
Vente 09/04/2014 14:15, Drouot Richelieu - Salle 10

9 avril2014
Heure14:15
LieuDrouot Richelieu - Salle 10

Tableaux et dessins anciens
Objets de vitrine
Orfèvrerie XVIIIe siècle
Objets d’art et de très bel ameublement
Tapis
Objets de vitrine
Orfèvrerie XVIIIe siècle
Objets d’art et de très bel ameublement
Tapis

Lot 121
Fauteuil en hêtre mouluré et repeint, à dossier cintré, montants d'accotoirs en balustres cannelés, dés de raccordements sculptés de rosettes, la ceinture cintrée, repose sur des pieds fuselés, cannelés et rudentés. Sur la ceinture une étiquette portant l'inscription à l'encre Madame Diane de Polignac. Attribué à G. Jacob. Epoque Louis XVI. Hauteur: 91,5 cm - Largeur: 61,5 cm - Profondeur: 55 cm Provenance: Livré vers 1786 pour la comtesse de Polignac. Vente Sotheby's Monaco, 12 décembre 1998, lot 62 d'une suite de trois sièges. Soeur de Jules de Polignac, la comtesse Diane fut nommée Dame d'honneur de Madame Elisabeth dès 1778. Belle soeur de Gabrielle de Polastron, Gouvernante des Enfants de France et amie intime de la reine Marie Antoinette, Diane de Polignac émigra dès 1789 et se fixa en Russie où elle s'éteignit pendant la Restauration. Sa fonction de Dame d'honneur lui octroya un appartement dans le château de Versailles et c'est probablement pour celui-ci que ce mobilier simple mais élégant fut créé. Trois sièges de modèles similaires furent livrés par G.Jacob en date du 23 Mars 1786 pour le Pavillon du comte de Provence à Versailles.
2 000 € - 3 000 €

Lot 122
Guéridon ovale en bois sculpté et doré, la ceinture ornée de rubans tors, repose sur quatre têtes de bouquetin surmontant des palmettes retenues par des «x» à rosaces simulant des cordages, la base formée d'une entretoise reposant sur quatre pieds griffe, plateau de marbre vert-de-mer. Époque Louis XVI (accidents et éclats). Hauteur: 76 cm - Largeur: 53 cm - Profondeur: 41 cm
4 000 € - 8 000 €

Lot 123
Pendule squelette à trois cadrans en émail polychrome, muni d'une trotteuse, indique le quantième, les mois, les heures et signes du zodiaque, les émaux attribués à Coteau ou Dubuisson. Elle repose sur un socle en marbre blanc à frise de bronze ciselé et amours industrieux, les pieds toupie. Fin du XVIIIe siècle (accidents et réparations). Hauteur: 42,5 cm - Largeur: 25,4 cm - Profondeur: 12,4 cm
8 000 € - 15 000 €

Lot 124
Deux colonnes en bronze ciselé, doré, marbre blanc et tube de verre, l'une contenant deux thermomètres, l'autre un calendrier imprimé, date en AN VIII (1799), l'une sommée d'un globe terrestre, l'autre d'une sphère armillaire. Fin du XVIIIe siècle. Hauteur: 29,5 cm - Diamètre: 10 cm
1 500 € - 2 500 €

Lot 125
Paire de petits bougeoirs en bronze ciselé et doré, le fût à cannelures reposant sur une base formée d'une couronne de laurier, il présente des feux à doubles lumières, les binets ciselés de branches de céleri. Époque de la fin du XVIIIe siècle. Hauteur: 20,5 cm - Largeur: 11,5 cm
600 € - 800 €

Lot 126
Marquise transformée en bergère en bois naturel mouluré, haut dossier en cabriolet et fer à cheval, les accotoirs à enroulements, ceinture moulurée, l'assise circulaire, repose sur des pieds en consoles. Manque le pied central. Attribuée à G. Jacob. Époque Louis XVI. Hauteur: 97 cm - Largeur: 62,5 cm - Profondeur: 58 cm Georges Jacob, reçu maître en 1765.
800 € - 1 200 €

