[MANUSCRIT – UNIFORMES de l’ARMEE ESPAGNOLE] – Notes et croquis
sur les uniformes de l’armée espagnole en 1878. S.l. [Paris], s.d., (1893), infolio
carré, [4] ff. de texte (faux-titre, titre, introduction, table), et 38 planches
d’uniformes finement dessinées et aquarellées à la main, sur papier à
dessin (30,5 x 23 cm), contrecollées sur papier fort monté sur onglets, et
légendées chacune d’un feuillet manuscrit en regard, le tout d’une écriture
ample et très lisible, demi-maroquin brun à coins, dos à nerfs à caissons
fleuronnés, pièces mosaïquées portant les couleurs de l’Espagne et formant
drapeau en tête du dos, double filet doré sur les plats, tête dorée (reliure de
l’époque). Très bel exemplaire.
Superbe et exceptionnel album d’uniformes, dont on peut ainsi reconstituer
l’histoire :
1. Au départ, profitant de la participation de l’Espagne à l’Exposition
universelle de 1878, le 2e Bureau de l’Etat-Major français, alors dirigé par
le colonel Vanson, voulut, avec le consentement des intéressés, prendre
copie des uniformes des corps présents dans le détachement militaire interarmes
qui accompagna le pavillon espagnol à Paris. Ce travail fut confié au
chef d’escadron Lahalle, qui a signé l’introduction du recueil (en date du
18 novembre 1879). C’est lui qui a pris les croquis d’après nature et rédigé
les légendes, en partie d’après la documentation réglementaire conservée à
l’Etat-Major. Le résultat fut un exemplaire unique, conservé au 2e Bureau
de l’Etat-Major. Il reproduit 38 uniformes, répartis comme suit : Maison
du Roi (8 planches). – Infanterie (9 planches). – Cavalerie (11 planches). –
Artillerie (2 planches). – Génie (4 planches). – Corps auxiliaires (Guardia civil
et Carabinieros, 4 planches).
2. Ensuite, en 1893, fut exécutée une copie apparemment unique, faite à
la demande du capitaine Charles-Marie-Jacques-Octave Exelmans (1854-
1935), petit-fils du maréchal, pour son oncle, le célèbre collectionneur
Auguste Balsan (1836-1896). C’est cet exemplaire que nous présentons,
muni de la vignette ex-libris de Balsan (numéro 478), gravée par Stern.
Industriel et homme politique, Auguste Balsan s’était attiré cette notice peu
amène de Jules Clère dans sa Biographie des députés (1875) : “Son élection a
été son début dans la vie politique, début peu brillant du reste, car M. Balsan
semble n’avoir eu jusqu’ici qu’un but, qu’il a du reste complètement atteint,
celui de faire ignorer son existence”.
3. Présenté, avec le reste de la collection Balsan, à la vente publique de 1910,
l’album fut retenu alors par les héritiers pour être offert au colonel Exelmans,
ancien attaché militaire en Espagne et au Portugal de 1892 à 1898, le même
qui avait permis le travail de copie, comme l’atteste une notice manuscrite
contrecollée sur les premières gardes, et datée du Grand-Broutay (résidence
familiale des Exelmans) le 4 août 1910.

[MANUSCRIT – UNIFORMES] – Carte militaire des troupes de France sur
le pied des dernières ordonnances. S.l., s.d., (vers 1780), in-folio oblong
(66 x 105 cm).
Magnifique tableau manuscrit sur cinq colonnes, avec encadrements et filets
aquarellés en vert.
Il présente les éléments essentiels de l’uniforme (boutons, couleurs et
distinctions) pour chacun des régiments d’infanterie et de cavalerie français
sous le règne de Louis XVI.

