769) gravé par Huquier3, dont la composition qui associe un dragon à un motif de rocaille est à l'évidence celle d'un chenet (voir ill.). La présence du poinçon au C couronné sur notre paire de chenets prouve que, bien que d'exécution plus ancienne, elle était toujours sur le marché parisien entre 1745-1749. En effet, très originaux, les modèles de feux et de bras de lumière ornés de dragons, ainsi que les montures en bronze doré de vases précieux intégrant dans leur décor ces animaux fantastiques, restèrent en faveur parmi les marchands et les collectionneurs longtemps après le moment de leur création. Ainsi, en 1736, l'inventaire après décès de Noël Gérard4, l'un des grands ébénistes et marchands merciers parisiens du temps de la Régence, propriétaire du Magasin général, faisait état dans son stock d'un «petit feu» en cuivre doré «représentant des dragons», prisé 75 livres, d'un «autre feu [...] de bronze doré en or moulu représentant des dragons», estimé 120 livres, enfin de «deux autres garnitures de feu dont une à dragons», qui valaient 80 livres. En 1756, sous le numéro 1020 du catalogue de la vente du duc de Tallard figurait un «feu orné de dragons fort bien composé». Dans la vente de Bonnemet, en 1771, est décrit sous le numéro 137 «un feu à dragon sur son pied en bronze ciselé et doré, monté sur ses fers, avec pelle, pincette et tenaille», alors que dans la vente de Blondel de Gagny en 1776, on retrouve au numéro 1032 «un feu composé de deux dragons ailés sur des médaillons avec des ornements de bronze doré». Ce dernier modèle semble se rapprocher le plus de notre paire de chenets avec sa base dont le centre renferme le grand cartouche ovale, certainement conçu pour recevoir les armoiries gravées de son propriétaire. 3 Paris, Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts, Bibliothèque, inv. Est 1217. 4 Arch. nat., Min. cent., CXXI, 306, du 17 août 1736.
3 000 € - 4 000 €
Lot 144
Lot 144
Miroir à pare-closes en bois sculpté et doré de forme rectangulaire à décor dans les écoinçons de larges coquilles et rinceaux feuillagés ajourés, sur lequel s'adapte un fronton à décor d'enroulements courbes et contrecourbes, feuillage sur fond de quadrillage, partie supérieure cintrée, appliquée d'une tête de mascaron sommée d'une guirlande et panier fleuri (accidents et manques). Travail du Midi de la France. Époque Régence. Hauteur: 194 cm - Largeur: 95 cm
4 000 € - 5 000 €
Lot 145
Lot 145
Lot de sept panneaux de cuir gaufré et polychromes provenant d'un paravent. Travail hollandais du XVIIIe siècle. Hauteur: 74 cm - Largeur: 60 cm On y joint deux chutes de même décor.
800 € - 1 200 €
Lot 146
Lot 146
Deux chutes de tissu de brocart rouge et beige à décor de médaillons. Longueurs: 230 cm et 103 cm - Largeurs: 51 cm
100 € - 200 €
Lot 147
Lot 147
Paire de lions à l'arrêt en bois, ils portent une couverture d'or gravée de rosaces et coquilles. Le piétement en bois sculpté et doré à décor de coquilles, palmes et enroulements. Fin de l'époque Louis XIV. (petits accidents) Hauteur: 23 cm - Largeur: 28 cm - Profondeur: 14,5 cm
3 000 € - 5 000 €
Lot 148
Lot 148
Commode dite Mazarine, la façade en arbalète, en alisier teinté façon ébène, incrustée de filets de cuivre doré, elle présente quatre tiroirs sur trois rangs, les montants à ressauts se terminant par des sabots animaux, poignées tombantes. Le plateau marqueté de motifs géométriques. Epoque Louis XIV. Hauteur: 77,5 cm - Largeur: 119 cm - Profondeur: 62 cm
4 000 € - 6 000 €
Lot 149
Lot 149
Table à écrire en placage d'amarante incrusté de filets de cuivre toutes faces, les ceintures découpées, l'une d'elle ouvrant par un tiroir, les pieds cambrés. Ornementation de bronze ciselé et doré (certains replacés). Attribuée à André-Charles Boulle (1642-1732) et son atelier. Paris, vers 1715 - 1720. (accidents, restauration) Hauteur: 70 cm - Largeur: 86,5 cm - Profondeur: 54 cm D'une remarquable élégance, cette petite table à écrire munie d'un plateau rectangulaire ceint sur trois de ses côtés d'une menue galerie en bois, présente une ceinture chantournée, formant un puissant tablier cintré en façade, qui dissimule, en fait, un petit tiroir, orné en son centre d'une tête de mascaron barbu coiffé d'une palmette en bronze doré. Elle est entièrement recouverte en placage d'amarante disposé en feuilles pour former un grand losange sur le plateau délimité par un double filet de laiton, qui suit également les contours de la ceinture et des pieds galbés à forts épaulements. Soulignés d'un motif suggérant une