Lot 127
Bergère en bois naturel mouluré, haut dossier en cabriolet et fer à cheval, les accotoirs à enroulements, ceinture moulurée, l'assise circulaire, repose sur des pieds en consoles. Estampille de JB Séné et Bernard. Époque Louis XVI. Hauteur: 97 cm - Largeur: 69,5 cm - Profondeur: 58 cm Jean-Baptiste-Claude Sené reçu maître le 10 mai 1769. Il s'agit vraisemblablement d'une livraison pour compléter un ensemble de G.Jacob initiateur de ce type très particulier de piétement en console.
1 000 € - 1 500 €

Lot 128
Table à écrire à système en marqueterie de sycomore sur fond de citronnier et de buis avec filets d'ébène de forme rectangulaire reposant sur quatre pieds en gaine de section carrée échancrée d'équerres aux angles et revêtus d'une marqueterie de chute de piastres et terminés par d'élégants sabots à roulettes. Le plateau, qui est marqueté d'un treillis à fleurons en sycomore ombré et cerné de filets d'ébène, est ceinturé par une moulure de bronze doré à fond sablé qui sert aussi à renforcer le bord inférieur de la ceinture. Les quatre côtés de la ceinture sont marqués par un renfoncement qui est enrichi d'une frise d'entrelacs en bronze doré. Les angles sont ornés de rosaces d'acanthe qui sont soulignées par trois larmes, le tout en bronze doré. La table ouvre grâce à des boutons pressoirs à hauteur de la ceinture par un petit tiroir sur chaque côté, dont l'un renferme encrier, poudrier et porte-plume en cuivre argenté, et de face par une tablette écritoire revêtue de moire bleue. Attribuée à Mathieu-Guillaume Cramer. Paris, vers 1775. (accidents et réparations) 273 T inscrit à l'encre sous la ceinture. Hauteur: 69 cm - Largeur: 59 cm - Profondeur: 39 cm Cette petite table est typique de la production de l'ébéniste Mathieu- Guillaume Cramer. L'attribution à Cramer repose sur plusieurs meubles estampillés sur lesquels on retrouve cette marqueterie caractéristique de treillis à fleurons: un bonheur-du-jour de l'ancienne collection Akram Ojjeh (Sotheby's Monaco, 25 juin 1979, n°55) un bureau plat et son cartonnier (Christie's New York, 5 novembre 1986, n°202) et une petite table de la collection Derek Fitzgerald (Sotheby's Londres, 30 avril 1965, n°126). Cette dernière est dépourvue de bronze en dehors des deux moulurations de ceinture et des trois larmes du sommet des pieds. Les rosaces d'acanthe de la ceinture sont ici marquetées au lieu d'être en bronze doré. Les pieds en gaine de section carrée sont échancrés d'équerre et orné sur deux côtés par une chute de piastres encadrée d'un filet d'ébène. Une fois la paternité de Cramer établie grâce à cette table de l'ancienne collection de Mrs Derek Fitzgerald, il faut rattacher la table ici vendue à deux autres tables non signées mais attribuées à Cramer. La première est conservée à la Huntington Gallery à San Marino (R. Wark: French decorative art in the Huntington Collection, Californie 1979, n°78) et la seconde, attribuée à tort à Dautriche, se trouvait dans les collections du Cleveland Fine Art Museum qui ont été vendues chez Christie's à New York le 29 novembre 2012, n°62. Ces trois tables qui possèdent un bâtis aux dimensions identiques (69 x 59 x 39) sont toutes les trois revêtues d'une marqueterie de treillis à fleurons et de chutes de piastres sur des pieds échancrés d'équerre et elles sont rehaussées des mêmes bronzes à l'exception de la frise de la ceinture où une frise de poste remplace la frise d'entrelacs présente ici. Mathieu-Guillaume Cramer (1804), reçu Maître ébéniste le 4 septembre 1771. Ébéniste allemand installé dans le faubourg Saint-Antoine dans les années 1760. Il épouse le 19 avril 1771 la fille de l'ébéniste I.E. Collet et choisit pour témoin son confrère Martin Carlin. Il devient par son mariage l'oncle par alliance de l'ébéniste du Roi, Gilles Joubert. Après avoir obtenu sa maîtrise, il s'installe rue du Bac dans les années 1770t développe son atelier. En 1783, au décès de son épouse, l'atelier comporte cinq établis et près de 200 meubles dont principalement des tables diverses. Il sous-traite une partie de sa production à ses confrères Canabas, Dautriche, Lacroix, Petit, Roussel, Topino et Vassou1. 1 A. Pradère: Les ébénistes français de Louis XIV à la Révolution, Ed. du Chêne 1989 (p.325-327)
6 000 € - 8 000 €

