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Vente 24 novembre 2016

24 novembre 2016
24 novembre2016
Heure11:00
LieuPARIS - HÔTEL D'EVREUX - PLACE VENDÔME
24 novembre 2016
TOTAL frais inclus : 3 780 000 € ANCIENNE COLLECTION PIERRE ET PAUL LEBAUDY SUCCESSION DE MADAME J. ET PROVENANT D’UNE GRANDE COLLECTION EUROPÉENNE 11h00 BIJOUX DES XIXE ET XXE SIÈCLES PROVENANT PRINCIPALEMENT DE 3 ÉCRINS COLLECTION DE 25 BOÎTES EN OR XVIIIE ET XIXE SIÈCLES COLLECTION D’ORFÈVRERIE BORDELAISE ORFÈVRERIE DU XVIIE AU XIXE SIÈCLE 14h30 TABLEAUX ANCIENS ET MODERNES TRÈS BEL AMEUBLEMENT TAPISSERIE MANUFACTURE ROYALE DE BEAUVAIS TAPIS D’ORIENT
Lot 220
Large console en chêne ciré mouluré et sculpté. Galbée sur les trois côtés. Les ceintures ajourées à décor d’agrafes, feuillages et fleurs. Le piétement en double console à décor d’agrafes et réserves. Entretoise mouvementée au centre de laquelle une coquille ajourée est appliquée d’une chimère ailée (manque la tête). Plateau de marbre rouge veiné à double bec de corbin. Epoque Louis XV (quelques manques et accidents). Hauteur : 93 cm - Largeur : 165 cm - Profondeur : 82 cm Les guirlandes enroulées sur les piétements en double console, les traverses à décor de motifs déchiquetés rappellent l’influence des ornemanistes
8 000 € - 15 000 €
Lot 221
Paire de statuettes en bronze patiné et bronze doré, marbre beige des Ardennes. Dans le style de François Ladatte (1706-1787) Vers 1750/1780. Hauteur : 66 cm – Largeur : 24 cm – Profondeur : 21 cm Réalisés en bronze à patine brune et tournés vers la droite et vers la gauche pour se faire pendant, les deux putti assis, les têtes légèrement penchées, soutiennent de leurs bras levés des torches en forme de cornes d’abondance flammés en bronze doré. Ils sont assis sur des socles carrés en marbre brèche, posés sur une plinthe soulignée par un registre mouluré orné de godrons, également en bronze doré. Ces statuettes furent vraisemblablement réalisées en même temps qu’une autre paire de putti en bronze patiné, de plus grandes dimensions, représentés également assis, avec les bras en des attitudes différentes, mais soutenant des torches dorées parfaitement identiques. Cette dernière paire est posée sur des bases en marbre noir, qui sont soulignées par les mêmes moulures et registres de godrons, aussi en bronze doré (ill.). Comme dans le cas de la paire passée en vente en 2012, les torches soutenues par les figurines que nous présentons ici, ainsi que les bases avec leurs moulures en bronze doré semblent des éléments rapportés à l’époque Louis XVI. Sur les deux paires les personnages évoquent à plus d’un titre des figures de putti, généralement attribuées au sculpteur Francesco Ladetti, dit François Ladatte, tels trois groupes en terre cuite, ou bien en bronze patiné, tous dans le commerce de l’art (ills.). Certainement, la forme actuelle de ces statuettes est due à l’intervention d’un marchand mercier parisien, qui récupéra ces figures de petits Amours en bronze patiné datant des années 1750 et les monta vers 1780 sur des socles en marbre, tout en leur adaptant des moulures et des torches en bronze doré d’aspect Louis XVI. Natif de Turin, Francesco Ladetti vit le jour en 1706. Son talent pour la sculpture le fit remarquer par le prince Victor-Amédée Ier de Savoie-Carignan, qui lui offrit sa protection et l’amena dans sa suite à Paris vers la fin de 1718. Il francisa son nom en François Ladatte et remporta dès  1728 le second prix de l’Académie ; l’année suivante il fut distingué du premier prix et finit par être agréé à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1736. En 1741, il devint académicien, puis professeur adjoint en 1743. De 1737 à 1743 Ladatte exposa aux salons du Louvre et exécuta notamment une statue de Louis XV pour la bourse de Rouen, et un bas-relief représentant Le martyre de saint Philippe pour la chapelle du château de Versailles. Marié à Paris, il rentra à Turin avec sa famille en 1744, où il reçut de Charles-Emmanuel III des lettres patentes de sculpteur du roi, exécutant les figures des Quatre Saisons et une quantité de vases en plomb pour les jardins du roi, mais aussi le cerf qui surmonte la coupole du palais de Stupinigi. Ladatte réalisa également pour cette résidence des pièces d’orfèvrerie, tels des candélabres et des plats en argent ; il est aussi l’auteur de bronzes d’ameublement, qu’il fournit à l’ébéniste Pietro Piffetti pour le Cabinet de la reine et pour la galerie de Daniel, au palais royal de Turin, ainsi que d’une paire de bras de lumière à figures de Neptune et d’un triton en bronze doré, conservée au musée du Louvre. Professeur de l’Académie royale de peinture et de sculpture de Turin en 1778, Ladatte finit ses jours dans cette ville en 1787.
