
Vente 05/11/2014 14:15, Drouot Richelieu - Salle 6

5 novembre2014
Heure14:15
LieuDrouot Richelieu - Salle 6

3 Collections
estampes - gravures - aquarelles
dessins par Gustave Dore
manuscrits de et autour de George Sand
estampes - gravures - aquarelles
dessins par Gustave Dore
manuscrits de et autour de George Sand
Lot 279
Journal d'un voyageur pendant la guerre (M. Lévy, 1871). Francia (M. Lévy, 1872, cart.). Éditions originales. On joint Césarine Dietrich, 3e éd. (M. Lévy, 1872, rel.); et le n° du 15 février 1872 de la Revue des deux mondes (préoriginale du proverbe Un bienfait n'est jamais perdu)
100 € - 150 €
Lot 280
Flamarande (M. Lévy, 1875). Les Deux Frères (M. Lévy, 1875, rel.). Éditions originales de ces deux romans qui forment une suite. On joint une nouvelle éd. des Deux Frères (M. Lévy, 1878, rel.)
100 € - 150 €
Lot 281_bis
lot 281et lot 283.
Sans estimations
Lot 281
Éditions posthumes. Nouvelles Lettres d'un voyageur (C. Lévy, 1877, 2 ex.). Dernières pages (C. Lévy, 1877). Souvenirs de 1848 (C. Lévy, 1880). Impressions et souvenirs (C. Lévy, 1896, rel.). Souvenirs et idées (C. Lévy, [1904], 2 ex.). Le Roman d'Aurore Dudevant et d'Aurélien de Sèze (Montaigne, 1928, 2 ex.). L'Histoire du rêveur... (Montaigne, 1931, 2 ex.). On joint: Les Dames vertes, nouv. éd. (C. Lévy, 1883, rel.). Mauprat, avec 10 compositions de Blant (C. Lévy, 1886, rel.). Contes d'une grand-mère, ill. de M. Salcedo (Gedalge, s.d., cart. éd.). Médéric Charot, Jacques Dumont, roman d'un petit paysan, préface de G. Sand, ill. de H. Thiriet (Gedalge, cart. éd.)
100 € - 150 €
Lot 282
Lot de 13 ouvrages, la plupart brochés. Th. Walsh, George Sand (Hivert, 1837), avec envoi. Bibliophile Jacob (Paul Lacroix), Galerie des femmes de George Sand, gravures par H. Robinson (Aubert, 1843, rel. abimée); une autre éd. avec vignettes (Librairie internationale, A. Lacroix, Verboeckhoven, s.d., rel.). Le Portefeuille de Madame Dupin... (Calmann Lévy, [1884], 2 ex.). Edm. Plauchut, Autour de Nohant (Calmann Lévy, 1897, rel.). A. Séché et J. Bertaut, George Sand (Michaut, s.d., rel.). A. Magon-Barbaroux, Michel de Bourges, étude biographique (Marseille, 1898). Michel de Bourges, Plaidoyers et discours (Dunod et Pinat, 1909). Spoelberch de Lovenjoul, Étude bibliographique sur les oeuvres de George Sand (1914, annoté). L. Vincent, George Sand et le Berry (Champion, 1919). M. Querlin, Chopin, explication d'un mythe (éd. du Scorpion, 1962). A. Perdiguier, Correspondance inédite avec George Sand et ses amis (Klincksieck, 1966)
100 € - 120 €
Lot 283
Important lot de revues, programmes, tirés à part (certains avec envoi), et documents divers
100 € - 120 €
Lot 284_bis
Sans description
Sans estimations
Lot 284
Lot de 7 ouvrages brochés en édition originale. Six mille lieues à toute vapeur (Michel Lévy, 1862, rel., mouill.). Raoul de la Chastre (Michel Lévy, 1865). Le Coq aux cheveux d'or (Librairie internationale, 1867). Miss Mary (Michel Lévy, 1868), 2 ex. Mademoiselle Azote (Michel Lévy, 1870). L'Augusta (Michel Lévy, 1872)
60 € - 80 €
Lot 285
Lot de 8 ouvrages. Encarnacion (Grasset, 1923), envoi avec nom découpé. La Vie commande, roman (éd. Radot, 1926), 3 ex. numérotés avec couv. ill. de V. Santaolaria, et un ex. avec envoi. Pour remettre à Franck, roman (éd. Radot, 1927), avec envoi. George Sand chez elle (plaquette s.l.n.d.). Ainsi parla... Aurore Sand, paroles recueillies par Anne Armandy (Nilsson, 1929, rel.)