[MANUSCRIT – UNIFORMES] – Uniformes successivement portés par le
32e de ligne, ancien Régt. de Bassigny, depuis sa création en 1775 jusqu’à
nos jours. S.l., s.d., (vers 1890), petit in-4, titre avec signature autographe,
et 12 planches aquarellées, signées G. J., en feuilles, cousu, sous chemise
demi-toile fantaisie.
Agréable petit abum, composé d’une seule main. La signature est difficilement
lisible.
Le 32e Régiment d’Infanterie, héritier du Régiment de Bassigny, exista de
1791 à 1950, date à laquelle il fut dissous.
I. 1776-1779. Fusilier au Régiment de Bassigny. – II. 1779-1790. Capitaine
au Régiment de Bassigny. – III. 1791-1793. Grenadier au 32e de ligne. – IV.
1796-1804. 32e demi-brigade de ligne. Grenadier. – V. 1804-1815. 32e de
ligne. Voltigeur. – VI. 1820-1830. 32e de ligne. Colonel. – VII. 1835. 32e de
ligne. Fusilier. – VIII. 1846. 32e de ligne. Caporal de grenadiers. – IX. 1855.
32e de ligne. Fusilier. – X. 1861. 32e de ligne. Sergent de voltigeurs. – XI. 32e
de ligne. Sous-lieutenant. Sergent-fourrier. – XII. 32e demi-brigade de ligne.
Expéditions d’Egypte et de Syrie. 1798-1801.
Est joint à cet ensemble iconographique un petit texte explicatif, orné de la
même signature que celle du titre des planches : Organisation des régiments
d’infanterie, depuis leur création jusqu’à nos jours. 32e de ligne ([8] ff. n. ch.,
couverts d’une écriture moyenne et lisible).

[MANUSCRIT – GENIE] – GRILLOT DE POILLY (François-Claude-Victor).
Projet d’établissement de quartiers d’hyver pour l’armée française dans
le pays de Hesse-Cassel en 1760, par MM. Grillot de Poilly, officier du
Génie, et le chevalier de Rey, officier de l’Etat major. S.l.n.d., (c. 1795), infolio,
couverts d’une écriture fine, régulière et lisible (environ
30 lignes par page), en feuilles, lacé par un ruban.
Très intéressant manuscrit militaire, détaillant de façon fort complète les
reconnaissances opérées entre les rivières de Fulda et de Werra pour
établir des campements destinés à l’armée française. En effet, dans le cadre
des dernières opérations continentales de la Guerre de Sept ans, l’armée
commandée par le maréchal Victor-François de Broglie avait occupé le
Landgraviat de Hesse, allié de la Prusse, en juillet 1760 et s’était emparée
de sa capitale, Cassel, ce qui permit à nos troupes d’entrer en Hanovre,
possession patrimoniale des Rois d’Angleterre et de peser en faveur des
premières négociations de paix.
Le mémoire se subdivise ainsi : 1. Reconnaissance de la basse-Werra
(Witzenhausen, Allendorff, Eschwege). – 2. Reconnaissance de la haute-
Werra, depuis Wanfriede, jusqu’à Wacha (Wahnfried, Trefurs, Kreutzburg,
Bercha, Wacha). – 3. Observations. – 4. Mémoire pour le même objet
contenant ce qui pourrait être fait pour améliorer les postes sur la Werra).

[MANUSCRIT – GENIE] – Mémoire sur le meilleur mode d’examen pour
les aspirants au Corps du Génie. S.l., s.d., (1791), in-folio, couvertes
d’une écriture moyenne et lisible (environ 25 lignes par page), [2] ff. vierges,
en feuilles, cousues avec lacets.
Très intéressant manuscrit, qui se compose de deux parties :
I. Un rapport destiné à l’Assemblée Nationale, à la fois récapitulatif historique
de la formation en usage dans le corps du Génie et examen des épreuves
imposées aux candidats : il défend le principe de l’examen particulier (un
candidat et un maître), repousse la proposition de problèmes à résoudre en
un temps déterminé dans un même local, etc.
II. Un projet de décret subséquent, divisé en 13 articles, développant les
dispositions de la loi du 13 novembre 1791 et organisant les concours
d’admission.