 1 Vente, Paris, Me Aguttes, 7 décembre 2012, n°212.
 2 Vente, Paris, Me Aguttes, 7 décembre 2012, n°212.
3 Inv. OA 12240.1-2. Voir J. Durand, M. Bimbenet-Privat, F. Dassas, Décors, mobilier et objets d’art du musée du Louvre de Louis XIV à Marie-Antoinette, Paris, Eds. du Louvre-Somogy, 2014, cat. 100, p. 288-289 .
4 000 € - 6 000 €
Lot 222
Tapisserie de la Manufacture Royale de Beauvais L’Eléphant  Faisant partie de la tenture des Grotesques à fond jaune. Carton par Jean-Baptiste Monnoyer (1634 -1699) Modèle inspiré de Jean Bérain (1640-1711) Époque Louis XIV, début du XVIIIe siècle. 3,05 x 4,20 m A partir de 1689 à Beauvais, une tenture des Grotesques à fond jaune, comprenant six sujets et inspirée de l’œuvre du peintre ornemaniste de Louis XIV, Jean Berain 1er (1640 - 1711), fut mise sur métier. Les différents sujets qui composent la tenture sont, outre L’Éléphant, Les Dompteurs d’animaux, Le Dromadaire, Musiciens et danseurs, l’Offrande à Pan, l’Offrande à Bacchus. Le succès fut immense et la tenture retissée plusieurs fois jusque vers 1730. Divers modèles de bordures encadrèrent ces compositions infiniment décoratives, d’abord à motifs de chinoiseries, puis à l’imitation de cadres dans différentes versions. Tous les grands musées, français, européens et américains possèdent une ou plusieurs tapisseries de cette tenture. Au centre de la composition, sur un fond jaune éclatant, se détache l’Éléphant, richement caparaçonné, monté par un joueur de trompette, guidé par un élégant saltimbanque. De part et d’autre de l’animal, sous de légers portiques d’où s’échappent des vrilles de vigne, des danseurs, dont l’un joue de la flûte de Pan (à gauche) et l’autre d’un instrument à vent (à droite). Entablements de marbre veiné, fines colonnettes de marbre bleu, guirlandes de feuilles et de fleurs, riches drapés, etc, composent un décor plein de fantaisie et de séduction. La composition s’inscrit dans une belle bordure à l’imitation d’un cadre à décor de feuilles d’acanthe vieil or s’enroulant autour d’une guirlande de fleurs. Matériaux et Etat : Finement tissée. Chaîne en laine. Trame en laine et soie. Bon état de conservation, les couleurs sont restées vives, quelques petites anciennes restaurations. Provenance :  Collection Pierre et Paul Lebaudy. Bibliographie : Edith Standen, European Post medieval Tapestries in the Metropolitan Museum of Art, New York 1985,Vol. II, p. 441 à 458. Anna Gray Bennett, Five centuries of tapestry from the Fine Arts Museums of San Francisco, 1992? p. 257 - 259. Nicole de Pazzis-Chevalier, - Quand Grotesque signifie fantaisie, charme et séduction, 2002, p.13, fig.4.
