Petit plat circulaire orné d’un décor polychrome en plein d’une scène historiée figurant une scène de bataille: à gauche, une troupe répond à l’attaque d’un groupe de soldats placé derrière un grand rocher soutenu par une arrière garde placée à droite de la composition. La scène prend place au milieu d’un paysage composé d’habitations et de montagnes. XVIe siècle. Attribué à l’atelier de Guido Durantino (Fontana), vers 1550-1560. Diamètre: 27,8 cm Provenance: collection princière européenne. Cette pièce figurant une scène de bataille, pourrait illustrer un des épisodes de l’histoire classique romaine, peut-être un affrontement entre l’armée romaine et l’armée carthaginoise. Cette iconographie peut être comparée aux pièces d’un important service a istoriato (décor historié) représentant des scènes de la Seconde Guerre Punique (219-217 avant Jésus Christ), évoquant le célèbre affrontement entre Hannibal et Scipion. Cette credenza (crédence), parfois appelée «la série des guerres d’Hannibal», aurait été réalisée dans l’atelier le plus important d’Urbino pour la production d’istoriati entre 1530 et 1570, celui de Guido Durantino (Fontana), dont l’activité de potier à Urbino se situe entre 1519 et 1589. Selon Timothy Wilson, ce service constitue l’ensemble le plus ambitieux dans la production d’Urbino pour la représentation de scènes tirées de l’histoire classique. Malheureusement, aucun commanditaire n’a été identifié à ce jour. Notre plat partage de nombreuses similarités stylistiques et une iconographie semblable avec les pièces de ce service qui sont généralement numérotées et légendées au revers. Si aucune source gravée n’a été identifiée, le style pictural peut-être mis en rapport avec l’oeuvre d’Orazio Fontana (1510-1571), un des trois fils de Guido Durantino (Fontana). Orazio travailla d’abord dans l’atelier de son père, où il exécuta des pièces dans la tradition des istoriati classiques. Après un séjour de deux ans à la cour de Savoie, il ouvrit sa bottega personnelle dans le voisinage de celle de son père, à Urbino. Il créa alors un nouveau genre de majolique combinant le décor historié et le décor de grotesques. Bibliographie: Pour un modèle similaire dans l’ancienne collection du Baron Sprovieri, voir, T. Wilson, Italian Maiolica of the Renaissance, Milan, 1996, cat. 122, pp. 289-292. Pour une pièce du service conservée au musée du Louvre (MR2227), voir J. Giacomotti, Catalogue des majoliques des musées nationaux, édition des musées nationaux, Paris, 1974, p. 324 n°994 et p. 332 n°1016.