Ignazio COLLINO (Turin 1724/1793)
Filippo COLLINO (Turin circa 1737/1800)
Cléopâtre mourant
Marbre de Pont.
Hauteur : 50 cm – Largeur : 61 cm – Profondeur : 30 cm
Figures clés pour les débuts de la sculpture néoclassique en Italie, les frères Ignazio et Filippo COLLINO travaillent constamment en collaboration, signant presque toujours de façon conjointe leurs oeuvres. Si les documents et les sources les plus anciennes (par exemple Elogio del COLLINO de Giuseppe VERNAZZANO en 1793) semblent donner une sorte de primauté à Ignazio, il n’est toutefois pas toujours facile de distinguer l’oeuvre des deux frères en l’absence d’un noyau d’oeuvres signées ou documentées
isolément. Après un apprentissage chez le peintre Claudio BEAUMONT et le sculpteur Francesco LADATTE, Ignazio se rend à Rome en 1748, suivi en 1753 par Filippo. Là, les deux sculpteurs étudient chez Giovanni Battista MAINI, se consacrant surtout aux copies d’antiques destinées à la cour de Savoie. Nommés académiciens de Saint Luc respectivement en 1760 et 1763.
Cléopâtre mourant se rattache de manière évidente et précise (également dans les dimensions) à une terre cuite d’une collection privée pour laquelle en 2003 était proposé une attribution à Ignazio et Filippo
COLLINO (cf. Vittorio Alfieri aristocratico ribelle, catalogue de l’exposition
de Turin, Milan 2003, p. 64). Aujourd’hui la découverte de cette sculpture, dont la terre cuite constitue le modello préparatoire, est une importante confirmation de cette hypothèse car dans le marbre les caractéristiques stylistiques propres aux COLLINO apparaissent encore plus évidentes : dans le classicisme mesuré du visage (bien comparable à celui de la Proserpine, signée, de PAVLOSK), ainsi que les vêtements, parcourus de plis serrés, à l’Antique, comme le montre particulièrement bien le drapé de la partie postérieure.