Grand Ganesh assis, à quatre bras (chaturbhuja). Inde méridionale – XVIe siècle Gr Ganesh est le fils de Pârvatî seule. Selon l’une des légendes le concernant, dérangé dans son bain, Pârvatî racla sa peau et, avec ses desquamations, façonna un vigoureux garçon. Elle le plaça, armée d’une massue, devant sa porte afin de prévenir toute intrusion. Lorsque Shiva voulut entrer, le garçon lui barra la route et, malgré les injonctions du dieu, se refusa à le laisser passer. Shiva, furieux, lui aurait tranché la tête dans un geste de colère. Devant le chagrin et les suppliques de Pârvatî, Shiva promit de lui rendre la vie en lui donnant la tête du premier être qu’il rencontrerait et ce fût un éléphant. Il est, pour cette raison, toujours représenté avec un corps d’homme et une tête d’éléphant. Shiva le reconnu comme son fils et Ganesh devint Ganapati, le Maître des Gana. Ganesh est aussi appelé Vighneshvara, le « Maître des Obstacles ». Il est capable de lever des obstacles ainsi que d’en placer si on ne l’honore pas convenablement. Même les autres divinités craignent sa puissance. On invoque Ganesh avant toute entreprise pour la bonne réalisation de celle-ci. En cette qualité, il est devenu la divinité principale, entre autres, des voyageurs, des marchands, des étudiants, des gens de lettres et? des voleurs. De tous les dieux de l’hindouisme, c’est sans nul doute celui qui est le plus aimé des enfants qui se sentent en confiance avec lui. En Inde du Sud, il est familièrement appelé Pillaiyâr « Le Fils ». On place souvent l’image de Ganesh au dessus de la porte de la maison pour en protéger l’entrée et les occupants. Son véhicule cosmique (vâhana) est le rat Mûshaka et plus rarement un lion. Les deux épouses de Ganesh sont Siddhî (le Succès, la Réalisation) et Riddhî (la Richesse). On fête la Ganesh Chaturti (l’anniversaire de Ganesh) début septembre. Sculpté en ronde-bosse, Ganesh est ici représenté à quatre bras (chaturbhuja), le ventre rebondi (Lambodara), assis sur un socle mouluré à plusieurs étages et à redents. Son genou droit est relevé, sa jambe gauche étendue, la plante du pied apparente. Ses mains supérieures brandissent à gauche le lien (pâsha) permettant d’attraper les âmes des fidèles afin de les amener à la libération, et à droite le croc à éléphant (ankusha). Ses mains inférieures tiennent respectivement à gauche et à droite, la coupe remplie de friandises de forme sphérique (modaka), aujourd’hui manquant, et la défense unique (ekâdanta). La divinité porte une coiffe classique en cône (karanda mukuta) et son corps est paré de multiples bijoux : boucles d’oreilles en forme de feuille (lambapatta), ras du cou et collier à pendentif (stanahara), bracelets huméraux, de poignets, de chevilles et de trompe, ceinture de hanche (nâbhisûtra), cordon brâhmanique (yajñopavîta). Sa coiffe et la forme de ses attributs sont typiques du renouveau spirituel et artistique de la période Vijayanâgar.

Bhairava debout. Inde méridionale – XIIe siècle Granite gris Hauteur 133 cm Bhairava, aspect terrifiant de Shiva, est représenté nu,debout en samapâdasthânaka, doté de quatre bras. Il tient dans sa main avant droite le trident (trîshula) et fe sa main arrière droite le tambour en forme de sablier et à boules fouettantes (damaru). Les attributs de ses deux mains gauches sont manquants. Sa chevelure aux mèches hérissées (ûrdhvakesha / jvalakesha) est maintenue par un diadème. Son fidèle compagnon canin Ruru, le chien qui chasse les ennemis, est ici manquant. Accidents et manques visibles