40 000 € - 60 000 €
Lot 223
Paravent au point à décor de pavots en guirlandes adaptées sur quatre feuilles. XVIIIe siècle.  Hauteur : 136 cm - Largeur d’une feuille : 36 cm
300 € - 500 €
Lot 224
Table de salon de forme ovale en placage de bois de rose en fil. Elle présente un tiroir latéral, entretoise haricot. Plateau de marbre blanc cerclé de bronze. Piétement cambré à ressaut. Epoque Louis XV (accidents). Hauteur : 74 cm - Largeur : 60 cm - Profondeur : 46 cm
700 € - 1 200 €
Lot 225
Paire de grands et larges fauteuils à châssis en bois naturel sculpté. Large dossier à décor découpé d’agrafes et volutes de part et d’autre d’un cartouche sculpté d’une réserve en forme de cœur d’où s’échappe des feuillages comme sur les ceintures. Les accotoirs coup de fouet. Les pieds cambrés sculptés également de cartouches. Attribués à Louis DELANOIS.  Epoque Louis XV. Hauteur : 97 cm - Largeur : 67 cm - Profondeur : 47 cm  Bibliographie :  Pour des modèles de sculptures similaires, voir Louis DELANOIS par Svend ERIKSEN, planche XVIII et XIX, une bergère avec des motifs identiques et planche XX, un fauteuil.
20 000 € - 30 000 €
Lot 226
Table à écrire et à couture galbée et marquetée de quadrillages sur fond de bois de rose dans des réserves de satiné sur les quatre faces. Elle présente trois faux tiroirs en façade, un tiroir latéral contenant des compartiments pour l’écriture, le plateau mobile découvre des casiers, l’ensemble plaqué de satiné dans des réserves. Pieds cambrés. Epoque Louis XV.  Hauteur : 72 cm - Largeur : 42 cm - Profondeur : 32 cm
3 500 € - 4 500 €
Lot 227
Lustre cage en bronze à six bras de lumière, il est orné de cristaux, certains améthystés, et de perles. Epoque du XVIIIe siècle (la partie supérieure a été modifiée au début du XXe siècle, renfilage, boule rapportée). Hauteur : 100 cm - Largeur : 66 cm
3 500 € - 5 500 €
Lot 228
Lit de repos à chevets égaux en bois naturel (autrefois laqué) à enroulement mouluré, la ceinture sinueuse ornée de fleurs, il repose sur huit pieds cambrés à décor de feuillage et fleurs. Estampille de Michel GOURDIN. Epoque Louis XV. Hauteur : 89 cm - Longueur : 209 cm - Largeur : 84 cm Bibliographie : Pour un modèle proche conservé au musée Nissim de Camondo voir Le siège Français par Guillaume Janneau, fig 143. Michel GOURDIN reçu Maître le 3 Mai 1752.
1 500 € - 2 500 €
Lot 229
Bonheur-du-jour en marqueterie d’ustensiles sur fond de bois de placage marqueté toutes faces et sur la tablette d’entre-jambes. Il présente un tiroir en façade à défoncement dont le plateau est également marqueté, comprenant une tablette à crémaillère, des casiers gainés de leur tissu ancien. Le gradin à tiroir orné d’une galerie ajourée. Pieds cambrés. Epoque Transition Louis XV-Louis XVI (manque des bronzes). Attribué à Birckle, reçu maître le 30 juillet 1764. Hauteur : 93 cm - Largeur : 68,5 cm - Profondeur : 44 cm Réference : Voir vente FRAYSSE du 13/04/2016 n°185 pour un meuble avec une marqueterie similaire.
