Ecole française, vers 1580
La Sainte Parenté
Panneau de chêne, trois planches, renforcé (restaurations anciennes).
80 x 160 cm
Provenance :
Vente Marseille, Mes G. de DIANOUS et E. DARD, 15 décembre 2013.
Si l’artiste représente bien ici la Parenté de Sainte Anne, la position centrale de Jésus, non pas représenté jeune enfant comme d’ordinaire mais déjà adolescent et conscient de sa filiation divine puisque
désignant son père céleste, donne une autre dimension au sujet. L’image est postérieure au concile de Trente (1545-1563). Celui-ci, soulignant le caractère apocryphe de la Parenté de sainte Anne qui
nous est rapportée par La Légende dorée de Jacques de VORAGINE, mit un frein à un sujet qui connaissait une grande popularité. La vision de sainte Colette, religieuse à Corbie et future abbesse à Gand, fut à l’origine d’un nouvel engouement pour une légende vivace en Europe du Nord : en 1406, elle aurait vu sainte Anne avec ses trois filles et leurs enfants. Des inscriptions identifient clairement les personnages : de part et d’autre de Jésus, la Vierge tient un livre et sainte Anne s’entretient
avec son premier mari, Joachim. Veuve, elle épousa en secondes noces son beau-frère Cléophas qui est au second plan. Salomé, le dernier mari d’Anne, lui fait face, tenant l’épaule de Joseph et désignant Marie.
Figurent également les trois filles de sainte Anne : Marie, issue de son premier mariage, Marie-Cléophas, issue du second et Marie-Salomé, issue du troisième, avec leurs maris respectifs : Joseph, Zébédée et
Alphée ainsi que leurs enfants. Jésus est l’aîné des sept cousins de cette lignée.
Probablement d’origine parisienne, le tableau peut être considéré comme le tableau d’autel d’une chapelle dédiée à sainte Anne. Traditionnellement, celle-ci est représentée apprenant à lire à la Vierge.
Ce sont ici les plus jeunes qui se livrent à l’étude de textes que l’on peut supposer d’Eglise.