Chamunda (ou Chamundeswari) et sa horde de démons. Madhya Pradesh de l’Ouest – XIe / XIIe siècle Grès beige. Hauteur 76 cm Très rare représentation dansante de la déesse Chamunda émaciée, à douze bras, debout, vêtue d’un simple dhoti diaphane. Coiffée d’un chignon d’ascète orné d’une tête de mort, les yeux exorbités, le front magnifié du troisième oeil, le doigt d’une main gauche posée sur la bouche. L’arrière de sa tête est orné d’un halo composé de pétale de lotus (shirashchakra) cerclé de têtes coupées. Sur son abdomen figure un scorpion. Ses attributs visibles sont la large épée, le trident, le damaru, la coupe crânienne, le bouclier, le bâton à tête de mort et une tête coupée. Elle est accompagnée de sa cohorte de démons émaciés. Très populaire au Nord-Ouest de l’Inde où elle a été particulièrment honorée à cette époque. Chamunda personnifie l’énergie la plus terrifiante. Accidents et manques visibles

Ganesh à quatre bras. Râjasthân ou Inde Centrale – XIIe siècle Grès rouge. Hauteur 56 cm Vighneshvara « Seigneur des obstacles » appelé également Ganesh ou Ganapati, est un dieu populaire à tête d’éléphant. Il est le dieu des quantités, de tout ce qui peut être compté et représente l’identité du macrocosme (éléphant) et du microcosme (l’homme). Il est assis, replet et charmant, dans l’attitude d’aisance sukhâsana. Il possède quatre bras (chaturbhuja). Sa première main gauche, ici manquante, plongeait sa trompe dans le bol de friandise (modaka) et la deuxième tient la hache (parashu). Ses mains droites portent l’unique dent (ekâdanta) et le rosaire (mâlâ). Ganesh est entouré de ses deux épouses, Siddhî (le Succès, la Réalisation) et Riddhî (la Richesse). Au centre de la base, entouré de deux orantes, se tient le rat Mûshaka, son véhicule cosmique (vâhana), l’animal qui pénètre l’intériorité des choses et en perce les mystères

Tête Bouddha auréolée. Inde centrale – Dynastie Kushân – Région de Mathura – IIIe siècle Grès rouge. Hauteur 35 cm Sculpté avec force cette tête exprime une sérénité joyeuse propre au début des représentations bouddhiques indiennes et chinoises. Les yeux, largement ouverts sur le monde, le regarde avec confiance. La bouche affirme un sourire qui dans les siècles suivants se fera plus discret. Les arcades sourcilières en relief, travaillées en mince croissant de lune, se rejoignent presque sous l’urna en creux. On distingue l’amorce des trois plis (trivali) à la base du cou. La robe monastique est sculptée en plis concentriques et resserrés. La coiffe est surmontée d’une usnîsha ronde. Accidents et manques visibles.

Déité Bhûta (Varâha). Inde – Karnataka du Sud – Région de Puttur – XIe siècle Bronze à patine de malachite. Hauteur 20 cm Très exceptionnel et rare masque de sanglier de la déité Bhûta Varâha, bouche entrouverte et langue tirée. Belle patine de malachite et de terre due à son enfouissement. Associé au culte des Bhûta. Petits manques visibles. Les Bhûta représentent les cinq éléments (l’Eau, la Terre, le Feu, l’Air et l’Ether) de la philosophie brâhmanique. Ils désignent généralement des démons, des fantômes (Preta), les esprits des hommes. Le culte des Bhûta concerne les Ancêtres et les esprits de la Nature liés aux génies (Yaksha). Ils sont encore très présents dans certaines communautés du Karnataka du Sud de l’Inde.

Ganesh à quatre bras. Indonésie – Java central – Xe / XIIe siècle Andesite (roche volcanique). Hauteur 68 cm Représentation de Ganesh à quatre bras (Chaturbhuja), assis sur une base, les plantes de pieds se touchant (utkutikâsana). Son bras supérieur droit a disparu tandis que le croc à éléphant (ankusha) est encore bien lisible dans sa main supérieure gauche. La main inférieure droite est posée sur son genou droit. Il porte dans sa main inférieure gauche la coupe de friandises de forme sphérique (modaka) sur lequel repose sa trompe. Il est paré de nombreux bijoux : diadème, collier, bracelets huméraux, de poignets et de cheville. Un cordon brâhmanique (yajñopavîta) enserre son buste. Accidents et manques visibles.

