Commode ouvrant à deux rangs de tiroirs sans traverse apparente, galbée en façade et sur les côtés, en beau noyer ondé et orné en façade d’un grand cartouche rocaille en bronze doré, reposant sur quatre pieds pastille. Entrées de serrure en bronze doré, serrure en fer, marbre de Carrare blanc veiné de gris. Etiquette V (classification P. et F. Rouge).
Par Jean-François HACHE (Grenoble 1730-1796).
Grenoble, vers 1769-1771.
Etiquette abîmée.
Hauteur : 80 cm – Largeur : 101 cm – Profondeur : 55 cm
Provenance :
Vente Hôtel Drouot 26/11/2003, lot 237 du catalogue. Vendue 22 700 € au marteau.
Bibliographie :
Pierre et Françoise Rouge Le génie des Hache,, Faton 2005, p. 313-314 décrite et reproduite.
NB : Cette élégante petite commode de Jean-François Hache est recouverte d’un très beau marbre de Carrare d’origine. Son gable est plus riche que celui du bâti, en façade et sur les côtés, conformément aux exigences des Hache, ébénistes du duc d’Orléans.
Voir pp. 54-57 pour la classification des étiquettes.
Voir aussi une commode similaire en noyer p. 312 et celle du Musée Dauphinois p. 315, mais dont la marqueterie de cubes n’est pas d’origine.
DES COMMODES À CARTOUCHE CENTRAL VIOLONNÉ : HACHE ET CAREL
A l’exception de la commode (d’une paire) plaquée de noyer et réalisée vers 1740 par Jacques-Philippe Carel (1688-v.1755), achetée par le duc Carl-Eugène de Wurtemberg pour le château de Ludwigsburg (Bade-Wurtemberg), on ne rencontre pas ce type de modèle en bois naturel rehaussé d’un cartouche central en bronze doré dans l’ébénisterie parisienne. En effet, si Mathieu Criaerdt est connu pour ses cartouches violonnés en bronze doré – dont le modèle lui avait été fourni par Hébert – sur les façades de ses commodes, celles-ci ne sont jamais en bois naturel mais plaquées de frisages de bois exotique (ibidem, pp. 313-314). Même chose pour Gaudreaus auquel Carel livra en 1751 le petit secrétaire en pente pour les filles de Louis XV à Versailles.
Des liens anciens existaient entre les Hache et Jacques-Philippe Carel, reçu Maître en 1723 à Paris, ce dernier étant mentionné comme compagnon chez Thomas Hache en 1712 (ibidem, p. 270).
Une parenté stylistique apparaîtra ensuite entre les deux ateliers, puisque Carel fut également l’un des rares ébénistes parisiens à utiliser les cannelures de cuivre sur les traverses de façade et les montants antérieurs de ses commodes, comme Pierre Hache le faisait sur ses modèles richement marquetés d’époque Régence (ibidem, pp. 268-270).
Françoise ROUGE, expert membre du SFEP. Tél. : 06 03 93 23 76