[MANUSCRIT]. [CARTAS EJECUTORIAS]. Ejecutorias de Coshidalgos Medinas Ferragut de Medina del Campo
En espagnol, manuscrit enluminé sur parchemin.
Espagne, Andalousie (Grenade et Séville), 1587 avec additions manuscrites datées 1591.
Avec deux grandes compositions enluminées.
59 ff., complet, copié à l’encre brune, écriture de chancellerie espagnole arrondie, sur 34 lignes, réglure à l’encre rouge (justification : 242 x 130 mm), grandes initiales à l’or liquide sur fonds rouge ou bleu avec décor de rinceaux et feuillages, deux grandes compositions enluminées (ff. 2v et 3), séparées par une serpente de soie rouge.
Reliure d’origine de velours bleu sur ais de carton, dos à 4 nerfs, velours usé avec manques de velours à plusieurs endroits faisant apparaître les ais de cartons, néanmoins reliure d’origine. Intérieur très frais.
Dimensions de la reliure : 310 x 215 mm – Dimensions des feuillets : 305 x 210 mm.
Beau manuscrit contenant des Cartas ejecutorias pour les frères (hermanos) Alonso et Hieronymo Medina de Ferragud (co-seigneurs), sous le règne de Philippe II d’Espagne (1527-1598) qui fut le fils aîné de Charles Quint. La famille Medina de Ferragud (ou Ferragut) avait des attaches à Séville, Grenade et à Medina del Campo, ville de la province de Valladolid. La famille Medina Ferragut était aussi admise parmi
la noblesse sévillane et était par exemple exemptée de la taxe sur la viande blanche au XVIe siècle (Voir J. DIAZ de NORIEGA y PUBUL, La Blanca de la carne en Sevilla, tome III, p. 60 : Medina Ferragut (Alonso y Geronimo de)). Le terme espagnol reales cartas ejecutorias (lettres royales exécutoires) fait référence aux documents juridiques émis par les autorités espagnoles contenant la résolution de procédures judiciaires, y compris les affaires pénales, les conflits fonciers et les revendications de statut de noblesse. Les Cartas ejecutorias sont émises par le monarque luimême, en utilisant son image et son nom mais ce sont des documents qui résultaient de litiges judiciaires – souvent durant depuis plusieurs décennies – impliquant des témoins. Le terme employé pour désigner ces procédures est pleito (ou pleyto dans notre document). Le résultat de ces pleitos était royal et définitif et donc censé exécuté rapidement.
Comme souvent pour les Cartas ejecutorias, le manuscrit s’ouvre sur deux grandes compositions enluminées à pleine page bordées d’un décor de médaillons, feuilles d’acanthe, vases et grotesques sur fond d’or. Sur la page de gauche, on note deux personnages masculins agenouillés en prière (Alonso et Geronimo Medina de Ferragut) et en face sans doute la femme de l’un d’eux avec trois enfants. Leurs regards sont tournés vers la Vierge à l’Enfant au ciel entourée d’un chapelet. Le nom Dom Philippe (pour le roi Philippe II d’Espagne) figure dans un cartouche sous les scènes peintes. Sur la page de droite, une inscription en lettres enclavées Por la Gracia de Dios sépare deux registres avec en haut une scène figurant Saint Jacques Matamore sur son cheval terrassant des Maures lors de la bataille de Clavijo (Rioja) en 844, exaltation guerrière du triomphe de la monarchie espagnole sur les Ottomans. Dans le registre du bas, grandes armoiries de la famille de Medina de Ferragut.