5 000 € - 8 000 €
Lot 230
Grande et large bergère en bois mouluré ciré et sculpté d’agrafes feuillagées et fleurs. Le dossier en cabriolet, les accotoirs en léger coup, de fouet. Pieds cambrés. Attribuée à GOURDIN. Epoque Louis XV. Hauteur : 97 cm - Largeur : 76 cm - Profondeur 50 cm
2 000 € - 3 000 €
Lot 231
Paire de cabinets à hauteur d’appui. Chêne, placage d’ébène, d’amarante et de satiné, panneaux en laque du Japon et en vernis parisien, cuivre, bronze doré, onyx brun, ouvrant par une porte. Estampillés de N. Petit. (1732-1791), Maître en 1761. Paris, vers 1765-1770. Hauteur : 99,5 cm - Longueur : 83 cm -  Profondeur : 38 cm Provenance : Vraisemblablement le marchand mercier Martin Hennebert, en 1770. Le marchand mercier Jean-Racinel Delaplanche, en 1775. Guillaume Baillet, baron de Saint-Julien (1726-1795), sa vente du 21 juin 1784, n°212 ; acquis par Jean-Baptiste-Guillaume, abbé de Gevigney (1729-1802). Grand salon de l’hôtel d’Orrouer, 87, rue de Grenelle à Paris, en 1991. Puis collection d’un grand amateur européen. Bibliographie : Laure Murat, Robert Schezen, Grandes demeures de France, Paris, Arthaud, 1991, ill. p. 287. Anne Droguet, Nicolas Petit 1732-1791, Paris,  Les Editions de l’Amateur, 2001, p. 57, reproduit p. 58. Thibaut Wolvesperges, Le meuble français en laque au XVIIIe siècle, Paris-Bruxelles, Les Editions de l’Amateur-Eds. Racine, 2000, p. 230-231, reproduit fig. 113. D’aspect rectangulaire, ouvrant en façade par un vantail encadré de montants formant pans coupés aux angles, chacun de ces bas d’armoire est recouvert en placage d’ébène et est décoré de trois panneaux en laque du Japon. Conçus pour former pendants, les panneaux disposés sur les battants sont ornés de vases d’aspect globulaire avec anses en volutes, d’où jaillit un bouquet de feuilles et de fleurs, penché respectivement à gauche et à droite ; ils sont disposés dans un encadrement architecturé en vernis européen, composé de deux colonnettes à rubans entrelacés et dont la partie supérieure cintrée présente des écoinçons à fleurons, le tout suggérant un treillis. Sur l’un des bas d’armoire, les faces latérales renferment également des panneaux de laque décorés de vases avec des bouquets de fleurs, posés sur de petites tables, alors que sur l’autre, un des panneaux latéraux représente aussi une coupe remplie de fleurs, tandis que le second est orné d’un paysage représentant une clôture en bambou qui dissimule des roches, des branches d’arbre et des fleurs. Suggérant des pilastres plats, les montants latéraux en façade sont rythmés de trois cannelures de cuivre rudentées d’asperges en bronze et légèrement évasés vers la base qui forme la ceinture basse des meubles. Ils sont surmontés de triglyphes à larmier en bronze, alors que les montants arrière sont sommés par une rosace renfermée dans un carré d’où pend une chute. Les vantaux présentent un encadrement mouluré de bronze, souligné d’un registre de feuilles d’eau et d’un autre alternant des palmettes et de feuilles d’eau, tandis que les encadrements des panneaux sur les côtés sont ornés d’oves. A la partie supérieure, une double corniche en bronze, composée d’une frise denticulée et d’une autre de rosaces en entrelacs, forme une légère galerie surélevée autour du plateau en onyx brun. A leur tour les pieds droits sont parés d’appliques rectangulaires en pointe de diamant de bronze, alors que le tablier présente une agrafe posée sur une feuille de refend entourée par deux petites triglyphes, également en bronze doré. Les vantaux plaqués à la partie intérieure de bois satiné et d’amarante, découvrent un tiroir à serrure en ceinture et deux tablettes. Cette paire de cabinets ou bas d’armoires fait partie d’un groupe de meubles exécutés par l’ébéniste Nicolas Petit dans les