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Vente 05/11/2014 14:15, Drouot Richelieu - Salle 6

05/11/2014 14:15, Drouot Richelieu - Salle 6
5 novembre2014
Heure14:15
LieuDrouot Richelieu - Salle 6
05/11/2014 14:15, Drouot Richelieu - Salle 6
3 Collections
estampes - gravures - aquarelles
dessins par Gustave Dore
manuscrits de et autour de George Sand
Lot 161
Lot 161
Paysage avec vaches Plume et encre brune, lavis d'encre. Esquisse au verso. 16 x 20,5 cm
100 € - 200 €
Lot 162
Lot 162
Loch Mike: Aberdeenshire, avril 1873 Aquarelle, signée, située et datée en bas à gauche. Légères taches. 34 x 49,5 cm *Provenant d'un amateur
1 500 € - 2 000 €
Lot 163
Lot 163
Scène d'histoire fantastique Crayon noir, plume et encre grasse (salissures et épidermures, collé en plein). 55 x 39 cm
800 € - 1 200 €
Lot 164
Lot 164
La fuite en Égypte Gouache, plume et encre noire, crayon noir, lavis gris. Signée et datée 1869 en bas à gauche (insolée, quelques rousseurs). 43 x 84 cm
5 000 € - 8 000 €
Lot 164_bis
Sans description
Sans estimations
Lot 165
Lot 165
Manuscrit autographe; 1 page in-4. Belle page sur l'amour et les femmes, qui se rattache à l'ouvrage sur les femmes que Rousseau entreprit entre 1746 et 1751 pour sa protectrice Mme Dupin, et qui ne vit jamais le jour. La page, entièrement de la main de Rousseau, présente des corrections et additions de la main de Mme Dupin. «On sait que les h. placent leur gloire la plus précieuse après celle du gain d'une Bataille, dans l'avantage de se faire aimer d'une f. et qu'ils se font encore une gloire et un mérite du nombre de celles qu'ils séduisent par leurs soins. On fait entendre aux f. que leur plus grande gloire est de résister à l'Amour et qu'en cas qu'elles y cèdent, ce doit être pour un objet unique auquel elles doivent se dévouer sans réserve. Voilà des principes bien contraires pour s'accommoder ensemble, et qui, cependant, sont obligés forcément de se convenir et de se concilier»
1 000 € - 1 200 €
Lot 166
L.A.S., à la comtesse de Horn [Marie-Aurore de Saxe] à Paris; demi-page in-8, adresse. Charmante lettre d'hommages à la grand-mère de George Sand, fille naturelle du maréchal de Saxe. «Cest moy Madame qui est malheureux et je voudrois que vous eussies autant denuie que vous aves de facilité a reparer ce qui me la rendu, mais je ne le sere plus si je puits vous estre utile et assurement j'y faire bien touts mes eforts et pour vous comvaincre de touts mes sentiments datachement et de respect avec lesquells jai lhoneur destre Madame votre tres humble et tres obeissant serviteur»
200 € - 300 €
Lot 167
Lot 167
L.A.S. par les deux, Châteauroux 30 août 1777, [à Voltaire]; 3 pages in-4. Belle lettre des «jeunes mariés» à leur ami Voltaire. [Dupin de Francueil a épousé le 15 avril Marie-Aurore de Saxe, veuve du comte de Horn]. Dupin partage avec son ami la douleur de la perte de leur ami commun M. de Trudaine: «j'en murmure davantage contre la providence qui semble abandonner les personnes les plus cheres et les plus necessaires au bonheur du genre humain». Il le renseigne sur un livre de son père Claude Dupin: «une Refutation de L'esprit des loix, l'auteur etoit mon pere et votre amy; je ne connois de lui dans ce genre que les 3 vol. que vous avez lu; ses autres ouvrages sont purement de finance»... Il lui annonce son mariage et lui présente sa jeune épouse: «après avoir quitté Ferney, où jay receu de votre part des marques de bonté que je noubliray de ma vie, je me suis marié à la fille de Mr le Mal de Saxe votre ancien amy. Mme la Dauphine qui l'avoit fait elever à St Cyr la fit reconnoitre au parlement en 1766. Le Roy Louis 15 la