Bureau de pente reposant sur quatre pieds cambrés terminés par des sabots de biche, ce modèle en noyer massif ouvre à un abattant incrusté d’une réserve centrale marquetée d’un bouquet de fleurs émanant d’une feuille à tabac et d’un oiseau en vol, sur un fond de bois de fil, sur contre-fond de loupe de sycomore moirée blonde, dans une réserve formée de filets feuillagés en ébène, au-dessus d’un support formant pupitre en bois noirci mouluré. De part et d’autre du décor central, deux cartouches enferment des loupes de sycomore nuageuses et teintées en brun, tandis qu’en ceinture, le rang supérieur ouvre à deux tiroirs ornés de réserves dont les filets en ébène enserrent des loupes de sycomore nuageuses teintées en brun, le rang inférieur ouvrant à un seul grand tiroir orné au centre d’un grand cartouche enfermant le même type de loupe.
L’abattant ouvre à l’intérieur sur un casier fixe composé de trois rangs de tiroirs, de profondeurs croissantes et de hauteurs égales, autour d’une niche et d’une tirette qui, une fois poussée vers le fond, dévoile une cachette. Les façades des tiroirs sont en noyer, ils sont montés à feuillure en sapin. Le fond en sapin du caisson en noyer a conservé sa teinte rouge d’origine.
Estampille de HACHE FILS À GRENOBLE sur le chant du tiroir inférieur droit.
Cuir abîmé, quelques piqûres, petites restaurations au placage et dans la marqueterie, platines et trois clefs rapportées.
Hauteur : 103 cm – Largeur : 113 cm – Profondeur : 52,5 cm
Ce modèle est très proche d’un autre bureau de pente estampillé (dans Le génie des Hache, P. et F. ROUGE, Faton 2005, pp.383-385), et de celui qui a meublé la propriété de la FURONNIÈRES, à Claix, tout près de Grenoble, où le jeune STENDHAL passait ses vacances.
On y retrouve notamment les mêmes élégantes découpes de l’abattant et de la traverse basse qui se font parfaitement écho, ainsi que le principe illusionniste cher au dernier des HACHE qui laisse l’oeil reconstituer l’intégralité des réserves sur les tiroirs extérieurs, puisque celles-ci sont en partie formées par les moulures en bois noirci des tiroirs. Quant à la marqueterie de fleurs, dont les éléments sont découpés à la scie et gravés, elle reste naturaliste puisqu’on reconnaît narcisse et jonquille, parmi les feuilles de lierre et de rosier, et des baies qu’un oiseau en vol semble avoir repéré.
Jean-François HACHE (Grenoble 1730-1796), ébéniste du duc d’Orléans, vers 1765-1770.
Bibliographie :
Ce meuble sera reproduit dans le tome II du livre Le génie des Hache, P. et F. ROUGE, Faton 2005 à paraître prochainement aux Editions Faton.
Françoise ROUGE, expert près la cour d’appel de Paris
Tél. : 06 03 93 23 76