années 1765-1770, lesquels, s’inscrivent dans le style grec, première manifestation parisienne du néoclassicisme naissant. Ils sont tous décorés sur les vantaux de panneaux en laque du Japon ornés de vases de fleurs et présentent des variations mineures dans la parure de bronzes, notamment en ce qui concerne les chutes des montants en pan coupé : des triglyphes, sur notre paire, des rosaces sur une seconde, des masques féminins sur une troisième paire. Dans son ouvrage dédié au Meuble français en laque au XVIIIe siècle, Thibaut Wolvesperges avait mis en évidence un groupe de cinq cabinets de ce modèle, tous issus de l’atelier de Nicolas Petit, que cet auteur avait retrouvé dans l’inventaire après décès du marchand mercier Martin Hennebert, en 1770, puis dans celui de sa veuve, en 1775, laquelle avait épousé en secondes noces un autre marchand mercier, Jean-Racinel Delaplanche. Selon le même auteur, ce dernier aurait réussi à céder quatre d’entre eux en 1775 pour 2 000 livres. Thibaut Wolvesperges établit également des relations de travail entre le marchand Hennebert et Nicolas Petit, lui-même marchand ébéniste, établies dès 1765, tout en soulignant l’idée d’une fabrication récente, datant sans doute de la fin des années 1760 pour ce groupe de meubles. Hormis notre paire de cabinets, deux autres font partie des collections de S.M. la Reine d’Angleterre, conservés au palais de Windsor ; une troisième paire, comme le remarquait Anne Droguet dans sa monographie Nicolas Petit, se compose d’un cabinet seul, conservé par Victoria and Albert Museum de Londres et d’un autre, faisant autrefois partie de la collection de Mme Edward Esmond. Or, les cabinets des collections royales anglaises, caractérisés par la présence de masques féminins en bronze à l’aplomb des montants en pan coupé, se retrouvent sous le numéro 211, dans la vente du baron Baillet de Saint-Julien, en 1784, parfaitement identifiables d’après les têtes de femmes et les rosaces de grenades qui décorent les pilastres. Le lot suivant décrit une seconde paire de cabinets, lesquels, selon le même critère de la description des appliques en bronze des montants, correspondent en tout aux nôtres : 212. Deux jolies armoires de laque fond noir ; le vantau [sic] de devant formant panneau, est orné d’un vase de fleurs en relief, peu sensibles ; les petites côtés offrent des fragments de paysage de même genre ; les angles de la face en pans coupés, sont à cannelures de cuivre renfoncées, faisant pilastres ornés du haut du modillon en bronze à cannelures, soutenant une table d’albâtre entourée d’une moulure à deux ornements faisant corniche. Les panneaux sont bordés au pourtour de moulures. Le tout en bronze doré. Hauteur 36 pouces [97,452 cm], largeur 30 [81,21 cm], profondeur 15 [40,605 cm] (ill). Une annotation en marge de ce lot nous renseigne sur le nom de l’acquéreur, l’abbé de Gevigney, personnage sulfureux et collectionneur impénitent, qui continuait visiblement à acheter après avoir vendu son importante collection de peintures, meubles et objets d’art en 1779. On serait tenté de reconnaître par la suite notre paire de cabinets dans les ventes successives de M. de Boullongne, le 8 mai, puis le 19 novembre 1787, respectivement sous les numéros 269 et 256 : Deux bas d’armoire, ouvrant chacun à un battant, à panneaux fond noir en laque du Japon, présentant un vase de fleurs en relief, les côtés aussi en laque ; ils sont ornés de quarts de rond à postes, pilastres à cannelures et tigettes, cadres à feuilles et chutes, avec dessus d’albâtre. Hauteur 37 pouces [100,159 cm], largeur 18 pouces [48,726 cm]. Enfin, on retrouve probablement cette dernière paire dans la vente du ministre Calonne en 1788, sous le numéro 412, d’après ses plateaux en albâtre - Deux bas