maria la mesme année à Mr de Horn, Lt de Roy de la ville de Schelestat, 8 mois après elle perdit son mary; depuis ce moment elle vivoit dans un couvent derriere une grille et votre serviteur devant cette grille. Nous avons eu le tems de nous faire à nos ages, moy au sien de 28 ans et elle au mien de 60. Nous sommes aujourdhuy tous deux icy dans mon pays natal au milieu de ma famille»... À sa suite, Marie-Aurore écrit 9 lignes à Voltaire, avouant qu'elle a été bien jalouse du plaisir qu'a eu son époux de le voir et de causer avec lui l'an dernier, mais qu'elle le remercie de lui avoir gentiment proposé d'écrire un mot dans sa lettre, rappelant à son souvenir «la fille d'un grand homme qui fut vôtre ami, que vous avez honoré de vos éloges, à ce titre je réclame vôtre intérêt monsieur, et vous prie de croire à l'admiration journalière que je donne à vos talents sublimes». Elle signe: «Aurore, Dupin, née Desaxe»
500 € - 700 €
Lot 168
Manuscrit en partie autographe, 1 P.S. et 1 P.S., 2 P.A.S. et un document la concernant, 1792-1821; carnet in-12 de 12 pages, 2 pages in-4 dont une sur papier timbré, 1 page obl. in-12, et 1/4 page in-4. Extrait de baptême établi à Paris le 9 octobre 1792 et signé par un prêtre: «Marie Aurore, fille naturelle de Maurice comte de Saxe, marechal des camps et armées de France, et de Marie Rintau», née le 20 septembre 1748, a été baptisée le 19 octobre 1748 à la paroisse Saint-Gervais. Manuscrit intitulé Pièces fugitive, recueil de 9 pièces poétiques de mains différentes, dont un Sonnet de Fontenelle, une Épître de Psiché à l'amour par le Président Hénault, et, de sa main, des «Vers de Mr Do... à Mr de Vol... [Voltaire]»: «Bernis risqua dans sa jeunesse / Quelques vers contre vous»... Paris 17 juillet 1810. Certificat de vie établi devant notaire et signé par elle pour «Dame Marie Aurore de Saxe veuve de Mr Louis Claude Dupin de Franceuil receveur général de Metz et Alsace»... Nohant 3 juillet et 13 décembre 1821. 2 documents rédigés de sa main et signés «Du Pin née de Saxe», léguant un violon à son ami Decerfz et à son fils Armand. On joint un feuillet in-4 avec 2 pièces de vers, dont de charmants vers «adressés en 1797 à Mr Maurice Dupin» (père de George Sand), à propos d'une querelle à La Châtre «entre les musiciens amateurs et les acteurs de la Comédie Bourgeoise»
300 € - 400 €
Lot 169
P.S. «Faguet secrétaire», 5-6 frimaire II (25-26 novembre 1793); 4 pages in-fol., cachet encre du Comité de surveillance, Section de Bondy. Procès-verbal de perquisition et confiscation des biens de Madame Dupin, cité et commenté par George Sand dans Histoire de ma vie (I, iii). Les commissaires Posset et Mary, du Comité révolutionnaire de la section de Bonconseil, relatent la perquisition qu'ils ont effectuée avec les membres du comité de la section de Bondy au domicile du citoyen Amonin, payeur de rentes, 12 rue Saint-Nicolas. Ils découvrent derrière un lambris une cachette, contenant de l'argenterie, des coffres, des objets de valeur et des papiers, dont ils dressent l'inventaire précis: une épée, de nombreux coffrets contenant de l'argenterie et des objets en vermeil, des bijoux précieux, des objets en or dont certains avec des armoiries, des pièces d'argent et d'or frappées de l'effigie royale, etc. Ils retrouvent également des copies de titres de noblesse et armoiries, qu'ils mettent sous scellés. Le citoyen de Villiers, «employé à l'assemblée nationale constituante», qui demeure chez Amonin et assiste à la perquisition, a reconnu que plusieurs de ces papiers lui appartenaient. On demande à Amonin «depuis quand ladite argenterie et bijoux étoient enfouis, a répondu