[MANUSCRIT – NAMUR] – Description militaire et détaillée des environs
de la place de Namur dans le comté du même nom et des rivières de
Sambre et de Meuse. S.l., (1794), in-folio,en feuillles sous ficelle.

Manuscrit très lisible rédigé durant la Révolution française à destination
militaire. Les renseignements topographiques y sont donc du plus grand
intérêt.
Une carte qui était jointe à l’origine n’y figure plus.

[MANIÈRE]. Souvenirs d’un Canonnier de l’Armée d’Espagne, 1808-1814
; pub. G. Bapst. Paris, J. Rouam, 1892, in-4, pl., demi-maroquin
rouge à coins, dos à nerfs, tête dorée (David). Mors sup. fendu, dos restauré,
coins usés.
Tulard, 950 : “Trompette à quinze ans, il passe en Espagne avec Victor, est à
Somo-Sierra, décrit le siège de Cadix puis la retraite de Soult sur Valence et
la campagne de France. En fait il s’agit de notes prises par Bapst à partir de
confidences orales de Manière, aussi le récit quelque peu arrangé est-il des
plus suspects.”
Mémoires tirés à 250 exemplaires, celui-ci sur papier d’Arches, orné de 6
lithographies sur Chine par Lunois.
Envoi de G. Bapst.

[MANUSCRIT – ARQUEBUSIERS] – Projet d’établissement de LX.
Compagnies de chevaliers de l’Arquebuze, en titre d’office militaire dans
le royaume. Etat major, grands officiers commandeurs, grands officiers non
commandeurs. S.l.n.d., (vers 1780), grand placard in-folio, 94 x 63 cm, en
feuille, repliée. Coin inférieur droit présentant de petites déchirures, dont
l’une réparée postérieurement.
Depuis le XVe siècle, beaucoup de villes françaises avaient des “compagnies
d’arquebusiers”, sortes de sociétés formant corps, regroupant les hommes
s’entraînant au tir, dont l’équivalent le plus proche seraient les actuelles
sociétés de tir américaines. Ces compagnies furent généralement favorisées
par les pouvoirs municipaux et le pouvoir royal, parce qu’elles pouvaient
fournir des hommes exercés au tir, dans différentes circonstances liées à la
guerre ou à la défense des cités.
Ici, le projet exprimé par ce tableau manuscrit est considérable et doit sans
doute être compris comme une recherche d’expédient financier (par la
création de nouveaux offices) : il s’agit de fonder une soixantaine de ces corps
dans 18 généralités du royaume (sur les 34 de la fin de l’Ancien Régime),
surtout dans le nord, mais pas exclusivement (Paris, Lyon, Rouen, Caen,
Alençon, Orléans, Bourges, Poitiers, Amiens, Soissons, Tours, Moulins, La
Rochelle, Bordeaux, Montauban, Toulouse, Dijon, Châlons). La composition
en hommes est soigneusement détaillée : 175 par compagnie, répartis en 25
officiers et 150 chevaliers. De même la valeur des offices à créer, l’attribution
d’un droit de franc-salé, etc.