Lot 129
Paire de médaillons en buis sculpté de forme ovale, à décor de hauts-reliefs d'amours, pour l'un la pêche, pour le second la peinture. Attribués à Aubert-Henri-Joseph Parent (1753 -1835) (trace de signature rayée sur l'un). Époque Louis XV. Les deux dans des cadres en bois sculpté de rais-de-coeur, de perles et de compartiments de fleurs de style Louis XVI. Sans cadre - Hauteur: 15,5 cm - Largeur: 12,5 cm Avec cadre - Hauteur: 21,5 cm - Largeur: 18,5 cm Bibliographie: Figurent sous le numéro 729 au catalogue de l'exposition Des cadres français et étrangers du XVe au XXe siècle, ayant eu lieu à la Galerie Georges Petit à Paris, du 14 Avril au 7 Mai 1931.
2 000 € - 4 000 €

Lot 130
Suite de six fauteuils à dossier cabriolet en bois naturel sculpté de fleurs, feuillages et agrafes. Accotoirs en coup de fouet (très petits rebouchages) (petites différences d'atelier pour l'un d'eux). Attribuée à Michel Gourdin. Époque Louis XV. Hauteur: 89 cm - Largeur: 61,5 cm - Profondeur: 51,5 cm Michel Gourdin, obtint ses lettres de maîtrise en 1752. Provenance: Autrefois ayant garni le château de la Bastide à Limoges. Vente Fraysse & Associés, n°182, 24 mars 2010.
6 000 € - 8 000 €

Lot 131
Paire d'appliques en bronze ciselé et doré à deux bras de lumière formé de feuilles de céleri, les binets à canaux, le fût orné de guirlandes, de feuilles de chêne et d'un médaillon avec carquois et arcs, surmonté d'une cassolette à anses cernée de feuilles de laurier. Fin du XVIIIe siècle. Hauteur: 52 cm - largeur: 37 cm
800 € - 1 500 €

Lot 132
Meuble à transformations galbé sur ses trois faces et formant secrétaire à hauteur d'appui en placage de bois de rose marqueté en feuille dans des encadrements de filets, la partie supérieure à doucine présente un tiroir, surmontant trois tiroirs et une tablette rétractable formant liseuse, deux portes en partie inférieure, repose sur des petits pieds cambrés, plateau de marbre brèche d'Alep cerclé d'une main courante en bronze. Début de l'époque Louis XV. Estampille de Dubut. Hauteur: 96 cm - Largeur: 64,5 cm - Profondeur: 28,5 cm Dubut reçu maître en 1755. Un meuble de composition similaire est conservé au musée du Louvre mais en vernis à l'imitation de la laque du Japon.
4 000 € - 6 000 €

Lot 133
Coffret de forme rectangulaire en placage d'écaille marqueté de cuivre gravé en contrepartie, à décor de rinceaux, branchages et fleurons, le couvercle orné d'un motif central dans des encadrements de larges rinceaux de croisillons de quartefeuilles, pieds à enroulements et feuillages de bronze doré, le couvercle cerclé de bronze doré. Epoque Louis XIV. Attribué à André Charles Boulle et son atelier. Hauteur: 11 cm - Largeur: 40 cm - Profondeur: 24,5 cm La finesse de la marqueterie, la gravure du cuivre doré, les enroulements, ainsi que les bronzes sont tout à fait comparables à ceux des meubles ayant figuré à l'exposition André Charles Boulle un nouveau style pour l'Europe, en 2009 / 2010 à Francfort. (De petits trous de fixation sous les enroulements du piètement laissent penser que notre coffret fut fixé sur un meuble plus important.)
6 000 € - 8 000 €