qu'ils y étoient à l'époque de la fuite du cidevant Roy pour Varenne. À lui demandé si ladite argenterie et bijoux lui appartenoient, a répondu qu'une partie lui appartenoit, et l'autre partie à Mme Dupin demeurant au premier au dessous de lui». Les commissaires font immédiatement comparaître la citoyenne Dupin, qui reconnaît que ces objets sont à elle... «Nous Commissaires disons que d'après les interrogatoires et réponses [...] ledit Amonin est convaincu d'avoir enfoui dans un caveau sous un lambri muré au 2e étage où est son domicile, de concert avec la Cne Dupin, demeurant au premier dans laditte maison, de l'argenterie armoirée, et des bijoux, et que le dit de Villiers propriétaire d'un paquet de papiers, et copie de titres de noblesse enfouis avec l'argenterie, est suspecté d'avoir [...] caché les dits papiers dans le dit caveau». Les papiers sont envoyés pour examen au Comité de Sûreté générale; l'argenterie et bijoux sont conduits en partie à la Convention Nationale, une autre partie mise dans un coffre sous scellés; le citoyen de Villiers est mis en état d'arrestation... [Quelques jours plus tard, Mme Dupin est arrêtée et emprisonnée; mais Deschartres et le jeune Maurice Dupin réussiront à récupérer et détruire les papiers les plus compromettants.] Ce document a été par la suite annoté en marge par Mme Dupin et Deschartres. On joint une lettre adressée à Mme Dupin à Nohant par Gannat La Bruyère à en-tête du Ministère du Trésor Public, 4 prairial XI (24 mai 1803), à propos de la succession de M. de Bouillon, et la dette qu'il a envers Mme Dupin... Plus une correspondance de l'abbé d'Andrezel (ami de Mme Dupin) à Mlle Boileau (7 l.a.s., 1809-1817)
300 € - 400 €
Lot 170
L.A., Nohant 22 brumaire VIII (13 novembre 1799), à son fils le «Citoyen Maurice Du Pin, brigadier au 10e régt de chasseurs à cheval, armée du Danube, 3ème division, Canton de Glaris»; 5 pages et un quart in-4, adresse avec marque postale Châteauroux, sceau de cire rouge. Belle et longue lettre à son fils militaire, après le 18 brumaire. [La lettre a été publiée, avec d'importantes coupures, par George Sand dans Histoire de ma vie (I, xiii). «Si tu ne m'avais pas écrit de l'armée mon enfant, je serais morte de douleur et d'inquiétude». Elle lui fait envoyer de l'argent... Elle se démène pour lui, et de toutes les personnes auxquelles elle a écrit, seul M. de la Tour d'Auvergne lui a répondu, une lettre charmante, pleine d'intérêt et de sensibilité: «il me mande que ton superbe maintien, ta politesse, ta discrétion, et le liant dans le caractère et les manières t'ont mérité l'aprobation unanime des généraux auxquels il t'a présenté. C'est parfait mon enfant; ces éloges vont jusque mon coeur». Il redoute que son fils veuille suivre le général Humbert en Irlande: «tu as une mère dont tu es le fils unique ! Tu n'as pas comme lui j'espère la manie de guerroyer, tu aimes le service, mais aussi tu aimes la paix qui fait le bonheur et tous, et qui est si désiré par ta triste mère !»... Elle parle de ses démarches auprès de Massena pour lui obtenir une promotion, mais la situation politique est compliquée: «Voilà tout le Directoire encore une fois désuni, Buonaparte chef de la ville et de l'armée. Ce n'est pas le hazard qui l'a fait revenir d'Egypte au moment qu'on le croyait perdu dans les déserts de la Syrie, c'est encore une révolution paisible, qui peut amener de grands événements, celui de la paix et de la sécurité pour nos personnes est le plus intéressant pour moi»... Maurice a été appelé par le gal Molitor pour remplacer un aide de camp malade, et a ensuite été envoyé au gal Brunet en qualité