Tête de Bouddha. Khmer – XIIIe / XIVe siècle Grès gris, laqué postérieurement. Chromie noire, rouge et or. Hauteur 40 cm Ce visage, large et modelé avec délicatesse, fait écho au style du Bayon, mais l’expression est tout autre, plus détendue et presque avenante. Elle trahit des préoccupations religieuses différentes. Les paupières au galbe élégant s’abaissent vers le fidèle dans un regard plus bienveillant et plus humain que dans les périodes antérieures. La forme carrée, et la large bouche sont plus fidèles aux époques précédentes. La coiffe, traitée en boucles concentriques, est surmontée d’une usnîsha conique

Skanda (Kârttikeya, Kumâra ou Subrâkmanya) et son paon Mayûra (ou Paravânî). Inde méridionale – Vijayanâgar – XVe / XVIe siècle Granite gris. Hauteur 82 cm Chef des armées célestes, Skanda est particulièrement vénéré en Inde du Sud. Engendré par Shiva seul, ses temples sont en principe interdits aux femmes. On l’appelle aussi Kumâra, l’éternel adolescent, Kârttikeya (associé aux pléiades) et Subrâhmanya, aimé des Brâhmanes. Il est souvent confondu ou assimilé dans le Tamil Nadu avec Murugan, le dieu de la guerre dravidien. Il porte ici une gradine (tanka) dans la main supérieure droite et un foudre (vajra) dans la main supérieure gauche. La main inférieure droite fait le geste d’absence de crainte (abhayamudrâ) et la main gauche infériure repose sur sa hanche gauche en katyavalambitamudrâ. Parés de riches bijoux, du cordon brâhmanique (yajñopavîta) et d’une haute tiare, il se tient droit dans une attitude frontale avec son véhicule cosmique, le paon Mayura ou Paravani, en arrière plan. Accidents et manques visibles.

Buste de Bouddha paré. Inde de l’Est – Bihar – Dynastie Pâla – XIe / XIIe siècle Shiste Hauteur 47 cm Le visage du Bouddha, noble et idéalisé, exprime une sérénité lointaine. Sa tête est sommée d’une tiare à trois pointes, de deux fleurons pariétaux et de deux autres au niveau des lobes d’oreilles. Un collier élaboré orne sa poitrine. L’antaravâsaka au délicat plissé recouvre l’épaule gauche. Il arbore les signes de bouddhéité : la touffe de poils (urna) entre les sourcils et les trois plis (trivali) du cou. De part et d’autre de sa tête s’élèvent deux petits stûpa s’inscrivent dans des frises aux motifs géométriques stylisés. Accidents et manques visibles

Surya debout. Inde méridionale – Vijayanâgar – XVe / XVIe siècle Granite gris Hauteur 88 cm Le dieu-soleil Surya est debout, doté de deux mains, brandissant une fleur de lotus dans chaque main. Adossée à une large auréole, sa tête est coiffée d’une haute tiare, les cheveux tombant sur ses épaules, en longues boucles étagées. On aperçoit encore le haut de ses bottes à la mode Centre-Asiatique de l’époque. Accidents et manques visibles.

Stèle de Hari-Hara debout. Inde de l’Est – Xe / XIe siècle Schiste. Hauteur 57 cm Dans l’hindouisme, Harihara est la forme syncrétique des dieux Shiva et Vishnu. Le nom de la divinité est composé des épithètes respectifs de ces deux dieux, Hari, faisant référence à Vishnu, Hara à Shiva. Cette forme souligne le fait que les deux divinités ne sont qu’une même entité, le divin sous sa forme suprême dont les dieux ne sont que différents aspects. Harihara est représenté avec les particularités de chacun des dieux, une moitié du corps porte la tiare, le chakra et la shankha propre à Vishnu, l’autre moitié est coiffée du chignon d’ascète et porte le trishûlâ et le mâlâ. De riches bijoux et le cordon brâhmanique (yajñopavîta) mettent en valeur la sobriété du dhoti.

