HERIZ

Tapis à fond rouge et décor polychrome de volutes et feuillage, bordures à fond marine.

Fin XIX^e siècle. (usures, taches).

364 x 276 cm

Paire d’appliques à trois bras de lumière en bronze ciselé et redoré. Fût fuselé, cannelé, rudenté, à asperges orné à l’amortissement de pampres. Les bras de lumière en console soulignés d’enroulements et de feuilles d’acanthe. Bobèches ciselées de feuilles de laurier. Elles sont retenues par un nœud de ruban.

Ancien travail de style Louis XVI.

Hauteur : 72 cm – Largeur : 38 cm

Ecran de foyer en bois naturel relaqué faux bois, en bois sculpté de coquilles, la traverse supérieure à décor de crossettes, feuillage, canaux et vagues ajourées, les montants en rappel comme la traverse inférieure, pieds en patin à décor de cartouches en frise de cœur.

Attribué à Nicolas HEURTAUT.

Epoque Louis XV (usures, accidents et restaurations).

Hauteur : 111,5 cm – Largeur : 74 cm

Nicolas HEURTAUT reçu Maître en 1753.

Tapisserie de la Manufacture Royale des Gobelins

Don Quichotte et les marionnettes

Faisant partie d’une tenture de l’Histoire de Don Quichotte.

D’après Charles COYPEL pour la composition centrale.

D’après Claude AUDRAN pour le décor de l’alentour.

Manufacture Royale des Gobelins.

Signature Audran dans le coin inférieur droit de la tapisserie, pour Michel Audran, directeur du Premier atelier de haute lisse aux Gobelins de 1732 à 1771.

XVIII^e siècle, 1756.

Hauteur : 3,60 m – Largeur : 3,05 m

Vendue en avril 1763 à Jean Pâris Montmartel, garde du trésor royal, avec cinq autres pièces (Fenaille vol.III, chap.IX, p.223).

Etat : tissée en laine et soie (chaîne en laine, trame en laine et soie), usures dans les soies.

Bibliographie :

Maurice Fenaille, 1923, Etat général des tapisseries de la Manufacture des Gobelins depuis son origine jusqu’à nos jours (1600-1900), 5 volumes, vol. III, chap. IX.

Jean Vittet, 2014, Les Gobelins au siècle des lumières, un âge d’or de la manufacture royale, pp 75 à 106.

Lustre en bronze verni, à huit bras de lumière, le fût en balustre appliqué de rinceaux et cartouches et de quatre bustes de femmes sur des consoles feuillagées et quartefeuille, la partie médiane agrémentée de têtes de bouquetins en applique, en partie basse des consoles anthropomorphes d’où s’échappent les bras de lumière.

Style Louis XIV.

Hauteur : 85 cm – Diamètre : 81 cm

Ecran double repliable en bois naturel mouluré laqué capucin, les pieds mouvementés à enroulements sculptés de coquilles stylisées.

Estampille de Louis CRESSON.

Epoque Louis XV (réparations).

Hauteur : 107 cm – Largeur : 75 cm – Profondeur : 9,5 cm

Louis CRESSON, reçu Maître le 28 janvier 1738.

Canapé en bois naturel sculpté mouluré, accotoirs et descentes d’accotoirs mouvementés, le dossier sculpté d’une grenade éclatée au centre, feuillage et acanthes, repose sur sept pieds cambrés, les attaches sculptées de cartouches en forme de cœur.

Estampille de TILLARD.

Epoque Louis XV.

Hauteur : 103 cm – Largeur : 167 cm – Profondeur : 72 cm

Jacques-Jean-Baptiste TILLIARD, reçu Maître le 16 juillet 1752.

Grand trumeau rocaille et ses parecloses en bois peint à l’imitation du marbre campan mélangé, partiellement rechampi or.

Hauteur : 262 cm – Largeur : 131 cm

Chaque pareclose : 28 x 29 cm

Grand lustre en bronze dit aux satyrs, ciselé et doré à huit bras de lumière, le fût en balustre appliqué de rinceaux et cartouches et de quatre bustes de femmes sur des consoles feuillagées et quartefeuille, la partie médiane agrémentée de têtes de satyrs en applique, en partie basse des consoles anthropomorphes d’où s’échappent les bras de lumière.