d'ordonnance... «Tu me dis mon enfant que je ne dois plus être regardée comme une femme suspecte de l'ancien régime, mais comme une Fulvie, mère d'un défenseur de la patrie, tu as voulu dire Cornélie mère des Gracques, qui était si estimée». Fulvie, était la femme d'Antoine le triumvir, odieuse et terrible femme dont elle retrace l'histoire, et elle cite une épigramme mordante contre Fulvie écrite par Auguste qu'elle avait voulu détruire, et traduite par Fontenelle (10 vers), et conclut: «Tu vois bien, mon fils, que je ne peux pas être une Fulvie»... Elle veut lui envoyer de l'argent, car il vient d'hériter d'une petite rente viagère «que j'avais placé sur la tête de Mme Dalibard, elle est morte, elle a été liquidée comme tout le monde. [.. ] Ce sera pour payer tes bottes», et ses épaulettes... Curieuse de son séjour en Suisse, elle lui demande s'il y a retrouvé «les aspects que nous avons tant parcouru dans le livre, as-tu vu des glaciers ? des cascades ? le Pont du Diable ?»... Avec l'avancement de l'hiver, l'armée ne peut rester dans les neiges et espère la fin prochaine de la campagne... Elle vaque à ses occupations: «J'ai fait hier du muscat dans ma chambre, j'ai récolté ma treille, je l'ai égrenné, et nous avons fait du vin [...] j'en aurai 10 ou 12 bouteilles»... Les journaux annoncent que les Conseils sont chassés, et «qu'un officier de la garde de Buonaparte lui a tiré un coup de fusil dans le Conseil, qui ne l'a point atteint, qu'on l'a arrêté sur le champ. [...] Enfin je respire un peu, peut-être nos maux vont finir, et ton bonheur commencera»
500 € - 700 €
Lot 171
Lot 171
L.A., Nohant 9 messidor (28 juin 1804), à son fils Maurice Dupin, «aide de camp du gal Dupont» à Paris; 3 pages petit in-4, adresse avec cachet de cire rouge brisé (petite fente). Belle lettre à son fils, trois jours avant la naissance de George Sand (Maurice Dupin s'était marié le 5 juin, sans prévenir sa mère; Mme Dupin n'apprendra le mariage de son fils et la naissance de la petite Aurore qu'à la fin de l'année). Elle se réjouit des succès de son fils, auxquels elle travaille activement: «ta mère se foure donc partout. La voilà assez liée avec Mme Murat pour lui présenter un placet, te recommander. Voila le placet dans le corcet, elle en parlera à son mari qui trouve tes droits bien établis, et qui en parle au ministre. Autrefois tant de faveur était un signe certain de succès»... Évoquant les bonnes relations de son fils avec le grand écuyer Caulaincourt et M. d'Harville, écuyer de l'Impératrice, elle recommande: «Te voilà lier avec toute la cour, profites en mon enfant pour te maintenir et te faire considérer, c'est comme cela qu'on fait son chemin, combien voudraient être à ta place !»... Elle se plaint de l'abandon dans lequel il la laisse sans lui donner de nouvelles, et lui reproche ses dépenses inexplicables: «pour l'argent, pourquoi en aller prendre sans m'en prévenir ? Comment n'en avais-tu plus dès le commencement du mois ?». Elle lui conseille de se limiter à ce qu'il est convenu qu'il reçoive et l'exhorte à être moins dépensier, sinon «jamais je ne sortirai de ma pénurie, ni de mon village, où ma patience et mon courage sont à bout [...] un peu de conscience devrait te rendre sage». Ses finances en effet se sont pas brillantes... Elle a tenu à lui répondre dès réception de la lettre, et il est déjà minuit: «Bonsoir mon enfant [...], je te donne bon exemple c'est mon métier, fais donc le tien en aimant ta bonne mère en le lui prouvant»
400 € - 500 €
Lot 172