[MANUSCRIT – AUTRICHE] – Befehls-Prottocoll. [Livre d’ordres de l’armée
autrichienne le long de la rive droite du Rhin, pris sur l’ennemi par un
détachement (? mot en partie gratté) de troupes campé aux environs de
Bruxal (= Bruchsal ?), et sous les ordres du maréchal de camp Scherlé, le 1er
thermidor an 4 – 19 juillet 1796]. S.l., s.d., (1794-95), in-folio,
couverts à plusieurs mains d’une écriture fine en Fraktur manuscrite cursive,
moyennement ou peu lisible comme l’est en général cette graphie (environ
35 / 40 lignes par page), demi-basane modeste à coins, dos lisse muet orné
de filets à froid, étiquettes de titre allemande et française contrecollées sur
le plat supérieur, lacets (reliure de l’époque). Dos frotté, légères mouillures,
légers trous de vers marginaux.
Comme l’indique l’étiquette en français contrecollée sur le premier plat,
ce registre fait partie des prises de guerre à l’ennemi réalisées par l’armée
républicaine française lors de l’occupation en 1796 de la ville de Bruchsal,
près de Karlsruhe, alors propriété de l’évêché de Spire, et plus tard intégrée
dans le margraviat de Bade. Toutes les opérations de guerre dans cette zone
du Rhin supérieur furent particulièrement confuses, sans avantage net à l’une
ou l’autre des parties, et une zone occupée ne le restait guère longtemps.
En revanche, comme il est logique, les ordres et opérations rapportés couvrent
une période antérieure, qui va du 20 juillet 1794 au 30 septembre 1795. La
plupart des ordres sont signés par Ignacz Gyulay von Maros Nemeth und
Nadaska (1763-1831), qui fut l’un des meilleurs généraux au service des
Habsbourg pendant la période de la Révolution et de l’Empire : originaire
d’une famille transylvanienne qui a donné d’autres officiers généraux, il
fut élevé dès 1790 au grade d’Oberst-Lieutenant que l’on retrouve après
sa signature, et commandait en propre un corps franc de 1200 soldats,
nommé naturellement Gyulay Freikorps. Assigné en 1793 à l’Armée du Rhin
supérieur sous le commandement de Dagobert Sigismund von Wurmser,
il combattit les Français dans cette zone tout au long des années 1794 et
1795 que couvre notre registre (donc côté français, il faisait face à l’armée
commandée par Pichegru). Le 8 avril 1795, il accéda au grade d’Oberst du
régiment Benyowski, changement que l’on ne répère ici qu’à partir de l’ordre
du 19 avril. Mais il garda également le commandement de son corps franc, et
continua de servir sur le Rhin. Malheureusement, les limites temporelles du
registre ne couvrent pas son principaux fait d’armes pendant cette période,
à savoir la défense de Memmigen, à 1200 hommes contre 6000 assaillants
français (22 septembre 1796).
On joint : une L.A. en langue croate (deux ff. in-4, volants).

LÖWENSTERN (Waldemar von). Mémoires du général-major russe baron
de Löwenstern, 1776-1858. Publiés d’après le manuscrit original et annotés
par M.-H. Weil. Paris, Fontemoing, 1903, 2 forts vol. in-8, 2 portraits en frontispice, 1 petite carte in-t., index, bradel percaline rouge (reliure amateur).
Tulard, 922 : “Importants souvenirs écrits vers 1850. Le premier tome est
consacré à la montée de la guerre avec la France vue du côté russe. Dans
le second, qui englobe les campagnes d’Allemagne et de France, le récit
est particulièrement riche en anecdotes sur les opérations militaires : on
y retrouve un bon récit de l’occupation de Paris (pp. 414-440), sur lequel
s’achèvent ces souvenirs, le rapide survol des années 1815-1852 ne méritant
guère attention”.

MALBEZ. Campagne de Mr. le Maréchal de Noailles en l’année M. DCC.
XL. III. Journal du chevalier de Malbez, commissaire d’artillerie, publié avec
des notes et un plan de la bataille de Dettingen par Joseph Du Teil. Paris,
Alphonse Picard, 1892, in-12, avec une carte dépliante “in
fine”, cartonnage de papier marbré à l’imitation, dos lisse muet, étiquette
de titre au centre du plat supérieur (reliure de l’époque). Bon exemplaire.

Peu commun.
Il s’agit de l’unique publication (partielle, car limitée à la campagne de 1743)
d’un carnet de route de petit format couvrant les années 1742-1747 et
que l’éditeur acquit auprès d’un libraire de Bordeaux en 1891. Les détails
originaux et peu connus qu’il livre sont précieux, dans la mesure où il n’existe
que très peu de monographies imprimées sur cette campagne.

MALIBRAN (H.). Guide à l’usage des artistes et des costumiers contenant
la description des uniformes de l’armée française de 1780 à 1848. Suivi de :
Album du guide (…). Krefeld, J. Olmes, 1972, 2 vol. in-8, bradel toile rouge sous jaquette illustrée (reliure de l’éditeur). Petites
déchirures sur la jaquette.
Réimpression de l’édition de 1904-1907.