50 € - 60 €
Lot 286
Lot de 6 ouvrages, dont 2 reliés. Le Docteur Herbeau, 8e éd. revue et corrigée (Charpentier, 1872, rel.), avec envoi au crayon à Mme Jules Simon. Marianna, nouvelle éd. revue et corrigée (Charpentier, 1866.). Un début dans la magistrature, nouvelle éd. (Calmann Lévy, 1891). Un héritage, 3 ex. (Michel Lévy, 1852; Librairie nouvelle, 1855) dont un relié (Librairie nouvelle, 1856)
50 € - 60 €
Lot 287
19 L.A.S., Paris et Villa Banville près Lucenay-lès-Aix (Nièvre) 1850-1885 et s.d.; 24 pages in-8 ou in-12. Août-novembre 1850, 2 lettres à en-tête du journal Le Pouvoir, demande de loges. 22 mai 1876, [à Catulle Mendès]: il espère revenir sur les poésies de son ami, «mais vous connaissez les difficultés du feuilleton de théâtre, l'ayant été vous-même, comme dirait Prudhomme»... 4 décembre 1876, envoi à un confrère de deux places à l'Odéon... 6 juin 1877, à Mme Quinet, la remerciant pour les deux beaux volumes de Correspondance: «j'ai toujours eu pour votre illustre mari la plus ardente admiration. Le respect seul de son temps et de ses travaux utiles à tous m'a empêché de solliciter l'honneur de lui être présenté dans les dernières années de sa vie»; il la conseille pour attirer l'attention d'Ildefonse Rousset, directeur du National; il ne fait que le feuilleton des théâtres, mais il aimerait «célébrer l'homme qui, sans le savoir, a été pour moi un maître chéri et vénéré»... 11 novembre 1878, remerciant un confrère pour la «fraternelle indulgence» de son feuilleton, et envoyant un nouveau volume... 1er septembre 1882, à propos de deux volumes à envoyer à Arsène Houssaye et Émile Blavet... 18 février 1884, à un ami. Un «obstacle imprévu et détestable» l'oblige à partir dans la Nièvre et l'empêchera d'être présent mercredi, pour lui offrir ses «voeux de vieux poète»... 4 juillet 1884, à un ami: «Ce livre je l'aime beaucoup, j'en ai été naguère vivement impressionné. Je vais le relire avec soin, et je tâcherai de faire ce que vous désirez, le plus tôt et le mieux possible»... 22 mai 1885. Membre de la Société des Gens de Lettres, ses mains sont liées en tout ce qui concerne la reproduction de ses articles... Lundi 11 août, il espère ne pas avoir fâché son «ami de dix ans», et lui recommande le «petit acte intitulé Dufresny», très refait depuis qu'il l'a entendu: «M. Royer l'avait reçu avec beaucoup de bonne grâce, et j'espère encore que vous voudrez bien lui faire le même accueil»... 10 mars. Un travail important l'empêche de faire les vers promis dans le délai convenu; ils peuvent être écrits par son correspondant, ou par «l'un des jeunes poètes qui continuent si glorieusement la tradition de nos maîtres»... Dimanche 22, à Auguste Poulet-Malassis: renvoi d'épreuves et instructions relatives au tirage d'une brochure... Sans date: «Je reçois le bon Charivari ! Un homme qui est heureux d'être votre ami et d'avoir été votre collaborateur, c'est moi. Que ne vous dois-je pas ! J'ai vu hier le portrait de M. édouard Bisson, que je trouve admirable de pensée, d'exécution et de style. C'est une vraie page, moderne et faite pour durer»... S.d., à un ami: «J'ai été très bien reçu par Ulbach et l'affaire s'est faite [...]. J'ai vu là une fois de plus comme votre nom et votre recommandation ont la valeur sérieuse de ce qui n'est pas prodigué»... Etc
500 € - 700 €
Lot 288