L.A.S. «Du Pin, née de Saxe», Nohant 21 juillet 1807, à un ami; 4 pages in-4. Très belle lettre sur la carrière militaire et les faits d'armes de son fils Maurice, père de George Sand. Elle se réjouit d'avoir enfin des nouvelles de son ami, «vous qui depuis 8 ans m'avez oublié, vous que je croyois ne plus aimer ! [...] je ne vous cache pas ma rancune, [...] mais vous souffrez à peu près les mêmes peines que moi, votre Cécile se sépare de vous, votre coeur est brisé ! j'oublie tous mes griefs et je suis apaisée: je me rappelle avec tant de plaisir vos chers enfants et le temps heureux où mon fils était de leur âge». Elle comprend le douloureux sacrifice qu'il fait en mariant sa fille, «mais il est sage, il faut aux femmes un protecteur, un apui, mais on ne sait pas s'il ne deviendra pas un jour un tyran et un despote, et cette incertitude de l'avenir, tourmente l'âme paternelle». Ce départ va laisser un grand vide, et sa fille «va subir le sort des épouses et des mères et par conséquent entrer dans le chemin des angoisses et des douleurs, perdre des enfans, en conserver avec anxiété», pour finalement les voir s'éloigner de soi et passer seule sa vieillesse, comme elle: «depuis 9 ans je suis privée de mon cher Maurice, et les dangers qu'il a couru ont triplé mes chagrins». Il s'est engagé à la veille de la 1ère conscription pour pouvoir choisir son chef avant le décret de la loi, et est devenu l'ordonnance du général d'Harville à Cologne pendant 9 mois. «Revenu à Paris ne pouvant le tirer de cet état à force d'argent, j'ai sollicité pour le faire nommer sous-lieutenant, on partait pour l'Italie, j'ai obtenu qu'il fut fait aide de camp du gal Dupont; il s'est tellement montré à Marengo, qu'il fut nommé lieutenant sur le champ de bataille. [...] Il est resté 5 ans avec ce grade, parce qu'on avait pris en grippe les aides de camp. Enfin à la guerre d'Allemagne il s'est fort distingué il a été fait capitaine sur les remparts de Vienne, et il a reçu la croix. Il vient de faire cette campagne», et s'est illustré dans «une affaire de sa compagnie toute seule contre 1200 cuirassiers russes», qui lui a valu le grade de chef d'escadron, et Murat a désiré l'avoir près de lui, en qualité d'aide de camp et chef d'escadron; mais elle craint que si Murat devient roi de Westphalie, son fils ne soit forcé de se fixer là-bas... «Je suis depuis 13 ans dans ma terre, sans en sortir», en compagnie de Deschartres: «il est maire de ma commune, il fait valoir ma terre»... On joint une autre L.A.S. de la même, Nohant 22 novembre, à M. Aulard à La Châtre (1 page in-8, adresse): elle partage son déplaisir quant au prompt départ de son fils (Alfred, futur maire de La Châtre): «mais enfin vous l'avez vu, il vous a amené une jolie et bonne fille; il retourne à sa chaine»
300 € - 400 €
Lot 173
Lot 173
2 L.A., [1818], à sa petite-fille Mlle Aurore Dupin, aux Dames anglaises; 2 pages et quart et 1 page et demie in-8, adresses (feuillet d'adresse déchiré et en partie manquant à la 1ère lettre). Jolies lettres à sa petite-fille, pensionnaire chez les Dames anglaises à Paris. Paris 8 mars. Elle a bien reçu son invitation à assister au sermon de l'abbé: «je me fais un vrai plaisir de cette matinée, si je ne puis causer avec toi, je te verrai du moins, et après le sermon, nous trouverons bien un petit coin pour conter nos petites affaires». Elle la sermonne de sauter la pénitence du soir en cette période de carême: «je pense que tu n'en a nul regret [...] je voudrais bien cependant que tu en perdise l'habitude, surtout à l'approche des pâques, un peu de recueillement, de l'empire sur toi-même, feraient voir que tu te prepare à recevoir ton createur, autrement, à quoi sert la confession ? si ce n'est pour être meilleur ? [...] tu promets à