longue palme géminée, surmontée par une palmette recroquevillée renfermant une chute en son centre en bronze doré, ces derniers finissent en sabots à pattes de lion feuillagées d'acanthe, également en bronze doré. D'un aspect très caractéristique, cette table à écrire ainsi que deux autres conçues d'une manière similaire et ornées de mêmes bronzes, révèlent une autre facette de la création de l'atelier d'André-Charles Boulle. L'une de ces deux autres tables, autrefois dans la collection Louis Guiraud1 est munie de deux tiroirs en ceinture, alors que la seconde, restaurée par Jean-Fançois Leleu dont elle porte l'estampille, est conservée au musée Jacquemart- André de Paris2. Cette dernière pièce présente un dessus brisé et des pieds mobiles et peut s'ouvrir pour se transformer en table de jeu (voir ills.). Si les filets de laiton sont absents sur la table de l'ancienne collection Guiraud, ils suivent, comme sur notre table, les contours du meuble du musée Jacquemart-André. Les trois tables sont ornées de mêmes palmes allonges qui enchâssent les arrêtes des pieds et présentent des sabots d'un modèle identique en bronze doré. L'absence des palmettes recroquevillées sur les pieds munis de rosaces et le masque différent de bronze sur la ceinture de la table des collections Jacquemart-André constituent la seule différence notable entre celle-ci et les deux autres tables formant ce groupe. En revanche, on remarque sur les trois, les mêmes pieds à forts épaulements, directement inspirés de différents modèles de tables3 et petits bureaux4 en marqueterie de laiton et d'écaille, dont l'un n'est pas 1 Vente, Paris, palais Galliera, Mes Arder-Picard-Tajan, 10 décembre 1971, n°121. 2 Inv. MJAP - M 374-2, voir Bill. G.B. Pallot, Nicolas Sainte Fare Garnot, Le mobilier du musée Jacquemart-André (Paris), Dijon, Eds. Faton, 2006, cat. 7, p. 66-67. 3 Sotheby's, New York, 13 octobre 1983, n°481, puis Christie's, New York, 2 novembre 2000, n°247. 4 Anc. coll. Akram Ojjeh, Sotheby's, Monaco, 25-26 juin 1979, n°10. sans rappeler celui d'une «petite table sur son pied en console aussy de marqueterie d'ouvrage dud. Boulle enrichie d'ornements d'or moulu», estimée non moins de 800 livres dans l'inventaire après décès de Pierre Gruyn de 17225, et qu'on retrouve le 30 avril 1795 sous le numéro 257 de la vente de François-Michel Haranc de Presle (voir ills.). Ainsi qu'on peut le constater, cette construction très typique des pieds, qu'on appelait au XVIIIe siècle «pieds triangulaires», ou des montants de commodes avait déjà été représentée sur un dessin préparatoire à la sanguine pour les Nouveaux Desseins que Boulle élabora vers 1707 (voir ills.), ainsi que sur la 5ème planche du recueil gravé. En effet, l'acte de délaissement de l'atelier par André-Charles Boulle à ses fils de 1715, fait déjà mention d'une «petite table pour M. Besnard de bois de noyer en noir»6, ou bien de «deux tables pareilles à celles de Mrs Bourvallais et Grouin en bois blanc avec quelques bandes et fillets et autres modelles»7, ce qui tend à prouver que, déjà à cette époque, hormis les meubles en marqueterie de laiton et d'écaille l'atelier de l'ébéniste fabriquait aussi des meubles recouverts en ébène, en bois noirci ou en placages de bois précieux, comme c'est le cas de notre table. Boulle sut exploiter ce filon et adapter une partie de sa production au nouvel engouement manifesté sous la Régence pour les meubles recouverts en placages de bois exotiques, comme le témoigne une commode plaquée en bois violet qui lui est attribuée, réputée provenir du château de La Malgrange et conservée aujourd'hui au musée du Louvre, à Paris8. Par ailleurs, le procès-verbal consignant les pertes subies par l'ébéniste en 1720, lors de l'incendie de son atelier au Louvre, fait état, parmi les ouvrages de commande détruits, de «huit commodes différentes de marquetterie, de bois violet et autres couleurs, ornées de bronzes»9. Mentionnons également que le modèle de l'applique en bronze doré à mascaron barbu ornant la ceinture de notre table est tout aussi typique des créations de Boulle et qu'il se retrouve sur des bureaux et notamment sur les portes cintrées des cabinets «à dômes», dont plusieurs exemplaires sont conservés10. 5 Arch. nat., Min. cent., XIV, 225, du 26 février. 6 Inv. OA 9305. 7 Ibid., p. 72. 8 Inv. OA 9305. 9 B.n.F., département des Manuscrits, Mss. Fr.7801, papiers Robert de Cote, f°374-387. 10 Coll. du duc de Buccleuch et de Queensberry à Boughton House; Sotheby's, New York, 19 novembre 1993, n°50, etc.