Lot 134
Thermomètre et baromètre en placage d'ébène incrusté de filets de laiton, de cuivre et orné de plaques d'étain, l'une gravée de Cleret à Rouen, la base en doucine à pans incrusté d'un cartouche feuillagé, ils reposent sur des petits patins. Époque Louis XIV. (accidents et manques) Hauteur: 133 cm - Largeur: 18 cm Bibliographie: Probablement ceux ayant figuré sous le numéro 165 et 166 de l'exposition «Fastes et décors - Louis XIV» en 1960 à Versailles. Catalogue de l'exposition page 33. Provenance identique.
2 000 € - 3 000 €

Lot 135
Petites consoles d'appliques en bois noirci et placage d'ébène. (accidents)
200 € - 400 €

Lot 136
Commode ouvrant par quatre tiroirs sur deux rangs, au centre un à secret, marquetée en quadrillage, placage d'amarante et de bois satiné, bronze ciselé et doré, marbre campan mélangé. Estampillée FMD. Paris vers 1730. Par François Mondon (1694-1770), maître marchand ébéniste avant 1736. Hauteur: 85,5 cm - Largeur: 148 cm Pronfondeur: 86 cm D'aspect sobrement chantourné, cette commode à deux rangs de tiroirs repose sur quatre pieds dont le galbe se prolonge avec la traverse en façade, tout en formant un arc abaissé en léger ressaut sur les côtés. A la partie supérieure, elle ouvre par deux tiroirs disposés de part et d'autre d'un montant médian, en fait un troisième tiroir à secret, tandis qu'un quatrième tiroir occupe toute la largeur de la commode, en sa partie inférieure. Les pieds ainsi que les tiroirs et les côtés sont ceints de bandes recouvertes de placage en bois frisé soulignées de filets en frisages de bois violet; alors que les champs des tiroirs et des parties latérales sont entièrement plaqués en bois satiné, disposé pour former un motif losangé. La commode présente une riche garniture de bronzes dorés, composée d'entrées de serrure et de poignées prenant appui sur des rosaces tournoyantes, de chutes à médaillons ovales mosaïquées et de sabots oblongues ceints de rocailles, surmontés d'un cartel et finissant en volutes d'acanthe. En façade, chaque tiroir est orné en son centre par une agrafe composée d'un cartouche à jour renfermant un motif festonné, entouré d'une frise également festonnée, ornée de lambrequins et de fleurons en or bruni, sur fond pointillé et soutenu par des volutes d'acanthe; ce cartouche est surmonté par deux branches entrelacées de feuilles et de glands de chêne renfermant dans leur milieu un cartel en amande, lui aussi à fond amati. Sur les côtés, elle est ornée d'importantes agrafes en bronze doré formant un cartouche chantourné, chacun composé d'un médaillon bombé suggérant une coquille nervurée, ponctuée par une rosace, le tout supporté par des volutes affrontées, soulignées d'un registre godronné et entouré de rocaille et de motifs ondés. La commode supporte une dalle en marbre campan mélangé d'aspect chantournée, dont le pourtour mouluré est ceint d'un puissant bec de corbin. D'une grande qualité d'exécution, cette commode appartient à un groupe restreint de meubles d'un modèle similaire, qui comporte une autre commode parfaitement identique, non estampillée mais portant la marque du château de Bellevue, conservée au Museum für angewandte Kunst de Francfort et une seconde, autrefois dans la collection Gutzwiller1, également non estampillée (voir fig. 1 et 2). A la différence de notre commode, cette dernière présente sur le tiroir supérieur un important masque féminin coiffé d'une palmette en bronze doré. Ces trois pièces se