Rare sabre d’honneur offert au Général JOUBERT par la République Batave.
Monture en vermeil 800 millièmes.
Garde à une branche en vermeil poinçonnée, décorée d’une branche de feuillages ciselée, croisée droite gravée de feuillages, quillon droit se terminant en forme de èche, oreillons en forme de navette ciselée de chaque côté d’un trophée.
Fusée en bois recouverte de cuir à décor de double ligrane d’argent doré. Calotte à longue queue redescendant jusqu’au bas de la fusée, se terminant au niveau supérieur par une tête de lion nement ciselée, symbole de la République batave (et présent dans toutes les armoiries de l’histoire des Pays-Bas). Au sommet, la soie de la lame dépasse en forme de clou écrasé pour le maintient de la lame au sabre.
Lame courbe damassée à dos plat, contre-tranchant et pan creux se terminant en langue de carpe. Elle est dorée et bleuie sur sa première moitié et ornée de la dédicace La République Batave, avec un trophée militaire gravé à l’acide à sa base. Elle est ornée en outre de quatre cartouches dorés contenant des inscriptions cabalistiques particulières au Consulat. Fourreau en bois recouvert de chagrin noir à trois garnitures en vermeil à décor ciselé, gravé et repoussé de trophées et attributs militaires dans des rinceaux feuillagés sur fond amati, et deux bracelets.
Bon état général (rapport de condition sur demande).
Époque Consulat.
Poinçons de La Haye (’s-Gravenhage), circa 1798.
Longueur totale : 103,5 cm
Longueur de la lame : 87 cm
Longueur du fourreau : 88 cm
Hauteur de la garde : 18 cm
Poids brut : 1 147,44 g
Provenance :
Présent offert par la République batave au général JOUBERT vers 1798. Conservé depuis dans sa descendance directe.
Barthélémy-Catherine JOUBERT (1769-1799) était un brillant général des armées pendant la période de la Révolution française. Il s’engage dès l’âge de quinze ans dans un régiment de canonniers qu’il se voit contraint de quitter pour suivre des études de droit et entrer au barreau. Les ardeurs révolutionnaires se faisant ressentir dans tout le pays, il s’engage en 1791 et gravit avec brio tous les grades militaires. Nommé adjudant-général, il prend part à la campagne d’Italie et s’illustre lors de la bataille de Loano en 1795 où il se fait remarquer par Napoléon BONAPARTE qui voit en lui un homme d’action. BONAPARTE écrit à son sujet au Directoire L’intrépide Joubert était tout à la fois un grenadier par son courage et un général par ses talents et ses connaissances militaires. Durant la campagne de 1796-1797, les deux batailles de Compara et de Montebaldo, brillamment remportées, lui valent d’être nommé général de division le 7 décembre 1796. Reconnus par ses pairs pour ses qualités militaires, il est nommé général en chef des armées de la République batave à la n de l’année 1797. Le 22 janvier 1798, les radicaux de l’Assemblée nationale batave commettent leur coup d’état avec les appuis du gouvernement français. Le général JOUBERT et l’ambassadeur DELACROIX font emprisonner vingt-huit députés permettant à l’Assemblée constituante de nommer un pouvoir exécutif provisoire. C’est très certainement pour remercier le général JOUBERT d’avoir participé à ce renversement que la nouvelle Assemblée lui offrît ce sabre d’honneur, témoin d’un moment fondateur de l’histoire de la République batave, la plus durable des républiques sœurs de la France révolutionnaire.
Le général JOUBERT meurt le 15 août 1799 à l’âge de 30 ans, au cours de la bataille de Novi, mortellement blessé au combat. En contribuant au succès de la campagne d’Italie, il fut l’un des plus brillants lieutenants de Bonaparte.
Expert : Maxime CHARRON
Tél. : 06 50 00 65 51
expert@maxime-charron.com