20 000 € - 30 000 €
Lot 150
Lot 150
Petit cartel en bronze ciselé et doré de forme violoné, il est ciselé de vagues, quadrillages, cartouches feuillagés, crossettes et rubans, pieds cambrés à enroulements, la platine signée de STOLLENWERCK, le mouvement à complications et poignée de tirage de rappel. Époque Louis XV. (usure à la dorure) Hauteur: 22 cm - Largeur: 14 cm - Profondeur: 8 cm STOLLENWERCK reçu maître en 1746, exerçant rue de la Comédie Française en 1748.
2 000 € - 3 000 €
Lot 151
Lot 151
Fauteuil dit d'officier en bois naturel sculpté et patiné, le dossier plat cintré dans la partie supérieure à décor d'agrafes et coquilles asymétriques. Les accotoirs incurvés, afin de permettre de s'asseoir avec une épée, sont sculptés de vagues ondulantes. L'assise en coeur, les attaches des pieds asymétriques se terminant par des ondulations et des enroulements. Travail de l'est de la France. Époque Louis XV. Hauteur: 87,5 cm - Largeur: 54 cm - Profondeur: 52 cm
1 000 € - 2 000 €
Lot 152
Lot 152
Tabouret de forme rectangulaire en bois naturel ciré et sculpté de coquilles, feuillages et enroulements. Les pieds cambrés avec entretoise en «x» se terminent par des sabots d'animaux au naturel. Époque Régence. Hauteur: 44,5 cm - Largeur: 68 cm - Profondeur: 42 cm
800 € - 1 500 €
Lot 153
Lot 153
Important pot-pourri couvert formé d'un vase en porcelaine dure de Meissen orné d'un décor polychrome et or de paysages champêtres galants «à la manière de Watteau» dans des réserves cernées de volutes or se détachant sur un fond formé de myosotis en léger relief dit «mille fleurs». Le vase est orné d'une monture en bronze doré rocaille à anses formées de feuilles d'acanthe, la partie ajourée et le col présentant un très important bouquet se composant d'environ quatre-vingts fleurs montées sur des tiges feuillagées en tôle peinte. Le vase en porcelaine de Meissen, vers 1748- 1752. Le bouquet composé de fleurs en porcelaine tendre de Vincennes, quelques-unes sont en porcelaine dure de Meissen, une fleur est en porcelaine tendre de Chantilly, cinq sont plus tardives. La monture en bronze ciselé et doré, probablement par le bronzier Jean-Claude Duplessis. Epoque Louis XV, vers 1750. (petits accidents au vase, manque quelques fleurs, écaillures) Hauteur: 98 cm - Largeur: 68 cm Rapport de condition sur demande auprès de Fraysse & Associés.Ce pot-pourri est une des créations les plus originales des grands marchands-merciers parisiens du XVIIIe siècle, tels que Lazare Duvaux, Gersaint ou Hébert, soucieux de satisfaire la demande d'une élite friande de luxe et d'objets toujours plus surprenants. Par leur privilège royal, ces marchands importent des marchandises précieuses qu'ils font monter en bronze doré et qu'ils enrichissent de fleurs de porcelaine. Ainsi, les vases et figures de porcelaine (Chine et Japon, Meissen ou Vincennes, Chantilly) sont placés sur de grandes terrasses en bronze doré, l'ensemble agrémenté parfois de larges bouquets de fleurs de porcelaine montées sur des tiges en tôle peinte. Ainsi peut-on suggérer que ce vase reposait également sur une terrasse plus large sur laquelle se positionnaient certainement des enfants ou des allégories, expliquant la présence de trous de chaque côté de la base de la monture. La largeur du bouquet supérieure à celle de la base conforte cette hypothèse. LES BOUQUETS MONTES Très peu de bouquets montés de cette importance sont parvenus jusqu'à nous. Le duc de Luynes relate dans ses Mémoires la livraison d'un bouquet somptueux à la Reine Marie Leczinska par Orry de Fulvy le 13 avril 1748 (Mémoires du duc de Luynes, Vol. IX, 1862, p. 9-10). Le plus fameux est celui que Marie-Josèphe de Saxe, récemment mariée au dauphin