caractérisent par l'aspect très particulier des pieds, réunis au tiroir supérieur et suggérant la composition d'un bureau, impression renforcée par le décrochement du tiroir inférieur sur les côtés des commodes. Cette solution constructive, qui fut parfois employée par d'autres ébénistes, tels Etienne Doirat, Pierre IV Migeon ou Philippe Carel2, n'avait pourtant jamais abouti à un résultat d'une pareille élégance comme dans le cas de ce groupe de commodes à la Régence, dont le tiroir inférieur, qui semble en retrait, contribue à alléger l'aspect général, en accord avec la fluidité des contours imposée par le mouvement des pieds. A l'exception de l'applique à tête de Flore de la commode Gutzwiller issue du répertoire ornemental de Charles Cressent, les chutes mosaïquées décorées de quatre-feuilles en bronze 1 Provenant de la coll. Thelma Chrysler Foy, vente Parke-Bernet, New York, 22-23 mai 1959, n°724, puis Sotheby's, Monaco, 1er juillet 1995, n°194. 2 Voir A. Pradère, Les ébénistes français..., 1989, p. 123, 142, 167. doré sont communes à une série de commodes à poignées en arbalète également par Cressant, cataloguées par A. Pradère sous l'appellation de «Commodes à doubles crosses en S et chutes de fleurs»3, à une table à écrire attribuée au même ébéniste4, mais aussi à une commode anonyme en arbalète, qui se trouvait en 1917 dans la collection Lévy5, à une autre d'un modèle très particulier, réparée/vendue dans les années 1760- 1770 par le marchand-ébéniste Jean-Baptiste Gallet6, enfin à une petite commode en tombeau7 et à un bureau plat8, ces deux dernières pièces estampillées par Mondon. En effet, reproduite par Alexandre Pradère dans son ouvrage sur Les ébénistes français de Louis XIV à la Révolution, notre commode est frappée d'une estampille abréviative FMD, que cet auteur a identifiée comme appartenant à l'ébéniste François Mondon (1694-1770), qui estampilla par la suite avec son nom en entier. 3 A. Pradère, Charles Cressent, Dijon, Eds. Faton, 2003, p. 283- 285. On remarque également que le bâti de notre commode dont le dos est réalisé dans une seule plaque de bois est très similaire à la manière d'assemblage des commodes de Cressent, voir ibid., p. 219. 4 Documentation Galerie François Léage, Paris. 5 Seymour de Ricci, Louis XIV und Régence, Raumkunst und Mobiliar, Stuttgart, 1929, p. 182. 6 Sotheby's, Monaco, 18 juin 1994, n°181. 7 Vente, Paris Me Million et associés, 16 mars 1998, n°112. 8 Galerie Steinitz, Paris, reproduit dans le Catalogue de la Biennale des Antiquaires, 2000, p. 58-62. Apparenté peut-être à une famille de menuisiers et de tourneurs originaires du Dauphiné, François Mondon, qui avait épousé Marie-Jeanne Worms vers 1718, obtint la maîtrise avant 1736 car, entre cette dernière année et 1738 il est mentionné en tant que juré de la Communauté des maîtres menuisiers ébénistes de Paris, dont il allait devenir principal le 1er août 17649. Installé à l'enseigne La Pie, rue du Faubourg-Saint-Antoine, en face de la rue Saint-Nicolas, il fabriquait des meubles d'une belle qualité et s'adonnait également au commerce, vu que, dans l'inventaire après décès de son épouse, dressé en 1744, il était qualifié de «maître et marchand ébéniste»10. Il livrait également ses confrères, tels l'ébéniste Pierre IV Migeon et le tapissier Lelorin, dont les livres des comptes consignent son nom11, et il travailla, entre autres, avec le tapissier Hourlier, avec les ébénistes Péridiez, Meusnier et Adrien Dubois, qui était son gendre, avec le menuisier Cousin, etc. Mais, les collaborateurs les plus importants de Mondon furent les ébénistes Antoine-Robert Gaudreaux (v.1680-1746) et, plus tard Gilles Joubert (1689-1775), les deux fournisseurs attitrés du Garde- Meuble de la couronne, par le biais desquels il livra plusieurs 9 Fr. de Salverte, Les ébénistes du XVIIIe siècle, leurs oeuvres et leurs marques, Paris, F. de Nobele, 1962, p. 236-237. 