Dieu que le prêtre représente, de ne plus retomber dans les fautes que tu te reproches, ne serait-ce que la charité envers cette pauvre personne que tu impatiente, que tu scandalise, qui voit des péchés mortels dans des étourderies. Tu trouveras dans le monde des gens qui te jugeront peut-être plus sévèrement, et à qui un air de tête, des paroles légères, indiscrètes, suffiront pour te blamer, t'aplaudir et te juger irrévocablement». Il faut qu'elle commence à s'habituer à cela dès l'école, «car c'est un petit monde tout aussi sévère, et peut-être plus juste que le véritable; tu es assez raisonnable pour faire sur toi ce faible effort». Elle s'assurera auprès d'une soeur qu'elle obéit bien, «car je me méfie des de tes non, de tes oui»... Mardi matin. Elle a reçu sa lettre une heure après le départ de la sienne, qui lui a fait bien plaisir et qui «forme un article bien intéressant de ton journal», et calme sa grande inquiétude: «une mauvaise réputation dès le jeune âge s'étend souvent sur toute la vie, et il serait fâcheux de la ternir pour des billevesées qu'il coute si peu de réprimer, fais voir que l'indulgence, le pardon, l'oubli des fautes et les caresses ont sur ton jeune coeur un empire absolu, et que tu sais tenir les paroles que tu donnes»... Elle a vu sa maman ce matin, qui va bien mais qui est fort mécontente «de la mauvaise tenue où elle t'a trouvée chaque fois qu'elle a été te voir»: cheveux en désordre, robe sale tachée d'encre, «ton joli châle servant à te cacher», etc. Elle la conseille sur la variation des tenues à adopter, s'occupe de diverses affaires de sa petite-fille à faire livrer au couvent, etc. On joint une étiquette autographe de George Sand: «Lettres de ma grandmère, &c G.Sand»
400 € - 500 €
Lot 174
L.A., Nohant 31 mai 1818, à sa petite-fille Mlle Aurore Dupin, aux Dames anglaises; 3 pages in-4, adresse (petit manque par bris de cachet). Très jolie et longue lettre familière et tendre à sa chère petite fille, pensionnaire à Paris. Elle avait tant besoin de repos, de sommeil et de silence que depuis son retour à Nohant elle a mis deux jours à ouvrir les yeux sans efforts. Elle attend avec impatience de ses nouvelles; le facteur Saint-Jean «qui est vieux comme le monde, qui n'a ni enfant, ni petite fille tient peut-être dans sa poche mon espoir et ma consolation, il ne s'en doute pas le butor. Ce sera cependant ma première question en le voyant, mais avant qu'il ait fouillé dans tous ses goussets, déployé son portefeuille, présenté ses mémoires, dit 3 ou 4 fois ce n'est pas cela, donnez-vous donc patience, tu le vois et moi aussi, mais s'il ne m'en apportait pas ? Oh je serais bien fâchée car j'y compte»... Elle raconte les péripéties de son voyage de retour de Paris à Nohant: les repas, le manque de confort des auberges, la perte de sa bague, et enfin son arrivée à Nohant: «Jeudi enfin, chez moi, malgré le déluge, mes gens, mes chiens, mon chat et Barbarie ! tout seul - son ami a été mangé par les chats. Le lendemain, des visites à l'infini», Aulard, Duvernet, etc. Elle donne les nouvelles de La Châtre, Nohant, Montgivray, etc. «Que ta lettre est sensible et aimable, ma chère petite, l'énumération que tu me fais de tes bonnes amies et de toutes celles qui peuvent te procurer quelque douceur dans ta vie te deviennent inutiles au milieu de tes regrets de notre séparation [...] Je n'ai pas trop d'assurance pour être tranquile: oui, oui, je reviendrai comme je te l'ai promis». Elle l'encourage à profiter de ses maîtres, et lui promet d'écrire à la supérieure «pour une celule, et y loger ton pinson». Elle conlut: «Point de lettre de toi ma petite, je ferme la mienne tristement»