Granite gris. Hauteur 77 cm Assis en délassement royal (râjalîlâsana) sur un trône, la jambe gauche repliée, retenue par un lien (yogapatta), le pied droit posé sur un lotus issant de la base du trône. Son bras gauche étendu vers le bas, le coude appuyé sur le genou et la main posée sur le trône. Levé à hauteur du torse, il tient dans sa main droite un lotus bleu. Dakshinâmûri à la coiffe flammée (jatâjavâlâ) est la forme de Shiva Maître du yoga et de la Connaissance. Selon les textes des Âgama shaiva, il est également le Maître de la vînâ, donc de la musique

Japon Peinture sur soie – Encadré sous verre. Hauteur 169 cm ; largeur 118 cm (peinture seule) Avalokitésvara le Bodhisattva le plus populaire en Extrême Orient. Protéiforme et syncrétique, il incarne la compassion ultime. Représenté ici dans la position du lotus et sous une forme à douze bras, il porte dans ses mains les attributs bouddhiques traditionnels

Bouddha assis en bhûmisparshamudrâ. Laos – XVIe / XVIIe siècle Bronze à patine brune. Hauteur 83 cm Assis en bhûmisparshamudrâ sur un socle triangulaire étagé, le bouddha porte un antaravâsaka au délicat plissé qui laisse découverte l’épaule droite. Le nez en « bec de perroquet », la forme arrondie des oreilles ainsi que le traitement des yeux et de la bouche sont emblématique de la sculpture laotienne. Le front rectangulaire est ceint d’un fin bandeau. La chevelure est composée de boucles concentriques et l’ushnîsha est sommé d’une haute flamme (jyotish). Accidents et manques visibles

Objet rituel (stulpa) associé au sacrifice (pûjâ) du feu. Népal – XVIIIe / XIXe siècle Bois à patine noire. Longueur 60 cm De haut en bas, un buste de personnage esquissant le geste d’aspersion d’ambroisie (kshepanamudrâ), quatre personnages identiques encerclant le manche, un buste de Ganesh et une main ouverte. Utilisé par les Brahmanes du Népal. Associé à la cuillère à long manche (sruk) utilisée pour verser l’offrande de l’huile (ghee) dans le feu sacrificiel (Agni).

Inde – XVIIe / XVIIIe siècle Bronze Hauteur 25,5 cm La représentation de Lakshmî-Nârâyan montre Vishnu à quatre bras, assis sur les épaules de Garuda qui lui maintient les pieds. Il étreint son épouse Lakshmî, installée sur sa cuisse gauche. Ils sont entourés par une mandorle flammée (prabhâmandala). Le lotus servant de siège à Garuda est posé au milieu de la plateforme carrée, inscrite d’une rigole circulaire, d’un snanpith ou socle conçu pour l’écoulement et la récupération des ablutions ; un long bec verseur (nal) fait saillie contre la moulure supérieure du côté gauche. Le socle est de type bhadrapith. Usure due aux pûjâ répétées.

Pierre de rêve. Chine – XIXe siècle Pierre calcaire. Hauteur 47 cm ; largeur 42 cm Les pierres de rêve, dont les veinures évoquent des montagnes nimbées de nuages, étaient appréciées des lettrés comme de l’aristocratie qui en ornaient leurs cabinets de travails et leurs jardins

Portrait d’ancêtre. Chine – Début du XXe siècle Peinture sur papier. Hauteur 132 cm ; largeur 61 cm Ce portrait d’une femme de haut rang, dans le style Mandchou, appartient aux derniers exemples de cette tradition, l’apparition de la photographie permettant de le dater du début du XXe siècle

Pierre de rêve. Chine – XIXe siècle Pierre calcaire. Hauteur 19 cm ; largeur 51 cm Les pierres de rêve, dont les veinures évoquent des montagnes nimbées de nuages, étaient appréciées des lettrés comme de l’aristocratie qui en ornaient leurs cabinets de travails et leurs jardins