FERRARA (Camillo). Nova Selva di Cirurgia. Nella prima sonogli avertimenti del Manual et artificioso modo di curare molte et gravi informita del corpo humano. Nella secondo sono molti Medicamenti esquisiti, e molti cavati per arte destillatoria, con le sue figure… Venise, Bartolomeo Carampello, 1596 ; pet. in-8, vélin ivoire moderne.

Édition originale, très rare, écrite par ce frère de l’ordre “ del Beato Gioan di Dio ”.

FALOPPIUS (Gabrielis). Medici Nostra tempestate clarissimi. Libelli duo, alter de ulceribus : alter de tumoribus praeter naturam Nunc recens un lucem editi illustrissimo Ioanni Jacobo Phucaro comiti Vueissenhorem, Kirchberg, et Phirt Coesareo Consiliario dicati. Venise, Donatum Bertellum, 1563 ; pet. in-4, brad. cart. du début du XIX^e siècle us.

Édition originale, très rare.

Gabriel Faloppe (1523-1563), élève de Vésale, connu surtout pour avoir décrit l’oreille, et fait connaître l’aqueduc qui porte son nom.

ÉTRENNES dévôtes (petites) à l’usage de Rome et de Paris. Liège et Lyon, Faucheux, 1777 ; in-16 mar. rouge, fil. et large dent. dor. encadrant les plats, avec fer “ à l’oiseau ”, médaillons centraux ovales cernés de cadres, mosaïqués de mar. vert avec sur le premier carquois et flèches dor. et sur le second en lettres dor. “ Suzanne Arethens ”, dos orné, pet. dent. dor., tr. dor. (Rel. de l’époque).

Bel exemplaire de reliure mosaïquée du XVIII^e siècle de Derome.

ÉTRENNES mignones, curieuses et utiles pour l’année Mil Sept cent soixante quatorze. Paris, Cl. J. Ch. et P.-F. Durand, 1774 ; in-16 mar. rouge, triple fil. dor. encadrant les plats, fleurettes dor. d’angles, médaillon central à décor dor. de colombe, couronnant deux cœurs enflammés sur l’autel de la fidélité, dos orné (Rel. de l’époque).

Deux cartes repliées, l’agenda détaché ; qq. pet. us.

ÉCOLE ITALIENNE DU XV^e SIÈCLE. Grande miniature d’Antiphonaire, découpée, 8 x 9,5 cm avec prolongements d’hastes, peinte en bleu et rose, auréole et bordure d’or vif.

Très belle œuvre (collée sur fond de velours).

CHASSE À COURRE. Manuscrit musical du XVIII^e siècle. 52 pages, le reste en blanc, en un carnet in-8 obl., cart. marb. de l’époque, un peu us.

Rarissime cahier de musique notée, pour l’accompagnement au cor, de la chasse à courre. Il comporte 4 lignes par page et est ainsi composé :

“ La quête. Ton pour les chiens. – Première lancée quand les chiens vont bien. – Première vüe. La Requête. L’Oulvary. – Quand les Chiens s’emportent. – Le Débuché. – Le Relancé. – Le Rapproché. – Quand le cerf est à l’eau. – Quand le cerf sort de l’eau. – Retraite Prisse. – Et l’Haly. – L’Appelle. La Retraitte manquée. – Retraitte en fanfare. – La Mort. – Ladine. – La Choisy le Roy. – Fanfare. – Fanfare et premiers et seconds dessus, l’un portant en bas : “ à Madame ”.

Selon toute vraisemblance, il se pourrait que ces partitions aient été destinées aux chasses royales.

BOÎTE-COFFRET – pour livres – du début du XVII^e siècle ; in-8 mar. fauve, triple encadrement de dent. dor. sur les plats, grand motif “ à l’éventail ” de fleurons dor., mosaïqué aux centres d’une rosace de mar. vert, côtés ornés, serrure de cuivre dor.

Très rare spécimen de ces boîtes destinées à contenir des livres précieux : heures… Peu d’exemplaires en sont connus surtout avec décor mosaïqué ; manque de cuir sur le fond.

BOÎTE de reliure italienne du XVI^e siècle ; in-12 (9 x 10 x 3 cm) mar. rouge sur base de bois, triple fil. dor. encadrant les plats, ornés d’armes cardinalistes dor. avec semis d’étoiles dor., champs décorés de spirales dor., int. de soie rouge, un fermoir-crochet (sur 2), charnière fendue.

Rarissime exemplaire de ces précieuses boîtes-reliures du XVI^e siècle, destinées à contenir de petits livres de prières ; qq. pet. défauts.

BAILLET (Baron de S. Julien). La Peinture. Poëme. Amsterdam et Paris, Quillau et Jombert, 1755 ; plaq. in-8, demi-veau fauve, dos orné de fleurons dor. (Rel. du XIX^e siècle us.).

Première édition.

Précieux exemplaire ayant appartenu à Voltaire, avec signature sur le titre et deux corrections autographes.

