JAEGER-LECOULTRE ATMOS
Horloge en métal doré et verre minéral à décor de bois sur le fond et les côtés, cadran doré brossé, minuterie chemin de fer noire, index chiffres romains peints noir, aiguilles à pommes évidées noires. Capsule anéroïde au dos, balancier à sécurité dans la partie basse de l’horloge.
Mouvement mécanique perpétuel.
Vers 1980 (quelques marques et rayures).
Hauteur : 21 cm – Largeur : 17,5 cm – Profondeur : 10,5 cm
Sans garantie de fonctionnement.
Nous sommes à Paris à la fin des années 1920 quand un ingénieur Neuchâtelois ayant étudié à l’école polytechnique fédérale de Zurich du nom de Jean-Léon Reutter réalise le rêve que certains ont mis une vie à concevoir, sans succès. Ce rêve, c’est celui de l‘horloge perpétuelle. Celle qui n’a besoin ni d’électricité, ni de la main de l’homme pour avancer.
Ces pendules ont été au départ construites à Paris, à la Compagnie Générale de Radiologie qui en a confié la gestion à Jean-Léon Reutter. Le premier modèle, nommé ATMOS 0 et exécuté en 1927, ne restera qu’à l’état de prototype. Il faudra attendre 1929 pour la ATMOS I et une première commercialisation. Malheureusement, ces dernières n’ont pas été beaucoup vendues par la complexité de leur architecture, la fragilité et l’instabilité du système.
Un peu plus tard, on change de gaz saturé pour utiliser du chlorure d’éthyle dans une capsule scellée. On peut rapprocher cette cellule de la capsule anéroïde, qui au passage est aussi un élément constitutif d’un altimètre ou d’un baromètre, sous forme d’une petite capsule
métallique composée de membranes où un vide partiel règne et qui se comprime ou se dilate suivant la pression à cause du gaz présent.
C’est ce système qui sera utilisé dans les années 1930 pour les pendules de Reutter, et c’est à ce moment-là que LeCoultre intervient. La légende urbaine dit qu’un beau jour, alors qu’une personne importante chez LeCoultre (on parle de Jacques-David LeCoultre lui-même) arpentait les rues parisiennes, il tomba nez à nez avec une horloge inattendue dans la vitrine d’une horlogerie. Il en fit l’acquisition, avant de se tourner vers Jean-Léon Reutter pour discuter. Nous sommes alors en 1932 et LeCoultre rentre dans l’histoire de l’ATMOS
en commençant à développer des mouvements pour la Compagnie Générale de Radiologie. À la fin du mois de mars 1933, les premières horloges, fruits de cette collaboration, apparaissent. Il faudra attendre 1935 pour que la Compagnie Générale de Radiologie délègue toute la production des horloges à LeCoultre, et que petit à petit, les fameuses
ATMOS II rentrent en jeu à la fin des années 1930, passant ainsi de l’ancien système à base de mercure et ammoniaque à la capsule anéroïde.
Aujourd’hui encore, l’héritage de Jean-Léon Reutter est toujours actif chez Jaeger-LeCoultre.
On retrouve le système de mouvement composé d’une capsule se dilatant ou s’étendant suivant la température ou la pression extérieure. Il suffit d’une différence d’un degré seulement (entre des températures comprises entre 15 et 30 degrés) pour donner un peu d’énergie à la ATMOS.Cette petite cellule ressemblant à un accordéon, qui se dilate ou
s’étend, entraîne dans son mouvement une chaînette qui, par le biais d’un dispositif à cliquets vient tendre le ressort du barillet et ainsi donner de l’énergie à l’horloge. Pour tout le reste, on retrouve les organes constitutifs d’un objet horloger, à savoir le balancier dans la partie basse de l’objet, qui est suspendu à un fil d’Elinvar qui agit comme fil de
torsion pour animer ce dernier et lui conférer de doux allers et retours.