LO-LOOZ (Robert de). Recherches d’antiquités militaires, avec la défense
du chevalier Follard [sic], contre les allégations insérées dans les Mémoires
militaires sur les Grecs & sur les Romains (…). Avec figures. Paris, Charles-
Antoine Jombert, 1770, in-4, avec 8 pl. dépl. “in fine” (pl.
V & VI placées par erreur après la VIII), veau marbré, dos à nerfs orné, double
filet doré sur les coupes, tranches rouges (reliure de l’époque).rousseurs
Unique édition de cette défense de Folard contre les assertions de Guischard,
lequel estimait inutiles les études portant sur les techniques militaires des
Anciens. Suite à une réponse de Guischard (dans le vol. IV des Mémoires
critiques et historiques sur plusieurs points d’antiquités militaires, 1774), Lo-
Looz revint sur la question dans sa Défense du chevalier de Folard (1776).
Le Liégeois Robert de Lo-Looz (1730-1786) fit ses premières armes au
service de la Suède, puis il passa à celui de la France, pendant la Guerre de
Sept Ans. A la fin des hostilités, il se consacra à des recherches sur la tactique
militaire, mais dut affronter des polémiques – dont celle avec Guischard – qui
l’en dégoûtèrent.
Bel exemplaire de la bibliothèque de Shirburn Castle, des comtes
Macclesfield, avec vignettes ex-libris contrecollées sur les premières gardes.

LOUETTE (P.-A.). Tableau de la maison militaire du Roi, publié sous
l’autorisation de Son Excellence le Ministre de la Maison de S[a] M[ajesté].
Paris [puis :] Versailles, Imprimerie de Leblanc [puis :] Imprimerie de I. Jacob,
1819-1820, 2 vol. in-16, avec deux frontispices gravés
(même figure), et deux tableaux dépliants, demi-chevrette cerise, dos lisses
ornés de filets et fleurs de lis dorés (reliure de l’époque). Disparate de hauteur
et dans la décoration des dos.
Ces deux années sont les seules à avoir été publiées : il faut dire qu’il ne
s’agit pas d’une liste officielle, mais tout au plus d’un travail privé qui reçut
l’autorisation du ministère de la Maison du Roi.
C’est l’ordonnance du 1er septembre 1815 qui rétablit pour la seconde
fois la Maison militaire du Roi. On a en partie retenu les leçons des Cent-
Jours : on supprima les compagnies de gendarmes de chevaux-légers, de
mousquetaires, de grenadiers à cheval et de gardes de la porte, qui avaient
suscité tant de rancoeurs et de critiques. La Maison militaire n’est dès lors
plus composée que de quatre compagnies de Gardes-du-Corps, d’une
compagnie des Cent-Suisses et d’une compagnie des Gardes de la Prévôté,
soit une force d’environ 2 000 hommes. La même ordonnance décide que
les compagnies supprimées sont remplacées par une Garde royale chargée
de veiller à la sûreté de la personne du Souverain.

LOURDE LAPLACE (Charles-Louis-Alfred). Bomarsund. Album des
opérations du siège. 1854. Vues dessinées d’après nature par A. Lourde
Laplace, officier du corps expéditionnaire de la Baltique. Lithographiées par
L. Tirpenne, figures par J. Gaildrau. Paris, Louis Tirpenne, s.d., (1855), infolio,
un feuillet de notice historique, avec plan ; et 5 planches lithographiées
sur fond teinté, en feuilles sous couverture crème imprimée, ébarbée.

