Secrétaire à abattant en laque européenne à fond noir, décor doré et polychrome de paysages lacustres animés de personnages et de pêcheurs dans le goût de la Chine. Il présente un tiroir en doucine, ouvre à un abattant démasquant un coffre (rapporté), de quatre casiers et six tiroirs plaqués de bois de rose et à deux vantaux à la partie inférieure. Les montants à pans coupés.
Estampillé C. TOPINO.
Décoration de bronzes ciselés et dorés tels que chutes, entrées de serrures, agrafes et anneaux de tirage.
Époque Louis XVI (restaurations).
Dessus de marbre St-Anne.
Provenance :
Vente, Paris, 31 janvier 1994 n° 131, 200 000 F.
Charles TOPINO vraisemblablement natif d’Arras, exerce son activité comme ouvrier libre et commence sa carrière au Faubourg Saint Antoine. Reçu maître en 1773, il est appelé en 1782 à la charge de député de la corporation. Dans une lettre adressée à son frère à l’occasion de cet événement, il écrit que voilà bien des honneurs et guère de profits (1). Sa production est connue par les meubles légers qu’il réalise ; en particulier un modèle de bonheur-du-jour marqueté de motifs asiatiques, théière, vase d’inspiration chinoise. Sa clientèle comporte aussi bien des membres de la noblesse que des confrères en particulier les MIGEON, BOUDIN, DELORME, Héricourt, TUART. Son livre-journal conservé aux archives de la Seine, véritable répertoire de son œuvre, met en lumière les différents prix qu’il demande pour des panneaux qu’il vendait à ses confrères (2). Il répond avec talent à la persistance du goût pour l’exotisme au XVIIIe siècle : on retrouve le motif des Chinois dans un paysage également sur une table (3) illustrée dans l’article de Mr Barbier Sainte Marie (4).
(1) Les ébénistes du XVIIIe siècle français, Hachette, 1963 p.267. – (2) Engravings and the French 18th century marqueteur II ,par Geoffrey de Bellaigue, Burlington magazine, juillet 1965 p.358-359. – (3) Vente Ader Paris le 9 juin 1936 n°133. – (4) Charles Topino maître ébéniste et entrepreneur fécond, par S. Barbier Sainte Marie dans L’Estampille-L’Objet d’Art octobre 1999 p.32 à 57.