4 L.A.S. et 6 L.S., 1814-1851; 25 pages in-4 ou in-8, qqs adresses. Manuscrit d'un rapport à la Chambre des Pairs relatif à la l'ouverture d'un crédit extraordinaire pour la restauration des monuments historiques (6 juin 1845, 13 p. in-4 avec qqs ratures). Lettres administratives de l'époque de la Restauration, puis comme ambassadeur à Saint-Pétersbourg (1839), à M. Kaisaroff, gentilhomme de la chambre, et M. de Moléon, à propos de leurs affaires en Russie... Dans les lettres autographes, il réclame le nouveau roman de Walter Scott, recommande le sculpteur Jacques, auteur de la statue de Pierre le Grand à Cronstadt, etc. On joint 2 l.a.s. d'A. de Barante fils, un imprimé Obsèques de M. le baron de Barante (1866), et 2 extraits de revues
300 € - 400 €
Lot 289
L.A.S., Paris 12 avril 1838, au Dr Jean-Baptiste Mège, de l'Académie royale de médecine; 1 page in-4 à en-tête Église Catholique-Française primatiale, adresse. «Dimanche prochain 15 avril, jour de Pâques, [...] trois mille personnes feront la Cène fraternelle, ou communion, à l'Église française, rue Faub. St Martin, 59; avant cette cérémonie, je prononcerai un discours sur le déisme, ou la véritable religion. Je serais flatté de vous compter ainsi que madame Mège, Mr votre beau-frère et les personnes de votre connoissance qui voudraient vous accompagner, parmi mes auditeurs»... On joint 2 lettres au Dr Mège par M. de Boismilon, secrétaire des commandements du Prince Royal, et Mme A. d'Entraigues, née Santa Croce; et une p.s. par le maire adjoint et le curé de Valençay attestant les services du Dr Mège auprès de Talleyrand (1828)
150 € - 200 €
Lot 290
L.A.S., 22 mars 1879, à Jules Claretie; 1 page et demie in-8. «Degas vient de me dire: Labiche veut son portrait gravé par vous d'après nature - (pour en-tête de ses oeuvres, je crois ?); faites-vous donner une lettre d'introduction par Claretie». Il lui demande rendez-vous pour qu'il lui fasse cette petite lettre
100 € - 150 €
Lot 291
L.A.S. Louise de Stolberg comtesse d'Albany (1791, certificat de vie), Vincent Auriol, Gérard Bauër, Émile Bergerat, marquis de Boissy, marquise de Boissy (à Lamartine), Jean Bourbon, Armand Dayot (2 mss: avantpropos de la Belgique martyre, et une lettre de Rodin), Virginie Demont- Breton, Roland Dorgelès (3), Jérôme Doucet, Gustave Droz, Gourdon de Genouillac, Gyp, Alph. Herman (musique), Ed. Laboulaye, Jules Lecomte, Gustave Larroumet, Lévy-Dhurmer (3), Félia Litvinne (photo signée), Pierre Loti, Henry Maret, Jules Michelet, Édouard Pailleron, E. de Pressensé, Jean Rameau, R. Rollinat, Jules Romains, Auguste Romieu, Jules Simon, Pierre Strauss, Fernand Vandérem, Pierre Véron, Mary A. Ward, Francis Wey, Maxime Weygand, Édouard Zier, etc. Plus des cartes de visite, et un petit dossier sur Bernard Naudin. 200 /
30 € - 30 €
Lot 292
L.A.S., 1833-1855; défauts à qqs lettres (déchirures et bords effrangés). Lettres adressées au député de la Nièvre, au magistrat, au président de la Chambre des députés, par des députés, des magistrats, etc.: A. Aynaud, Jacques-Éd. Batailler, H. Baudouin, E. Bourbon, Capdeville, Dessoër, Flandin (avocat général à Poitiers), Flotard (décoré de Juillet), C. Glashin, Émile Henry (blessé lors de l'attentat de Fieschi), P. Henrich, Prosper Jolly, J. de Lansac, L. Marie, Fr. Maurice, C. Prevost, J. Sabbatier, Éd. Seguin, Sergent, Joseph Tailhand, Maurice Vautier, Émile Vimeux, etc
100 € - 150 €

Lot 293
98 L.A.S. (une incomplète), 1859-1886, à Jean Gigoux; 210 pages formats divers, qqs adresses ou enveloppes. Importante correspondance à son maître, parlant de ses projets, ses travaux, ses déconvenues et ses succès. Nous ne pouvons en donner ici qu'un rapide aperçu. Paris 22 janvier 1859. Fort occupé, depuis son voyage, de fournir des «dessins importants» aux marchands, il projette une suite de lithographies... Cénon près Bordeaux 26 septembre 1860. Sur son séjour dans les Pyrénées, dont la «nature montagneuse, grandiose et poétique à l'oeil, ne prête pas l'art. C'est une nature de fantaisie et toute exceptionnelle qui est plutôt bonne pour les décorateurs de théâtre»... Il rapporte des études... Il se rendra à l'invitation de Mme de Balzac pour aller travailler à Beauregard... Les vendanges dans le Bordelais... Paris 19 février 1862. Déception après une vente de dessins pour «presque rien»; Petit en a retiré la moitié... 