400 € - 500 €
Lot 175
Lot 175
L.A., Nohant 26 septembre 1822, à une «belle Dame»; 4 pages in-4. Curieuse et longue lettre, écrite neuf jours après le mariage de la future George Sand avec le baron Casimir Dudevant. La première partie de la lettre concerne les affaires de la dame, avant d'en venir aux nouveaux propriétaires de Nohant: «Vous me mandez qua la place de la jeune baronne, vous seriez montée chez moi, vous vous seriez jetée à mon col vous mauriez temoigné franchise, amitié, &c. [...] mais tout le monde n'a pas un coeur fait comme le vôtre; [...] il faut bien se persuader qu'entre la vieillesse et la jeunesse, l'amitié ne peut exister [...] C'est dapres ce principe que je ne suis entré en aucune discussion avec les jeunes mariés. Je ne sais sur les antecedents que ce quils ont bien voulu dans la conversation me laisser connaître»... Le jeune homme est bien fait, a la figure «peu avenante» quoique doux; «il a un peu la petulance gascone, sans en avoir la jactance. Ses parents autrefois très riches colons americains, ont cherché comme tous les proprietaires à tirer le meilleur parti possible de leur recolte en etablissant des rafineries de sucre. Son père était lieutenant colonel avant la revolution. Il a été admis chez Mde Dupin rue du roi de Sicile»... Après sa retraite, le colonel fut député, 12 ou 15 ans; son fils unique aura droit à la fortune paternelle «qui est de 25 à 30 000 f de revenus»... Suivent d'autres détails sur les espérances du baron. «Bref si Aurore eut pu faire un meilleur choix sous tous les rapports, elle eut pu aussi en faire un bien plus mauvais; et vous serez etonnée que la chose n'ait pas eu lieu, lorsque vous saurez qu'apres la rupture du mariage Pontcarré la mère Mde Maurice s'adressa à M. Savin l'ami de M. de Beaumont, et lui dit de lui trouver qq vieilles moustaches qui la débarassent de sa fille qui était un diable». Savin s'est adressé à M. Roëttiers de Montaleau du Plessis, lui disant que «sil trouvait un officier à demi-solde qui put obtenir le consentement de la jeune personne il assurait celui de la mere. Ce M. du Plessis repondit quil avait tout ce que lon pouvait desirer»... La mère conduisit la fille au Plessis-Picard et l'y laissa seule, sans domestique: Aurore fit l'objet alors de demandes d'un aide de camp du général Subervie, «jeune turc» de 45 ou 50 ans sans fortune, d'un avocat fils d'un payeur à Chalons, et d'un notaire, mais la jeune personne donna sa préférence à «son mari», et Mme Maurice Dupin, «oubliant les obligations d'une mere qui tient à l'honneur, à la probité, à la consideration, qui si elle a le malheur d'avoir une fille réprehensible par sa legereté, coupable dans sa conduite, doit la couvrir de son manteau, la proteger, la defendre lors encore que ses erreurs et ses fautes seraient averrées, [...] par une infamie qu'on ne peut expliquer, alla calomnier sa fille, dire le plus de mal possible du jeune homme à qui a voulu l'entendre»... M. de Beaumont ajouta foi aux rapports mensongers, «et pendant que cette mere vomie par l'enfer, lui racontait qu'elle avait été indignement chassée de chez elle par les jeunes gens, elle ecrivait à ces derniers les lettres les plus tendres [...]. Le caractere de duplicité paraît inherent aux individus de cette famille»... Etc
500 € - 600 €
Lot 176