d’armoire de laque à dessus d’albâtre - lorsqu’ils furent achetés par Mme Gorman. Cependant, la seconde dimension mentionnée dans les ventes de M. de Boullongne, de 1787, qui ne correspond ni aux largeurs et profondeurs de nos cabinets, ni à celles d’aucuns autres conservés, ainsi que la description trop sommaire de la vente Calonne, nous imposent une attitude précautionneuse quant à ces rapprochements. Toujours est-il que la présence des quatre cabinets dans la vente Baillet de Saint-Julien, en 1784, vient de corroborer la découverte de Thibaut Wolvesperges, qui mentionnait la vente d’un lot de quatre meubles identiques en 1775, par le marchand Jean-Racinel Delaplanche et de pouvoir établir ainsi que nos cabinets proviennent vraisemblablement du stock de ce dernier et appartenaient auparavant au marchand Martin Hennebert. Enfin, nous retrouvons cette paire de cabinets, photographiée en 1991, lorsqu’elle faisait partie de l’ameublement du grand salon de l’hôtel d’Orrouer-Bauffremont, sis au 87, rue de Grenelle à Paris (ill.). Originaire de Chaource, dans le diocèse de Troyes en Champagne, Nicolas Petit, voit le jour en 1732, benjamin de la nombreuse famille d’un huissier royal. Ainsi qu’un de ses frères et de sa sœur, il s’installe à Paris vraisemblablement entre la date du décès de sa mère, en 1746 et celui de son père, survenu en 1753, car cette dernière année on le retrouve travaillant comme ouvrier libre au faubourg Saint-Antoine. Il épouse en 1758 la demi-s?ur de l’ébéniste Adrien Dubois, lequel, décédé quelques semaines auparavant, lui assure un héritage apportant environ 4 000 livres à sa dot. Le ménage s’installe au second étage d’une maison grande rue du faubourg Saint-Antoine, vis-à-vis la rue de Charonne. Nicolas accède à la maîtrise le 21 janvier 1761, mais ne fait pas enregistrer ses lettres que le 27 septembre 1763. Il s’adonne à l’activité de Maître et marchand ébéniste¸ comme le consigne l’inventaire après le décès de son épouse, survenu le 29 mars 1765. Une année plus tard, Nicolas Petit convole en secondes noces avec la fille d’un marchand vinaigrier-épicier aisé et loue un autre logement plus important, correspondant au n°47 actuel de la rue du Faubourg-Saint-Antoine. Cette nouvelle installation lui permet d’accroître ses activités et de donner un nouvel essor au commerce de meubles. Il travaille avec ses confrères Gérard Péridiez, Joseph Schmitz, Gilbert, Jean-Pierre Dusautoy, Ferdinand Bury, Martin Oheberg, etc., est élu juré, puis en 1783 adjoint au syndic, et devient enfin syndic de la corporation des Maîtres menuisiers-ébénistes de 1784 à 1785. A son décès, l’inventaire dressé le 21 août 1791 témoigne d’un atelier et d’un commerce actifs, où les quelques 700 meubles sont estimés à plus de 26 000 livres, ainsi que de l’aisance du ménage de Nicolas Petit dont la valeur du mobilier personnel et des vêtements monte à 7 044 livres et celle de l’argenterie à 1 263 livres. Il comptait parmi ses clients le duc d’Orléans, le duc de Bouillon, la princesse de Hesse, le comte de Jarnac, le marquis de Chabert, Mme de Chabrillan, Mme de Châteauroux, etc. Très variée, sa production est caractérisée par quantité de meubles suivant l’évolution stylistique de son époque, entre le retour à l’antique des années 1760, le style Transition et le style Louis XVI, pour lesquels il emploie les placages de bois de rose, de satiné, d’amarante et d’acajou, mais aussi la marqueterie de bois de rapport ou de bois de bout, ainsi que les panneaux de laque extrême-oriental. Depuis la publication de l’ouvrage de Nathalie Manceau en 2014, on connaît mieux la biographie de Guillaume Baillet, baron de Saint-Julien. Originaire d’une famille de Bourgogne, il fut un grand amateur de peinture et l’une des figures méconnues