12 octobre 1862. Obligé de «battre monnaie» d'urgence, il a placé des dessins, mais prie son maître de lui prêter 300 francs... 15 octobre 1862. Très blessé par les propos de Gigoux, écrits au moment «de reconquérir ma régénération», de préparer son «affranchissement complet», et des «plus belles et les plus fraîches aspirations, vers l'art pour lequel je suis né»: il s'accuse de naïveté... Cenon 9 février 1863. Remerciements à son maître, après réunion avec ses parents: «Il y a bien du mal dans cette digne famille où sont enracinés les plus solides sentimens d'honneur»... 13 mai 1863. Il a été «accaparé» par des leçons quotidiennes aux Anglais... 7 novembre 1863, à propos de l'illustration de Chez Victor Hugo, facilitée par les photos de Hauteville House fournies par Charles Hugo... 16 juin 1864. À propos de la galerie Pourtalès, bientôt à vendre, et dont il prépare la gravure du magnifique Claude Lorrain... 24 janvier 1865, détails sur son quotidien austère et travailleur... 5 novembre 1865. Nouvelles de son Traité de la gravure à l'eau-forte (1866): l'avant-propos de Charles Blanc, les promesses faites à l'éditeur Cadart par le ministre Duruy... 25 mai 1866. Il doit sa médaille aux «longs, excellens et généreux conseils» de son maître; il annonce une exposition de ses fusains chez Berville... 30 décembre 1866. Sur ses travaux pour Paris-Guide et ses essais de peinture à l'huile... 31 décembre 1867. Vives impressions d'une nature morte de Gigoux... 22 janvier 1869. Éloge du fixatif Rouget... 16 novembre 1870. Travaux malgré le siège de Paris: dessins pour les journaux illustrés, exercices, gardes... 21 août 1871. Navré de tous les désastres, il est venu à Londres où il a trouvé dans les oeuvres de Turner, Lawrence, Constable et Reynolds «les traditions de vos principes»... Impressions lyriques de «ces fameux Turner» et «ces merveilleux effets dont nous avons en France un pâle reflet par les gravures»... 1er mars 1873. Travaux pressés pour les catalogues des ventes Papin, Laurent Richard, etc.; la Gazette a reproduit quelques-unes de ses gravures... 30 août 1873. Eaux-fortes d'après Troyon... 4 janvier 1874. Démarches pour obtenir la croix... Bordeaux 20 décembre 1874, sur son exposition de 700 oeuvres à Bordeaux, au profit des pauvres, et son grand succès... 25 juin 1876. Malgré ses 66 élèves, il a envoyé 47 cadres à des expositions à Bordeaux, Nancy, Londres, Paris, Amiens, Dieppe, Bruxelles... 26 décembre 1876. Il lui fera voir ses mines de plomb rapportées de Trouville («ce que j'ai fait de mieux dans ce genre»), et des études peintes d'après nature («cette fois ça y est»)... 25 février 1879. Il a été nommé officier d'académie pour ses cours de dessins et ses livres sur l'eau-forte et le fusain... 13 juin 1879. Il a demandé à M. Risler Kestner de faciliter l'achat de ses dessins au Salon, auprès de son gendre, Jules Ferry... 7 septembre 1879. D'un voyage en Hollande il a rapporté 185 dessins dont quelque 150 serviront à un livre de grandes proportions. «Je ne désire qu'une chose [...], c'est que cette publication soit mon: Gil Blas»... Projet d'exposition de dessins à Amsterdam... 9 juillet 1881. Envoi d'eaux-fortes d'après Corot et Daubigny pour les marchands Arnold et Tripp... 