10 Arch. nat., Min. cent., XXVIII, 289, du 10 novembre 1744. 11 Arch. de Paris, Livres de commerce, Reg. 5491 (Pierre IV Migeon, ébéniste), Reg. 1308 (Lelorin, tapissier). meubles pour les maisons royales12. Par ailleurs, Gaudreaux qui fut appelé, avec l'ébéniste François Garnier, en tant qu'experts pour la prisée des marchandises de Mondon lors de l'inventaire de son épouse, devait à ce dernier non moins de 450 livres. Hormis le nom de l'ébéniste Joubert, ce même document fait état d'une somme de 250 livres, que Mondon devait au fondeur Blondel le jeune et d'une autre de 200 livres due au doreur Hautin, peut-être à l'origine des bronzes de notre commode. Par ailleurs, en 1744, le stock de l'ébéniste comptait plusieurs commodes dont une «de quatre pieds et demy [146,16 cm] à la Régence plaquée de bois satiné avec des fleurs de bois violet garnye de ses bronzes en cartel et de moulure de cuivre licé [lire lissée] le tout doré d'or moulu», prisée la somme de 400 livres, une autre «commode de quatre pieds et demy [146,16 cm] plaquée de bois violet et satiné garnye de ses bronzes en couleurs d'or, le dessus de marbre brèche d'Alep», estimée avec sa paire 12 Comme par exemple plusieurs commodes estampillées de Mondon, dont une, faisant partie d'un groupe de trois, livrée le 15 avril 1751, par Gaudreaus pour le château de Marly, pour servir dans le «grand cabinet de Madame Henriette de France et cabinet de Mesdames de France cadettes», vente, Neuilly, Me Ionesco, 16 novembre 1991, n°80, puis Sotheby's, Monte-Carlo, 11 décembre 1999, n°62, une autre livrée le 30 novembre 1773, par Gilles Joubert «pour servir dans le logement de monsieur le comte de Noailles au Petit Château de Trianon», Christie's, Paris, 14 décembre 2004, n°133, etc. «sans bronze ni marbre» respectivement à 190t 90 livres, etc., qui ne manquent pas d'évoquer le modèle de notre pièce. On apprend du même inventaire que la principale cliente de Mondon était à cette époque la duchesse du Maine, qui devait à l'ébéniste la somme considérable de 1,264 livres 5 sols pour des fournitures livrées pour son hôtel parisien et pour le château de Sceaux entre 3 novembre 1742 et 9 mai 1744. Hélas, l'inventaire après décès de Louise-Bénédicte de Bourbon, duchesse du Maine, dressé en 175313, ne nous permettent pas de repérer avec certitude une pièce semblable à la nôtre parmi les commodes à la Régence qui furent alors décrites. Cependant, la ressemblance avec la commode livrée pour Bellevue, aujourd'hui au musée de Francfort et sa grande qualité d'exécution et de décor laissent supposer qu'elle aurait pu être commandée par un personnage important du temps, sinon par un membre la famille royale, du moins par un représentant de la noblesse qui fréquentait la Cour et connaissait l'ameublement des demeures de la Couronne. Bibliographie: A Pradère, Les ébénistes français de Louis XIV à la Révolution, Paris, Eds du Chêne, 1989, p. 202, reproduite. 13 Arch. nat., Min. cent., XXXV, 973, du 19 février.
60 000 € - 80 000 €