Style Louis XIV.

D’après un modèle d’André Charles Boulle.

Hauteur : 96 cm – Diamètre : 85 cm

Armoire bibliothèque en placage de palissandre présentant un ressaut central et trois portes vitrées en façade sommées de trois tiroirs inscrits dans une doucine inversée. Les angles arrondis. Elle repose sur une plinthe sinueuse. Ornementation de bronzes ciselés, encadrement, feuillage, appliques ajourées.

Style Régence. (composé d’éléments anciens).

Hauteur : 172 cm – Largeur : 137 cm – Profondeur : 45 cm

Pour un modèle proche, voir Fraysse & Associés, vente du 13 Novembre 2019,  n° 216.

Grand miroir à parecloses, le cadre en bois sculpté doré à décor d’espagnolettes, quadrillage, chimères ailées, coquilles.

Epoque Régence (accidents et manques, en l’état).

Hauteur : 224 cm – Largeur : 145 cm

Paire de très grandes encoignures à façade mouvementée, ouvrant par une porte galbée, elles sont marquetées de bois de rose dans des encadrements de bois de violette, les portes ornées de motifs de roses. Plateau de marbre campan mélange à dominante verte, la traverse découpée, petits pieds cambrés.

Estampille de L. BOUDIN et jurande (replacage, restaurations).

L’une d’entre elles portant la trace d’une inscription à l’encre Cabinet de…

Hauteur : 91 cm – Largeur : 69 cm – Profondeur : 51 cm

Léonard BOUDIN, reçu Maître le 4 mars 1761.

Table en bois de placage marqueté en aile de papillons et encadrement de frisage. Ceinture mouvementée. Elle ouvre par un tiroir latéral comprenant les ustensiles de l’écriture en métal argenté. Pieds cambrés réunis par une tablette d’entretoise.

Epoque Louis XV. (replacages)

Hauteur : 70 cm – Largeur : 56 cm – Profondeur : 38 cm

PERSE

Grand tapis en soie à fond crème à décor de figures géométriques. Bordure sur fond bleu.

363 x 257 cm

Paire de grands bougeoirs et leurs bobèches en bronze ciselé et doré à décor de côtes torses. Le binet appliqué de feuillage comme le fut. La base ronde perle à doucine ciselée de feuille d’eau.

Epoque Louis XVI.

Hauteur : 29 cm

Voir une autre reproduction en fin de catalogue.

Table tric-trac à transformation en placage de bois de rose dans des encadrements d’amarante en marqueterie de cubes sans fond. Elle se replie par un astucieux système, pieds cambrés à pans coupés.

Estampille de P. DENIZOT.

Epoque Louis XV. (restaurations)

Pierre DENIZOT, reçu Maître le 1^er août 1740.

Bibliographie :

Alexandre Prader, Les ébénistes du XVIIIe siècle, reproduit.

Provenance :

Florence GOULD, sa vente, Sotheby’s Monaco.

Paravent en bois sculpté et doré de rubans feuillagés ajourés et perlés, la partie supérieure d’enroulements et d’une feuille d’acanthe dressée. Quatre feuilles.

Epoque Louis XV (transformation).

Hauteur : 159 cm – Largeur d’une feuille : 52 cm

Superbe suite de quatre fauteuils à large dossier cabriolet en bois sculpté et mouluré redoré, décor de cartouche et roses, accotoirs en coup de fouet, ceinture mouvementée, pieds cambrés.

Estampille de FALCONET.

Epoque Louis XV (éclats)

Hauteur : 88 cm – Largeur : 64 cm

Profondeur : 51 cm

Pierre FALCONET, reçu Maître le 9 septembre 1743.

Paire d’appliques en bronze ciselé doré à deux bras de lumière d’où s’échappent des palmes et feuillage, décor de crossettes. Les bras de lumière à enroulement. Les binets à flamme torsadée.

D’après un modèle d’André Charles BOULLE.

Fin de l’époque Régence. (possible modifications au niveau d’un nœud).

Hauteur : 41 cm – Largeur : 32 cm

Bibliographie :

1. Ottomeyer, Vergoldete Bronzen, p. 61, fig. 1.9.4. On retrouve l’attache caractéristique des modèles de André Charles BOULLE visible sur la gravure de 1724.