2 décembre 1882. Sur le grand succès de son portrait [Portrait de Maxime Lalanne par Gigoux], et celui de son dessin de plus d'un mètre représentant l'immense rade de Bordeaux, reproduit en réduction par le photograveur Goupil... 26 avril 1886. Il prie Gigoux d'être le premier témoin à son mariage... Etc. On rencontre aussi les noms de Bouguereau, Ph. Burty, La Fizelière, Pereire, du Sommerard, H. Wallon, etc. On joint 2 l.a.s. à Gigoux de son père Antoine Lalanne (1863, longue lettre angoissée sur la situation de son fils, «persévérant dans un commerce adultérin et incestueux», mal conseillé, etc., et sur son triomphe à Bordeaux en 1874); 5 autres l.a.s. à Gigoux par E. Benassit, J. Lalou, G. Marquiset (2), F. Perron; des faire-part de décès de lui et sa famille; une l.a.s. de sa fille, une notice nécrologique et un exemplaire de Chez Victor Hugo illustré de 12 eaux-fortes de Lalanne (rouss.)
1 000 € - 1 200 €
Lot 294
2 L.A.S., 1858 ?-1959; 1 page et demie in-8. 3 novembre [1858 ?]. Il demande de faire copier des pièces: «Comme c'est pour un gentilhomme de province très pingre, il faudrait savoir d'abord si cela ne coûtera pas trop cher»... Vendredi soir [23 septembre 1859]. Il part lundi pour Madrid et invite son correspondant à faire un «mauvais déjeuner dimanche chez moi, vous me feriez grand plaisir». Il devra passer par Alicante et Marseille, les deux diligences de Bayonne étant retenues jusqu'à fin octobre. Il le remercie pour l'envoi de sa brochure, et promet de lui renvoyer son livre de Bourquelot «qui ne me parait pas fort, mais utile. J'en emporte un exemplaire». Il laisse son adresse à Madrid au cas où il pourrait y être utile
200 € - 250 €
Lot 295
L.A.S., [1903], à Félix Duquesnel; 1 page in-8 à son adresse. Il le remercie pour son article sur sa pièce [Les Affaires sont les affaires], «plus qu'utile pour le succès. [...] Je vous dois que ma pièce a pu être écoutée, et même applaudie par les abonnés. Et c'était pour elle l'obstacle dangereux»... Et c'est le succès: «Hier, devant le public, ça été triomphal. Féraudy et Pierson prétendent qu'il y a bien longtemps qu'un tel succès s'est manifesté aussi chaleureusement, à la Comédie Française»
150 € - 200 €

Lot 296
37 L.A.S. et une lettre dictée, 1862-1909, à Flore Singer; 114 pages in-8 (petits défauts à quelques lettres). Très intéressante correspondance politique et littéraire à son amie la célèbre salonnière Flore Singer (1824-1915). Ollivier y évoque l'actualité, son propre passé ministériel, son oeuvre d'historien, ses lectures, son activité d'académicien, leurs contemporains, et ses deuils. Nous ne pouvons en donner ici qu'un rapide aperçu Gênes 4 novembre 1862. Plein de chagrin [son épouse, Blandine Liszt, était décédée le 12 septembre], il refait la route de son voyage de noces. «Tout autour de moi prenait une voix: là elle m'avait dit telle parole: [...] nous avions eu telle discussion qui avait abaissé une barrière de plus entre nos âmes. À la Spezzia j'ai été obligé de m'arrêter un jour pour voir Garibaldi, la nuit, quand je me suis trouvé seul précisément dans l'appartement que nous avions occupé, j'ai cru que j'allais étouffer. [...] J'ai mouillé cette route de toutes les larmes qui me restent»... Saint-Tropez 22 septembre 1864. Serein, il laisse soigner ses blessures par la nature: «j'ai ressenti plus qu'à Paris la solitude de mon coeur, mais j'y ai vite oublié les misères de ma vie politique et les défections de certains amis»... Il relit le cardinal de Retz... 26 mai 1871. De son exil, il se défend d'avoir voulu la guerre «imposée par Bismarck», et expose ses idées sur la forme à donner au gouvernement: «Il ne s'agit plus de liberté, ni de bien-être, il s'agit de guerre. Il faut arracher Strasbourg à la Prusse et aller imposer la paix à Berlin. Toute autre politique serait une politique de honte, d'abjection, de suicide. [...] le meilleur gouvernement sera celui qui accordera le moins de liberté parlementaire, et opérera une concentration plus énergique du pouvoir. Vous voyez que je suis loin de la Commune et de la fédération. Quel sera ce dictateur ? Je ne le vois pas encore poindre. Le duc d'Aumale peut-être !»