de la critique d’art naissante des années 1740-1770. Il fait imprimer des recensions des Salons de 1748, de 1750 et 1753, est l’auteur du poème La Peinture, publié en 1755, des Satires nouvelles et autres pièces de littérature, en 1754, des ?uvres mêlées, en 1758, mais aussi de L’Art de composer et faire des fusées volantes et non volantes, édité en 1775. Il constitua quatre collections d’art, rassemblées selon le critère des trois écoles, puis vendues successivement en 1759, 1784, 1785 et 1788, qui traduisent ses choix allant vers les artistes combinant l’effet du réel et la force de l’expression, tel Chardin auquel il adresse une Lettre à M. Ch…, sur les caractères en peinture, publiée en 1753. Personnalité hors norme, Jean-Baptiste-Guillaume, abbé de Gevigny naquit à Besançon en 1729, dans la famille d’un procureur au parlement et auditeur à la chambre des comptes de Dole. Entré au séminaire en 1748, il est ordonné prêtre en 1753, devient docteur en théologie, puis est archiviste généalogiste à Besançon, en Franche-Comté, en Lorraine et en Bourgogne, où il s’adonne au pillage des fonds d’archives. Arrivé à Paris en 1761, il occupe la charge de généalogiste de Monsieur, du comte d’Artois, du comte de Saint-Florentin, enfin celle de garde du cabinet des Titres et généalogies de la Bibliothèque du roi, entre 1779 et 1785. L’abbé de Gevigny commet des faux et, soupçonné de vol dans les archives, il se réfugie à Dijon, où il devient administrateur municipal, et où, profitant des troubles révolutionnaires, finit par épouser en 1793 sa servante, qui lui donnera un fils. Il avait réuni une importante collection de peintures des trois écoles, d’objets d’art et des meubles, parmi ces derniers figurant une armoire monumentale en marqueterie de laiton et d’écaille, autrefois dans les collections du prince Beloselsky-Belozersky et dont la paire en contrepartie est conservée au château de Versailles. Il finit ses jours à Dijon en 1802.
1 Thibaut Wolvesperges, Le meuble français en laque au XVIIIe siècle, Paris-Bruxelles, Les Editions de l’Amateur-Eds. Racine, 2000, p. 230-231.
Ibid., p. 230.
 3 Ibid., p. 231.
 4 Inv. RCIN 2473.
5 Anne Droguet, Nicolas Petit, 1732-1791, Paris, Les Editions de l’Amateur, 2001, p.57 et note 48.
 6 Inv. 1074 :2-1882.
 7 Sotheby’s, Monaco, 3 décembre 1994, n°129.
 8 Lugt 3749, du 21 juin.
9 Lugt 4183 et 4219.
 10 Lugt 4304, du 21 avril.
11 Laure Murat, Robet Schezen, Grandes demeures de France, Paris, Arthaud, 1991, p. 287. Depuis 1988, l’hôtel est devenu la résidence de M. Hubert de Givenchy.
12 Arch. nat., Min. cent., V, 543, du 23 avril 1765, publié par Patricia Lemonnier, « Nicolas Petit, un ébéniste prospère », L’Estampille, janvier 1990, p. 44-51. Voir aussi Anne Droguet, op. cit., p. 15-16.
13 Arch. nat., Min. cent., CV, 1420, du 2 pluviôse an II. Voir Anne Droguet, ibid., p. 24.  
14 Guillaume Baillet de Saint-Julier (1726-1795), un amateur d’art au XVIIIe siècle, Paris, Champion, 2014.
 15 Christie’s, Monaco, 18 juin 1989, n°212.
 16 Inv. V 3670.
300 000 € - 500 000 €
Lot 232
Paire de vases et leurs couvercles en porcelaine bleu de Chine et rehauts or à décor de personnages Chinois, monture de bronze doré et ciselé à décor de col de cygnes. La monture du milieu du XIXe siècle. (l’un cassé) Hauteur : 58 cm - Largeur : 28 cm
800 € - 1 200 €
Lot 233
Paire de très grandes appliques en bronze ciselé et doré formées de carquois à cannelures torses et guirlandes de fleurs. Surmontées de nœuds de rubans. Elles présentent trois bras de lumière. Exécutées d’après un modèle de FORESTIER. Style Louis XVI, XIXe siècle. Hauteur : 82 cm - Largeur : 43 cm - Profondeur : 29 cm Voir in-situ dans l’hôtel de Paris, 15, avenue du Bois de Boulogne, actuellement avenue Foch, (aujourd’hui détruit).