De la Bibliothèque de Viollet-le-Duc, avec ex-libris. Il porte une date au crayon à la fin “ 1867 ”.

ALMANACH ROYAL. Année 1770. Paris, Le Breton, 1770 ; gr. in-8 mar. rouge, large encadrement baroque dor. à la chauve-souris avec grand vase fleuri au centre butiné par des papillons sur les plats, dos orné de fleurs de lys dor., dent. int. dor., doublés et gardes de soie bleue, tr. dor. (Rel. de l’époque).

Bel exemplaire. Les décors sans armes sont beaucoup plus rares ; pet. fentes à une charnière et infime manque à une coiffe.

ADVERTISSEMENT à tous Bons et Loyaux Subjects du Roy, ecclésiastiques, nobles et du Tiers-État, pour n’estre surprins et circonvenuz par les propositions colorées, impostures suggestions et suppositions des conspirateurs, participans et adhérens à la pernitieuse entreprise, faicte et machinée contre le Roy, nostre souverain seigneur et son estat. Paris, J. Dallier, 1567 ; in-4 vélin dor., fil. dor. encadrant les plats entièrement décorés d’un semis de chiffres couronnés dor., dos orné, tr. dor. (Rel. de l’époque).

Édition originale composée de 10 ff.

Précieux exemplaire unique imprimé sur peau de Vélin, celui du roi Charles IX, relié à son chiffre : deux K adossés et couronnés. Ses relieurs furent Nicolas Eve et Claude de Picques.

De la Bibliothèque Édouard Rahir [Première partie 1934, n° 2, reproduction de la reliure] avec son ex-libris ; pet. défaut à un angle inférieur de la rel., les cordonnets manquants.

Il est inutile d’insister sur l’importance de cet ouvrage écrit, sans doute, sur la volonté du Roi lui-même, pour essayer de ramener l’ordre dans un royaume divisé, et pour remettre au pas, sinon à la raison les conspirateurs.

WINDSOR (Wallis Simpson, duchesse de). Beau portrait en tirage argentique, signé à l’encre et daté ; Paris, 1940 par Kollar ; 21,5 x 29,5 cm.

VOLTAIRE. – WAECHTER (G.-C.). Médaille en bronze par… 1770 avec mention gravée “ Tiré d’après nature au Château de Ferney ” ; diam. 6 cm dans un cadre en bronze dor. ancien.

Cf. Album de la Pléiade n° 361 p. 255 où une médaille similaire est reproduite [Collection de la B.N.].

TOYEN (Marie Cerminova dite). 1902-1980. – Les Oiseaux. Eau-forte originale, signée au crayon ; 12,5 x 17,5 cm.

TOBEEN (Félix Élie Bonnet dit). 1880-1938. Lettre autographe, signée à Roger Allard. Nice, 8 rue Miollis, 11 Juin 1919 ; 2 pages ½ in-12 avec grand et beau dessin original à la plume : homme nu tenant deux balles dans ses mains.

Il a reçu les n^os 2 et 3 du “ Nouveau spectateur ”. “ Vous devez être redevenu poëte à vie prêt à chanter dans votre Spectateur renouvelé des Odes et Ballades de l’arrière… Êtes-vous complètement remis de vos blessures… Nous sommes installés depuis Février à Nice, nous y séjournons encore pour quelques jours, goûtant le temps splendide persistant depuis 6 mois… Malgré nos appréhensions nous partons le 15 pour la vallée de l’Aude, probablement Axat. Mais Paris nous reverra tous en Automne ”.

Tobeen séjourne beaucoup au Pays Basque. À partir de 1910, il travaille à Paris où il est en contact avec les artistes du Cercle de Pablo Picasso et Georges Braque.

SAND (George). Dendrite originale. Paysage montagneux, à la cascade avec ses deux petites filles : Aurore et Gabrielle dites “ Lolo ” et “ Titite ” et le chien Fadet ; 15,5 x 11,8 cm.

Belle œuvre des années 1872. Au verso se trouve un certificat d’Aurore Sand.

George Sand a appelé sa technique la dendrite “ ou aquarelle à l’écrasage ”. Elle mettait de la peinture sur une feuille, puis en écrasait un autre dessus. Cela faisait des taches ; ensuite elle se laissait guider par son imagination. Dans l’été 1872 le dendritage devient frénétique à Nohant. En 1874 elle écrit à son fils Maurice : “ Je fais de la dendrite avec rage ” ; le 16 Juillet “ Je dendrite ”, le 18 “ et la dendrite  va son train ”. Le 5 Décembre 1874 à Auguste Toulmouche : “ Mes aquarelles à l’écrasage vous ont amusé. Je vous en envoie une… il y a des coquelicots et mes deux petites filles avec leur chien “. Cette œuvre est à mettre en rapport avec celles n^os 283 à 287 reproduites dans le livre de Christian Bernadac “ George Sand. Dessins et aquarelles. 1992 ”.