... Il développe son analyse, trouvant des analogies avec l'histoire romaine, et se demandant «si le Césarisme n'est pas la forme nécessaire des Démocraties dans notre monde»... Il sait que «la haine publique» s'attachera longtemps encore à lui... 6 juin 1871. Annonce de la naissance de son fils Jocelyn, «souvenir de notre cher et grand Lamartine», et allusion à une éventuelle fusion des partis légitimiste et orléaniste: «On regrettera plus d'une fois le despote !»... Pollone 21 janvier 1873. Réflexions sur la vie, l'humanité et la mort, «vraie souveraine du monde»... La mort de Napoléon III lui a causé «un chagrin intense, car je l'aimais profondément»; il prévoit que le parti bonapartiste reprendra ses attaques contre lui, mais il a «de quoi confondre toutes les attaques. Je n'ai rien à me reprocher, et j'ai été victime autant que la France»... Saint-Tropez 23 novembre 1879. Ayant été empêché par ses collègues à l'Académie de répondre au discours de réception d'Henri Martin, il a résolu de ne plus y mettre les pieds; il s'occupe d'un petit travail sur la liberté de la presse... Rome 1er janvier 1882. En deuil de son fils, il est foudroyé à tout moment par la pensée du petit, mais ils sont assez entourés: «Nous voyons souvent la Pcesse Wittgenstein, Liszt, une des filles de ma bellesoeur, la princesse Bonaparte et je mène de front les choses artistiques et les conversations théologiques avec les religieux ou avec les cardinaux»... 12 février 1882. Sur Gambetta: «Sa théorie sur la révision est d'une illégalité palpable. Les textes la condamneraient si le bon sens n'y suffisait pas. [...] Gambetta est fanfaron et présomptueux plus qu'audacieux de même qu'il est rusé plus que fin. Et autant l'audace et la finesse servent autant nuisent la présomption et la ruse. Du reste sa chute sera très utile à la République»... Il commente aussi la Constitution («un expédient» à maintenir aussi longtemps que possible), «l'écroulement financier du clérico-légitimisme» (il regrette que le duc de Broglie soit mêlé à ce 16-Mai financier)... Il parle de sa vie à Rome: «Liszt parti pour la Russie, notre principale relation est la Princesse Wittgenstein».... 4 mars 1882. Il ne désavoue nullement les souvenirs rappelés par l'article de Fouquier: «J'ai pardonné le coup d'État pour des raisons qu'en d'autres temps et lorsqu'on sera plus loin des événements, on jugera mieux qu'aujourd'hui. Mais le pardon suppose une faute ou crime et je ne relève rien de l'admiration que les Châtiments m'ont inspiré»... La Moutte 28 août 1883. Adolphe Franck a raison: «Il n'y a aucune incompatibilité nécessaire entre une république et le Concordat», mais le jacobinisme et le Concordat ne peuvent coexister: «le jacobinisme est une méthode et non une forme de gouvernement. Il y a des royalistes jacobins. Le jacobinisme est la méthode despotique appliquée à la politique. Je l'ai toujours combattu»... 5 janvier 1884. À propos d'Edmond About, candidat à l'Académie pour qui il voterait sans pensée intéressée: «je ne rêve pour moi aucune revanche, je considère ma vie publique comme terminée [...]. Ensuite obliger quelqu'un n'a jamais été le moyen de s'assurer même sa justice»... 