2 000 € - 4 000 €
Lot 234
Paire de bergères en bois sculpté et redoré. Les dossiers plats arrondis sculptés de cartouches et coquilles feuillagées d’où s’échappent des enroulements, guirlandes et descentes de piastres. Les ceintures mouvementées, les descentes d’accotoirs sculptés de fleurs, feuillages et enroulements. Les traverses sinueuses, celle en façade sculptée d’un cartouche en rappel de celui des dossiers. Les attaches de pieds sculptés de fleurs. Pour la première, en partie d’époque Louis XV.  Pour la seconde époque Louis XV. Sans garantie de l’état du bois sous la redorure. Hauteur : 99 cm - Largeur : 68 cm - Profondeur : 51 cm Nos bergères font partie du style de Transition, les motifs traités sont d’esprit Louis XV. Les bergères présentent au niveau du piétement un décor dissymétrique. Bibliographie : Pour des sièges comparables voir le catalogue de la vente Sotheby’s Monaco du 25/06/1974, n° 54 , vente OJJEH, vente Christie’s, New York, 15 octobre 1988.
8 000 € - 12 000 €
Lot 235
Table de salle à manger en acajou et placage d’acajou. Une allonge en acajou, pieds à facettes et roulettes, bagues de bronze. Epoque Louis XVI. Hauteur : 72 cm - Largeur : 157 cm - Profondeur : 110 cm
4 000 € - 5 000 €
Lot 236
Suite de huit chaises de salle à manger en acajou et placage d’acajou, le dossier rectangulaire dans lequel s’inscrit une lyre. Les ceintures moulurées. Pieds fuselés à cannelures. Ancien travail de style Louis XVI (bouts de pieds rapportés, accidents). Hauteur : 85 cm - Largeur : 50 cm - Profondeur : 43 cm Le modèle de nos chaises est directement inspiré de la livraison effectuée par Georges JACOB pour le Petit Trianon. 
3 000 € - 4 000 €
Lot 237
Console de forme rectangulaire à angles arrondis en placage d’acajou, de bois de rose et fond en sycomore teinté. Elle présente trois tiroirs en ceinture, ceux des côtés montés sur pivot. Les montants fuselés à cannelures ou côtes melon, la partie inférieure torsadée reposant sur une entretoise elle-même sur des pieds fuselés à bague de bronze ciselé et doré. Le plateau foncé de marbre, celui de l’entretoise orné d’une fine bordure de bronze amati. Tandis que la partie supérieure présente une main courante. Début du XIXe siècle, dans le goût de Martin Carlin. Hauteur : 90,3 cm - Longueur : 82,2 cm - Largeur : 30,1 cm Provenance :  Sotheby’s, New York, 10-12 octobre 1985, lot 707.
10 000 € - 15 000 €
Lot 238
Pendule dite à l’Amérique en bronze patiné et doré, l’Indienne coiffée d’une tiare de plumes, les yeux émaillés, les boucles d’oreilles en corail œ surplombe le cadran et le crocodile. Le cadran signé DUPAS à Paris.  Fin du XVIIIe siècle, début du XIXe siècle. (reprises à la patine) Hauteur : 46,5 cm - Largeur : 37 cm - profondeur : 16 cm Le modèle de la pendule à l’Amérique a été dessiné par Jean Simon Deverberie le 3 pluviose de l’an VII soit le 22 janvier 1799. On retrouve le dessin à la BNF, cabinet des estampes le 30,50. Bibliographie : Vergoldete Bronzen, Hans Ottomeyer et Peter Pröschel, p. 381.
12 000 € - 18 000 €
Lot 239
Paire de flambeaux en bronze patiné et doré formé d’Indiens aux yeux émaillés, coiffés d’une tiare de plumes tenant des cornes sinueuses torsadées sur lesquelles reposent les binets. La base ronde patiné repose sur trois pieds griffe. Il s’agit du grand modèle. Fin du XVIIIe siècle, début du XIXe siècle. Hauteur : 53 cm - Diamètre : 16 cm A noter la grande dimension de nos flambeaux qui ont été livrés en deux tailles, nous présentons le grand modèle. Voir un modèle approchant conservé au Musée François Duesberg à Mons. 
6 000 € - 8 000 €