MONTHERLANT (Henry de). “ Le Voleur de Chameaux ”. Manuscrit autographe, signé de 18 pages in-4, sur papier ligné.

Précieuse version en partie inédite de ce texte publié dans les “ Annales ” du 1^er Septembre 1929.

Nous avons ici le premier “ jet ” de cette nouvelle, remaniée ensuite pour être publiée.

MONNIER (Henry). “ La Lecture chez la Concierge ”. Dessin original à la plume et au lavis, signé et daté 1863 avec envoi autographe, au sculpteur Pierre Jules Mêne ; pliures, piqûres 18 x 13,5 cm.

Intéressant projet de reliure avec les deux plats et le dos d’un seul tenant.

LECUIRE (Pierre). Réunion de 3 poëmes autographes, signés des initiales ; 2 pages ½ in-4 obl.

“ Elle un mont // opaque fut // fabrique. – L’Amour vient du meilleur… – Lieu que le geste affranchit… ”.

Joint : 1°) “ Dormeuse ” calligramme avec envoi autographe, signé en deux exemplaires dont l’un des 5 sur Chine. – 2°) Une eau-forte originale “ dédale ” de Lanskoy, 1960, avec envoi de Lecuire ; tache, dont une plus importante, sur 3 ff.

LARRONDE (Olivier). “ Les Barricades Mystérieuses ”. Réunion de cinq poëmes autographes, dont 4 signés du prénom, deux étant écrits sur papier à l’adresse de Jean Cocteau “ 36 rue de Montpensier ” ; 5 pages in-4.

Très rare réunion de poëmes autographes, d’Olivier Larronde “ Le Rimbaud du XX^e siècle ”, ou Le Magicien foudroyant [1927-1965]. Ils ont été publiés en 1946 dans son premier recueil de poësies “ Les Barricades Mystérieuses ” [édition faite aux frais de Jean Cocteau, chez Paul Morihien, illustrées par André Beaurepaire].

Nous présentons donc les pièces suivantes : “ Que n’osent-ils goûter la langue bleue du ciel // la bouche en cœur, à chatouiller des clairs de lune // à siroter le lait des aubes, gare, gare, gare // Des sphynx tête de mort sont issus de l’écume // de leur regard… [Œuvres complètes, 2002, page 43 avec petite variante].

“ Vendanges” :  “ La fleur déclose me prive de tout comme elle abandonne un fruit // Mon sang charrie des glaçons, fleur de la récolte quand le cortège de ce soir m’ouvrira les veines ” [Œuvres complètes, 2002, page 118, avec petite variante].

Pour Jean-Pierre [Lacloche] : “ Dans ces linges, ô mer, nous nous désenlaçames //. Ces linges orageux où préparent un lit // Les derniers courants d’air. À l’heure où se déplient // De nombreux paravents, au travers de mes larmes, … [Œuvres complètes, 2002, page 53, première partie].

Travaux d’aiguilles de pin : “ Bondée d’amers croissants, la fenêtre s’égare // Chiffonniers câlinés, aimantés par les lunes, // Des chevaux font le vide où bénir ses charnières… ” [Œuvres complètes, 2002, page 58, avec variantes inédites].

Perchoirs : “ Tes pieds gelés déforment mon image // S’use ma bouche à tes pieds de statue // Y nidifient ceux qu’oublia la mer // Les dénichez, miroirs aux coquillages… ” [Œuvres complètes, 2002, page 70].

Olivier Larronde publia donc ce premier recueil de vers à 19 ans en 1946. Immédiatement reconnu par Jean Genet, avant de l’être par Jean Cocteau, et tous les écrivains majeurs du moment. Il fut ainsi “ lancé ”. Jean Denoël, Georges Hugnet, surtout, le présentèrent à Henri Hell, directeur de “ Fontaine ”, à Victoria Ocampo (Sur), à Sartre, plus tard, qui tous le publièrent. Picasso lui fit don d’une écharpe multicolore, Christian Bérard, fit de lui un admirable portrait. Les Noailles l’adoptèrent. Barbezat lui ouvrit les pages de “ L’Arbalète ”. Il ne fit, malheureusement paraître avant de mourir prématurément en 1965 [semi-clochard et alcoolique] que trois volumes. Poëte magicien, au-delà du surréalisme alliant un imaginaire onirique à un mysticisme pur. Jean Cocteau écrira de lui : “ Olivier Larronde se trouve être dans le vide le plus pur à l’extrême pointe entre la jeunese qui se croit délivrée de toute syntaxe et celle qui s’accroche aux vieilles syntaxes. Son équilibre n’est ni l’équilibre de l’inconscience ni l’équilibre des somnambules. Il l’a voulu, il le veut, et à son estime la place d’un mot peut le mettre en danger de mort ”.

Il est donc inutile d’insister sur l’importance de tels manuscrits autographes, ces derniers étant très rares sur le marché.