Suite rarissime qui documente un épisode des moins connus de la Guerre
d’Orient : l’investissement, puis le siège de la forteresse de Bomarsund, dans
les îles d’Aland (rattachées à la Finlande), sorte de parallèle aux opérations
menées en Crimée à l’autre extrémité de l’Empire russe.
À la fin de juillet 1854, une flotte britannique de 25 navires vint entourer la
forteresse en attendant l’arrivée des troupes françaises de débarquement. À
partir du 8 août 1854, des troupes sont débarquées. Les Français installent
une batterie d’artillerie face à l’une des tours avancées tandis que les
Britanniques font de même face à la seconde.
L’attaque proprement dite débute le 13 août 1854. Alors que l’artillerie
pilonne la tour auxiliaire de Brännklint, l’infanterie française l’attaque. Ses
défenseurs se trouvent dans une position désespérée et replient l’essentiel de
leurs forces au fort principal, ne laissant qu’un petit détachement en arrière
pour superviser la démolition de la tour. Cependant les troupes françaises
réussissent à la prendre avant qu’elle ne soit démolie, ce qui ne la sauve pour
autant. Le 15 août, l’artillerie russe ayant ouvert le feu, un coup de canon
atteint les magasins à poudre de la tour1. L’explosion qui suit provoque sa
destruction. La seconde tour, Notvik, est également perdue le 15 août après
que les Britanniques aient placé des canons de marine de gros calibre sur une
colline qui lui fait face. Après huit heures de bombardement, ils réussissent
à créer une brèche dans la fortification. Après la perte de la plupart de
ses canons, le commandant de la tour se rend aux forces britanniques et
françaises.
Le bombardement de la forteresse principale commence le même jour. Avec
seulement quelques canons en mesure de tirer en direction des navires, les
Russes espéraient que les Français et les Britanniques attaquent sur terre.
Néanmoins, la poursuite du bombardement le 16 août, sans indice d’un
débarquement, il devient évident pour le commandant russes que les
Britanniques et les Français ont l’intention de réduire la forteresse par un feu
d’artillerie. La situation étant sans espoir, Bomarsund se rend le 16 août 1854,
ce qui surprit les assaillants : plus de 2000 soldats furent faits prisonniers.
1. Tour du sud. – 2. Bombardement de la forteresse de Bomarsund. Vue prise
de la tour du sud. – 3. Batterie française élevée contre la grande forteresse.
– 4. Forteresse de Bomarsund. Entrée du 2e Léger dans la place après sa
reddition (16 août 1854). – 5. Explosion de la tour de Presto, vue de la
hauteur du télégraphe.
Aucun exemplaire au CCF ni au Worldcat.

LIGNIÈRES (Marie-Heny, Comte de). Souvenirs de la Grande Armée et de
la vieille garde impériale. Paris, Pierre Roger, 1933, in-8 carré, 8
planches dont un portrait-frontispice, broché.
Tulard, 906 : “Bon récit des campagnes d’Espagne et de Russie.”

LISKENNE (Charles) et Jean-Baptiste-Balthazar SAUVAN. Bibliothèque
historique et militaire, dédiée à l’Armée et à la Garde Nationale de
France. Paris, Administration, 1851-1853, 7 vol. petit in-4, nbses planches
et cartes h.-t., demi-basane verte, dos lisses, filets dorés et à froid (reliure de
l’époque). Rousseurs.

LITRE (Emile). Les Régiments d’Artillerie à pied de la Garde, le régiment
monté de la Garde et le 23e régiment d’artillerie. Notice historique. Paris,
Plon, Toulouse, Privat, 1895, gr. in-8, portr. front., 11 pl., broché.

LÉVI. Histoire du 4e du Nord, dit de Dunkerque, devenu 49e de Bataille
puis 13e de Ligne. Lille, Tallandier, 1914, in-8, frontispice, toile beige
(reliure amateur).
Important historique pour les campagnes de la Révolution et de l’Empire.

LIENHART (Constant) et René HUMBERT. Les Uniformes de l’armée
française. Textes et dessins. Leipzig, Ruhl, 1897-1906, 5 vol. in-4, 395
planches en chromolithographie, demi-chagrin brun, dos à nerfs (reliure
de l’époque). Dos légèrement frottés. Ex-libris Henri Roussel.
L’ouvrage le plus important sur le costume militaire français.
Notre exemplaire est absolument complet des planches, conforme à la
description de Colas (1868).