Louis, envoie à son père Auguste III Électeur de Saxe en 17491. Sur une imposante terrasse de bronze doré créée par Jean-Claude Duplessis (bronzier et créateur de formes à la manufacture de Vincennes) se dresse, tout de porcelaine de Vincennes, un bouquet de fleurs montées sur des tiges en tôle peinte dans un vase émaillé blanc, entouré des allégories de la Musique et de la Poésie. L'assemblage des différents éléments est réalisé par Claude Le Boitteux, spécialiste du montage des fleurs à la manufacture de Vincennes. Ce somptueux cadeau diplomatique témoignait des récents progrès de la manufacture française et de son ambition à surpasser sa rivale saxonne. 1 Ce bouquet est aujourd'hui conservé au Staatliche Kunstsammlungen de Dresde, inv. P. E. 707. Pour une étude approfondie de ce bouquet, voir Maureen Cassidy-Geiger, «The Bouquet de la Dauphine: sources and influences », in: The French Porcelain Society Journal, vol. III, 2007, p. 2-18. LES MARCHANDS MERCIER, LAZARE DUVAUX Le livre-journal de Lazare Duvaux fait état de livraisons à la marquise de Pompadour de pots-pourris de Meissen semblables au nôtre qui sont parfois associés à des guirlandes ou bouquets de fleurs de porcelaine de Vincennes. Lazare Duvaux livre le 1er septembre 1750 sous le n°592: «un pot-pourri de Saxe peint de sujet de Watteau garni de bronze doré d'or moulu pour 120 livres.» Deux paires de pots-pourris en porcelaine de Meissen de même modèle (à myosotis bleu et cartouches de scènes galantes) sont conservées dans des musées américains. La première se trouve à New York au Metropolitan Museum of Art dans la Wrightsman collection2 et la seconde au Cleveland Museum of Art3. Les pots-pourris ont été montés selon le même principe: pied coupé et placé en couvercle. Lazare Duvaux fait livrer le 20 novembre 1751 à la marquise de Pompadour d'autres vases de Meissen similaires montés, destinés à la chambre du Roi: «Mme la Marq. De POMPADOUR: Pour la chambre du Roy, [...] deux vases de Saxe peints de sujets de Watteau, montés en pots-pourris sur des terrasses dorées d'or moulu avec des enfans de Saxe aux côtés, au bas une guirlande de fleurs de Vincennes (pièce d'assemblée), 900 l4.» Lazare Duvaux vend également des corbeilles ou des caisses en porcelaine de Saxe remplies de fleurs de Vincennes5. LA VENTE GAIGNAT EN 1769 Ces bouquets montés et pots-pourris peuvent également former des ensembles. On retrouve par exemple dans la vente Gaignat du 14 février 1769 décrit sous le n°151, trois jolis vases de porcelaine de Saxe, à fleurs colorées, contenant un bouquet garni de branchages et feuillages de cuivre peint en vert et fleurs de porcelaine de Vincennes et quatre plantes garnies de mêmes fleurs. Aucune dimension n'est donnée. Ils ont été vendus pour 2 Catalogue de la Wrightsman Collection, vol. 2, n°267 p.474 repr. 3 Handbook of Cleveland Museum of Art, 1991, p.110. 4 Livre-journal de Lazare Duvaux, n°955. 5 Livre-journal de Lazare Duvaux: n°205, 672, 941, 1358, 1368, 2072. 70 livres. Ce catalogue fait partie de ceux qui ont été illustrés par Gabriel de Saint-Aubin. Hélas, Saint-Aubin n'a pas représenté ce lot et en l'absence de dimensions et d'informations plus précises, il n'est pas possible d'établir la provenance au collectionneur Gaignat. MEISSEN ET LES DECORS A LA WATTEAU Dès la fin des années 1730, la manufacture de Meissen a réalisé des pièces décorées de scènes «à la Watteau» à partir d'estampes françaises. La manufacture saxonne a joué un rôle essentiel dans la diffusion du goût pour les scènes galantes. La plupart des vases à fond de myosotis bleus ou blancs en relief sont ornés de ces scènes miniatures placées dans des cartouches polylobés. Un des cartouches du présent vase est