Lot 137
Paire de larges fauteuils en bois sculpté et laqué Capucin, à large dossier plat mouvementé, agrafes à ressauts aux angles, supports d'accotoirs en coup de fouet, la ceinture sculptée de coquilles déchiquetées, les pieds cambrés à enroulements, garnis à fond de canne Attribuée à Louis Cresson. Époque Louis XV. (piqûres). Hauteur: 93 cm - Largeur: 66 cm - Profondeur: 50 cm Louis Cresson, reçu maître en 1738.
4 000 € - 6 000 €

Lot 138
Paire de flambeaux en bronze doré et cidelé. Ils sont gravés d'un écu ovale, assorti de palmes, volutes et guirlandes de fleurons, posant sur une levrette, timbré d'une couronne comtale. Attribuée à Juste-Aurèle Meissonnier (1695-1750). Paris, vers 1740. Hauteur: 29 cm - Diamètre: 21 cm D'aspect très mouvementé et chantourné, chacun des flambeaux composant cette paire repose sur une base enrichie de volutes, enroulements et motifs en éventail. Sans discontinuer, ce décor se prolonge pour former l'ombilic et s'enrouler autour du fût en balustre asymétrique aux formes déchiquetées, finissant avec un binet qui suggère un calice composée de feuilles d'acanthe tournoyantes. Des armories comtales sont gravées sur un motif de rocailles à vagues striées disposé sur la base de chaque flambeau. Associant les motifs naturalistes à des lignes fluides et mouvementées, le dessin de ces flambeaux est caractéristique de l'art rocaille à son faîte au milieu du XVIIIe siècle et se rattache sans conteste à l'art de Juste-Aurèle Meissonnier (1695-1750), l'un des coryphées de ce courant stylistique, ainsi que le prouve une de planches de son Livre de Chandeliers de sculpture en argent, gravé et publié par Huquier entre 1734 et 1742 (voir ill.). Visiblement très appréciés, les flambeaux exécutés par/ou d'après les projets de Meissonnier furent produits en nombre par l'artiste lui-même ou par d'autres fondeurs-ciseleurs parisiens entre 1725 et jusque vers 1745, comme le témoignent les nombreux exemplaires conservés1. En effet, la grande qualité d'exécution de notre paire de flambeaux la recommande comme une création du maître lui-même. 1 New York, The Metropolitan Museum of Art, coll. Wrightsman, inv. 1999.370. 1a-b, 2a-b; Cleveland Museum of At, inv. 1989.166.1; Sotheby's, New York, 5 mais 1984, n°133; Sotheby's, Monaco, 27-28 juin 1988, n°288; Christie's, New York, 21 mais 1996, n°318; vente, Paris, Mes Neret-Minet-Tessier, 21 novembre 2008, n°70, etc. Originaire de Turin, où il naquît en 1675, Juste-Aurèle Meissonnier arriva à Paris vers 1724, où il acquit la maîtrise cette année. Peintre, dessinateur, sculpteur, architecte et surtout excellent orfèvre, il obtint le brevet d'orfèvre du roi et «la place de premier dessinateur du Cabinet de Sa Majesté». Comme le remarquait l'abbé de Fontenai, «Tous ses ouvrages portent l'empreinte d'un génie heureux, d'une imagination féconde, d'une exécution facile, d'un goût vrai, & formé sur la noble simplicité de l'antique»2. Les armoiries: Dans l'armorial du Poitou de Pétiet, on trouve «de gueules au chêne terrassé d'argent englanté de sinople, un chien de sable colleté d'or assis au pied de l'arbre et adextré d'un lys d'argent»: DU CHESNE. Dans Jougla de Morenas, les armoiries «de gueules au chêne terrassé d'argent englanté de sinople chargé d'un chien d'or assis et accolé d'or adextré d'un lis d'argent mouvant de la terrasse» sont celles des DU CHESNE DE LA HAIE (Poitou).
8 000 € - 15 000 €

Lot 139
Coupe en porcelaine bleu et blanc de Chine, à décor d'ustensiles et feuillages (accident et éclats), elle est enchâssée dans une monture de bronze ciselé et doré reposant sur un piédouche godronné, les anses feuillagées surmontant de larges coquilles symétriques ajourées. Fin de l'époque Louis XIV. Hauteur: 12,3 cm - Diamètre: 20 cm
2 000 € - 4 000 €

Lot 140
Tableau en tapisserie au point de la Savonnerie représentant une nature morte à décor de fruits dans une coupe de porcelaine de Chine. Époque du XVIIIe siècle. Dans un cadre en bois sculpté et doré du XVIIIe siècle. Hauteur: 54 cm - Largeur: 46,5 cm Avec cadre - Hauteur: 74 cm - Largeur: 62 cm
2 000 € - 3 000 €