Exceptionnelle suite de deux commodes en vernis Martin pouvant former paire. Elles sont galbées sur les trois faces et dans les deux sens. Elles présentent deux tiroirs sans traverse, le deuxième formant cul de lampes. Pieds galbés. Plateau de marbre brun veiné de gris à double bec de corbin et moulures. Bronzes ciselés et doré (quelques uns postérieurs).

Sur l’un trace de C couronné (1745-1749). (Reprises au décor, restaurations dans les bâtis). Estampillées Charles CHEVALLIER. Paris, vers 1745-1749.

Hauteur : 91 cm – Largeur : 158 cm – Profondeur : 68 cm

Provenance :

Marquise de X… puis par descendance.

D’aspect chantourné, à façade tripartite et à cartel, ouvrant par deux tiroirs sans traverse, ces commodes sont entièrement recouvertes d’un décor en camaïeu bleu sur fond blanc, peint à l’huile, verni et poli, en remplacement de celui ancien, qui était peint à l’origine en camaïeux de vert et de jaune. Il représente divers oiseaux et plantes à fruits et à fleurs sur des terrasses accidentées de rochers. Les meubles sont dotés d’une riche parure de bronzes dorés. Ainsi, les tiroirs des commodes sont ceints d’un encadrement mouvementé formé par des volutes en S et en C, ornées de rocailles, de rinceaux, de fleurons et d’enroulements de tiges feuillagées ; alors que leur centre est occupé par un ample cartouche violoné, orné de rocailles et formant crochets de tirage sur le tiroir supérieur et poignées recroquevillées sur celui inférieur. Le galbe des pieds est souligné de chutes à petit cartel en frome de cœur allongé et contourné, entouré de rocailles, de volutes et de tiges à feuilles ajourées. Les mêmes motifs de palmettes et des rocailles sont repris sur les entrées de serrure et sur les sabots des pieds. Les plateaux en marbre d’aspect chantourné sont moulurés en leurs pourtours d’un quart-de-rond et d’un bec de corbin.

Cet ensemble présente d’évidentes similitudes dans son décor peint avec la commode et l’encoignure provenant de la chambre bleue de Madame de Mailly au château de Choisy, exécutées par Mathieu Criaerd (v.1689-1776) et conservées aujourd’hui par le musée du Louvre (1) ; ainsi, sa réalisation doit-elle être mise également en rapport avec le mercier parisien Thomas-Joachim Hébert (1687-1773), qui fut à l’origine des meubles réalisés par Criaerd et que le marchand livra pour le Garde-Meuble de la Couronne respectivement en 1742 et en 1743, pour Choisy (fig. 1-2). Sur l’une de nos commodes se retrouve aussi la représentation d’un oiseau à aigrette très proche de celle de la commode de Madame de Mailly (fig. 3-4), et l’ensemble des végétations et des terrasses se ressemblent à plus d’un détail sur les deux groupes de meubles.

Rappelant plutôt les tissus dits indiennes qu’un décor chinois, les motifs qui constituent leur décor évoquent l’ambiance exotique d’un Extrême-Orient de fantaisie mis au goût du jour par les peintres Alexis Peyrotte, Christophe Huet, ou bien François Boucher (2). Christophe Huet (1700-1759), qui semble, en effet sinon l’auteur des dessins, du moins l’inspirateur des motifs figurant sur l’une de nos commodes, avait peint ce même genre d’oiseau à aigrette sur un panneau provenant d’un décor mural, remonté aujourd’hui au château de Chantilly (3) et sur un autre faisant partie des lambris du grand salon du château de Champs-sur-Marne (fig. 5-6), les deux datant des années 1735-1750. Huet est également à l’origine des peintures en camaïeu de bleu sur fond blanc, décorant les lambris d’un ancien petit cabinet, appelé aujourd’hui boudoir, de ce même dernier château (fig. 7), dont la ressemblance avec les décors de nos meubles est encore plus évidente. L’élaboration des ceux-ci doit être ainsi mise en rapport avec les modèles de Huet et son atelier, alors que la réalisation du vernis est vraisemblablement due à Guillaume Martin (†1749), spécialisé dans ce genre de travaux.