une interprétation d'un tableau de Nicolas Lancret (1690-1743): les Saisons (le Printemps). Les deux figures féminines à droite peuvent avoir été inspirées du tableau Le Jeu Collin Maillard. LES FLEURS DE VINCENNES La manufacture de Vincennes commence à produire des fleurs de porcelaine à partir de 1741. Rapidement, près de quarante-cinq employés sont rattachés à la confection de ces fleurs, dont l'atelier est supervisé par Mme Henriette Cravant. Ils reprennent des planches gravées de spécimens botaniques existants (roses réduites, oeillets, boutons réduits, jacinthes de Hollande, narcisses de Constantinople, marguerites, fleurs d'oranger, de seringa, hépatiques, muguets) qu'ils traduisent avec une sensibilité naturaliste. La qualité d'exécution, l'élégance et le luxe de ces fleurs en font des produits coûteux et recherchés. Le marquis d'Argenson raconte dans ses Mémoires que le roi Louis XV en commande pour toutes ses maisons de campagne et notamment pour le château de Bellevue offert à la marquise de Pompadour. Avec son jardin de fleurs de porcelaine, cette dernière consacre le goût d'une nature artificielle. Bibliographie: CASSIDY-GEIGER Maureen, «The Bouquet de la Dauphine: sources and influences», in: The French Porcelain Society Journal, vol. III, 2007, p. 2-18. GWILT Johanna, Vincennes and Early Sevres Porcelain: From the Belvedere Collection, London, V&A publishing 2014. PREAUD Tamara, ALBIS (D') Antoine, “Vincennes production of flowers”, in: The French Porcelain Society Journal, 2003.
60 000 € - 80 000 €
Lot 154
Lot 154
Tableau en tapisserie au point de la Savonnerie sur un fond brun à décor d'une branche de raisin. Époque du XVIIIe siècle. Cadre en bois sculpté et doré du XVIIIe siècle. Hauteur: 29 cm - Largeur: 37 cm Avec cadre - Hauteur: 45 cm - Largeur: 51,8 cm
800 € - 1 500 €
Lot 155
Lot 155
Lustre en bronze doré à six bras de lumière ornés de cristaux facettés. Style du XVIIIe siècle. Hauteur: 58 cm - Largeur: 32 cm
400 € - 800 €
Lot 156
Lot 156
Chaise à dossier incurvé en médaillon, en bois laqué et sculpté de fleurs et de rubans, traverses sinueuses et pieds cambrés. Travail lyonnais, attribué à Nogaret. Époque Transition Louis XV-Louis XVI. Anciennement cannée. Nogaret menuisier à Lyon au milieu du XVIIIe siècle.
150 € - 250 €
Lot 157
Lot 157
Très petit guéridon en acajou à plateau basculant, le piétement tripode à sections cubiques mouluré de cannelures reposant sur un fût balustre, le plateau de marbre blanc cerné d'une galerie de cuivre ajourée. Estampille de Levasseur. Époque Louis XVI (petits accidents). Hauteur: 72,5 cm - Diamètre: 35 cm Etienne Levasseur livra, entre 1785 et 1789, des meubles d'acajou et de noyer pour le compte du Garde-Meuble de la Couronne.
1 000 € - 1 500 €
Lot 158
Lot 158
Paire de bergères en bois sculpté et peint en gris, le dossier cintré et légèrement incurvé, les accotoirs en coup de fouet, la ceinture mouvementée et les dés de raccordement à décors de fleurettes, les pieds légèrement cambrés. Garniture de velours gaufré rouge. Époque Louis XV. Hauteur: 92 cm - Largeur: 70 cm - Profondeur: 90 cm Provenance: Duc de Caylus.
2 000 € - 5 000 €
Lot 159
Lot 159
Table de chevet en bois naturel ciré mouluré, la façade ajourée, les côtés à prises replissées, les ceintures se terminent par des escargots, plateau de marbre rouge du Languedoc (fractures). Travail provincial français. Époque Louis XV (accidents). Hauteur: 76 cm - Largeur: 53 cm - Profondeur: 34 cm
400 € - 800 €
Lot 160
Lot 160
Miroir d'entre deux dans un cadre en bois sculpté et doré, décor de vagues feuillagées, enroulements, la partie supérieure ajourée à décor de roses. Époque Louis XV. Hauteur: 150 cm - Largeur: 66 cm
1 000 € - 2 000 €