CHINE
Verseuse couverte de forme godronnée à décor en bleu, rouge et or dit Imari de larges rochers fleuris et d’une frise de feuilles stylisées sur le pied.
XVIIIe siècle, époque Qianlong (égrenure au pied, fêle à l’intérieur du couvercle et usures).
Hauteur : 21 cm
Le bord du couvercle est monté en argent, cette monture suit le mouvement de la porcelaine, l’appui-pouce est à enroulements et sur le manche feuille découpée stylisée.
Maître orfèvre Pierre PÉPIN, reçu en 1726.
Saint-Malo, 1739-1742.
Bibliographie :
Les orfèvres de haute Bretagne, Rennes, 2006, reproduite p. 386, n°194.
La quasi-totalité des porcelaines chinoises montées en argent, le plus souvent entre 1710 et 1730, portent des poinçons de Paris, alors que les pièces à monture d’argent portant des poinçons de province sont rarissimes : ce pot à eau est l’un des seuls objets connus montés en argent par un orfèvre breton. Saint-Malo fut une ville portuaire extrêmement importante par où transite à la fin du XVIIe siècle et durant les trente premières années du XVIIIe siècle une part importante des cargaisons de porcelaine importée de Chine par la Compagnie des Indes, avant l’installation de cette dernière à Lorient vers 1740. Le musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis possède un pot à eau identique, dont la monture se réduit à l’appui-pouce du couvercle.
Lors de la visite des juges-gardes de la Monnaie de Rennes, le 18 août 1740, Pierre PÉPIN, présente un petit morceau de lingot marqué de son poinçon portant pour gravure deux P un espère de fleuron au dessous, une hermine au dessus. De plus, l’orfèvre se justifie de la présence dans sa boutique d’un pot de porcelaine monté en argent en déclarant que le cercle d’argent trouvé sur [ce pot] est fabriqué pour garnir le couvercle dudit pot et que ce mesme cercle d’argent a été tiré du mesme lingot. Le pot de porcelaine mentionné dans la boutique coïncide de façon troublante avec l’objet ci-dessus, les dates étant concordantes.