23 janvier 1884. Mise au point sur les échecs successifs des ambitions d'About, pendant le ministère d'Ollivier, et jugement sévère de ses remarques sur le plébiscite. Il rappelle en outre la dédicace de son livre Le Progrès à Napoléon III: «L'auteur du Progrès à l'auteur de tous les progrès». Mais il a plus de titres que Coppée pour être à l'Académie... 1er janvier 1885. Critique du discours de réception à l'Académie de François Coppée, «un poëte sans poésie et sans prose»; jugement sévère sur Musset, le premier des poètes modernes «parmi les poetæ minores»: «tout cela est mou, indécis, par moment fade et mal dessiné. Ce sont les inspirations d'un charmant jeune homme qui n'a jamais atteint l'âge viril»... 3 août 1886. Relation détaillée du «déploiement de fureur, de perfidie, de corruption, d'infamie» que le gouvernement vient de faire contre lui; la question n'est pas de savoir si la République durera, mais celle de l'organisation hiérarchique du suffrage universel, dont dépend un gouvernement libre. «Si nous échappons au sort de la Pologne, nous nous engloutirons dans un Césarisme quelconque»... à l'heure qu'il est, le suffrage universel, «confus, anarchique, donnant le dernier mot aux abjects et aux irresponsables, [...] est incompatible avec l'existence d'une société quelconque»... La mort de Liszt l'attriste: «Je l'aimais et l'admirais. Encore un vide irréparable»... 3 janvier 1888, à propos du scandale Wilson: le népotisme et la concussion sont de tous les temps, et plutôt moins du leur que d'autres... Anecdote sur le duc de Broglie et d'Haussonville... La Moutte 15 mars 1888. Réflexions sur le système électif (peut-être le pire des régimes), et la crainte de la guerre (infondée). Bismarck sait qu'il n'aurait pas deux fois la bonne fortune d'avoir devant lui «pour général en chef un moribond, puis un homme à l'âme de boue, puis un bavard mystique»; le peuple est «satisfait de sa défaite et en extase devant ses vainqueurs»... 4 décembre 1889. «Mon livre [1789 et 1889] démontre que ce sont eux (les autres) qui ont changé et non moi et que je suis seul resté attaché aux principes de la Révolution qu'ils abandonnent honteusement pour satisfaire leurs cupidités»... 14 décembre 1889. Longue et belle défense de la politique, qui a ses gloires et ses misères comme toute activité humaine; explications sur l'évolution de son oeuvre d'écrivain, alors qu'il prépare son Empire libéral. «Kepler demandait à Dieu un lecteur en cent ans. Mon espérance, lorsque j'écris quelque chose, est que mon livre tombera dans une petite chambre de jeune homme tel que je l'étais à vingt ans, pauvre, solitaire, à l'âme ardente, éprise de lumière, et [...] le fixera à quelque certitude salutaire, et surtout le préservera du poison mortel des phrases creuses et des sentiments faux, et de ce libéralisme pharisaïque contrefaçon répugnante de la liberté»... 28 décembre 1901. Il aspire à écrire son «testament spirituel»: plus il avance, plus il envisage ces problèmes «dans une pure sérénité de lumière, sans combat, sans révolte, et je m'endormirai je l'espère sans les gémissements par lesquels toute créature humaine commence la vie. Je n'éprouve pas le moindre désir de croire à l'absurde»... Ailleurs, il est question de Deschanel, Ludovic Halévy, Mac-Mahon, Meilhac, Mézières, Pailleron, le comte de Paris, Ratisbonne, Renan, Rochefort, Zola, etc. On joint des copies manuscrites de ses instructions pour ses funérailles, et de son testament; plus divers documents, dont une l.a.s. de Thérèse Ollivier à Flore Singer et des copies de lettres de Flore Singer
1 000 € - 1 500 €