L.A.S., Nohant 24 juin 1834, à Jules Boucoiran à Paris; 2 pages in-8, adresse, cachets postaux. Au précepteur de son fils Maurice. Il est passé le voir avant son départ avec son fils Maurice, «qui demande toujours quelques affaires qu'il a laissé chez sa mère». Il parle des élections dans l'Indre, auxquelles Duris-Dufresne a renoncé à se présenter, puis longuement de sa santé, éprouvée par un récent accident qui l'a laissé sans connaissance. Délirant de fièvre, il a été soigné par l'application de 48 sangsues, un long alitement, etc. Il est encore convalescent. Il prie de lui donner des nouvelles de Maurice: «s'il continue à bien travailler, grondez-le un peu de ma part, car il ne m'a pas écrit depuis trois semaines, il m'a écrit 2 fois la première semaine de mon départ, et depuis ce tems, il ne m'a pas donné signe de vie; je présume que ce sont les sorties chez sa bonne Maman qui en sont cause»... On joint le faire-part de son décès (8 mars 1871); et 1 P.S. par son père Jean-François Dudevant comme chef de brigade du 14e Hussards Livourne 3 floréal III (22 avril 1795)
300 € - 400 €
Lot 177
L.A.S., [Paris 14 octobre 1834], à Adolphe Guéroult; ¾ page in-8, adresse. [833] «Venez donc me voir, Monsieur, si vous n'avez pas oublié jusqu'à mon nom. Pour moi je me souviens toujours avec reconnaissance de l'amitié que vous m'avez témoignée autrefois et je vous prie de me la conserver. Venez dîner ou déjeuner avec moi, ce sont les heures où l'on me trouve toujours»
300 € - 400 €
Lot 178
Lot 178
L.A.S. «George», Nohant [29 juin 1835], à l'avocat Jean-Joseph Bidault à Saint-Amand-Montrond; 1 page et demie in-4, adresse. [955] Belle lettre à un ami de Michel de Bourges, avant son départ pour la Suisse. «Mon cher Monsieur de Barnave, je ne conçois rien aux reproches mêlés à votre aimable adieu. Vous avez pris beaucoup trop au sérieux deux ou trois paroles parties d'un coeur ambitieux de votre amitié. Je suis trop désireux de vous inspirer ce sentiment pour n'y pas croire, dès que vous me le promettez. J'espère bien que dans le cours de notre existence berrichonne, nous aurons l'occasion de nous le prouver réciproquement». Elle espère que Mme Bidault «n'aura pas peur de l'impie George Sand, elle qui debout sur les marges du pont d'enfer, lorgne si tranquillement les abîmes. Ce trait de courage lui assure mon admiration. [...] Si mes courses vagabondes me poussent vers St-Amand, le pédestre bohémien ira frapper à sa porte et lui demander le pain et le sel de l'hospitalité. S'il va en Chine, il fera des voeux pour sa santé et se souviendra avec reconnaissance de la sympathie précieuse et honorable du citoyen de la Gironde. Je suis trop heureux que Lélia vous ait fait passer une heure ou deux et vous prie de lui garder votre appui contre les attaques un peu dures dont la malheureuse a été l'objet. Je pars pour la Suisse. Envoyez-moi un souvenir de tems en tems par la première hirondelle ou par le premier nuage venu. [...] Gironde, plaine ou montagne ad libitum (au diable la canne de M. de Robespierre)»
1 000 € - 1 200 €
Lot 179
L.A.S. «George», [1835-1836 ?], à Charles d'Aragon; 1 page et demie in-8, adresse (un peu rognée dans le haut sans toucher le texte, trace d'onglet). Belle lettre parlant de Michel de Bourges. «Vous avez dit ce soir qu'une chose intéressante arriverait à vous ou à moi. Michel vient d'arriver. Puisse votre horoscope s'accomplir aussi heureusement quant à vous ! Mais ma joie de le revoir est toujours troublée par l'état déplorable dans lequel je le retrouve. Toujours malade et brisé de fatigue, à croire qu'il va mourir. Maurice et moi allons passer la nuit à le soigner. Nous ne souperons donc pas ensemble ce soir. Je n'ai pas besoin de vous en demander pardon. Mais je vous supplie de me donner de vos nouvelles demain. Tout ce qui est inattendu frappe d'épouvante le faible esprit de l'homme, même la joie. Je suis superstitieuse ce soir, et inquiète de vous»
500 € - 700 €