Le vernisseur Guillaume Martin, qui avait livré épisodiquement le Garde-Meuble de la Couronne et travailla aussi pour le marchand mercier Hébert (4), était apparenté également avec la famille des ébénistes Chevallier. Il était le beau-frère de Jean-Baptiste Chevallier, dont la sœur Anne avait convolé avec le frère de Marie Lamy, épouse de Guillaume Martin (5) et les deux familles habitaient dès 1714, dans une maison rue du faubourg Saint-Antoine, à l’enseigne Le Roy de Siam. Certainement, après le décès en 1730 de Jean-Baptiste Chevallier, Guillaume Martin continua à travailler avec d’autres membres de cette dynastie d’ébénistes. Par ailleurs, l’auteur de nos commodes, Charles Chevallier était aussi apparenté avec une autre grande dynastie parisienne d’ébénistes, les Criaerd : sa nièce, Marie-Suzanne, fille de Jean-Mathieu I^er Chevallier, avait épousé en 1748, Antoine-Mathieu, le fils aîné de Mathieu Criaerd, ce dernier ayant réalisé les meubles pour Madame de Mailly à Choisy. Donc une collaboration entre Charles Chevallier, son frère Jean-Mathieu I^er et Mathieu Criaerd serait tout à fait envisageable. On constate, en outre, que les bronzes dorés qui ornent la façade de nos commodes sont pratiquement identiques à ceux, argentés, de la commode du Louvre.

Charles Chevallier avait épousé en 1737, Jeanne-Madeleine, la fille de l’ébéniste Gaspard Coulon. A cette époque, il demeurait rue de Grenelle, avec son frère Jean-Mathieu I^er, et participait à l’entreprise de ce dernier. Le 30 mai 1739, Charles Chevallier et son épouse s’étaient installés dans une maison avec boutique grande rue du Bacq, qu’ils finirent par acheter en 1763. Charles décéda le 3 février 1771 et l’inventaire dressé le 24 juillet de la même année (6) témoigne de la réussite de l’ébéniste. La valeur des marchandises s’élevait à plus de dix mille livres et leur quantité était tout aussi impressionnante : entre autres y étaient décrits non moins de cent cinq corps de commodes dont seize étaient recouvertes en vernis (7) … Malgré le grand nombre de marchandises, aucun établi n’était décrit dans l’inventaire après décès de Charles Chevallier. Doit-on conclure qu’il agissait plutôt en entrepreneur se contentant d’assembler que de fabriquer, tout en orchestrant une production assurée par les Coulon, les Criaerd ou les Saunier, familles d’ébénistes avec lesquelles il était apparenté. Dans cette perspective, il semble tout à fait vraisemblable d’envisager que notre paire de commodes fût exécutée par Mathieu Criard (1689-1776), vue sa grande ressemblance avec la commode de madame de Mailly, que ce dernier avait fourni en 1742. Fût-elle seulement assemblée et vendue par Charles Chevallier qui y apposa son estampille, selon un procédé assez courant dans les milieux de marchands-ébénistes parisiens au XVIII^e siècle ?

Par ailleurs, fait symptomatique, en 1774, le commerce à l’enseigne A la croix de Chevalier du frère aîné de Charles Chevallier, Jean-Mathieu I^er, fut repris par Antoine-Mathieu Criaerd, le gendre, de ce dernier, qui continua l’entreprise familiale, tout en estampillant Criaerd, mais en se faisant appeler Chevallier (8).

1 Inv. OA 11292 et OA 9533.

2 J. Durand, M. Bimbenet-Privat, F. Dassas [sous la dir.], Décors, mobilier et objets d’art du musée du Louvre de Louis XIV à Marie-Antoinette, Paris, éds. du Louvre – Somogy, 2014, cat. 81, p. 256-257.

3 Musée Condé, inv. PE 401.5.

4 T. Wolvesperges, Le meuble français en laque au XVIII^e siècle, Paris-Bruxelles, éds. de l’Amateur – éds. Racine, 2014, p. 104-105, 130.

5 C. Demetrescu, Une dynastie prospère d’ébénistes au XVIII^e siècle : Les Chevallier, L’Estampille – l’Objet d’art, 335, avril 1999, p. 68.

6 Arch. nat., Min. cent., LXV, 372.

7 C. Demetrescu, ibid., p. 76.

8 C. Demetrescu, ibid., p. 78.