Charles de CHATILLON (1777-1844)
Portrait de Charles-Marie Bonaparte (Ajaccio, 1746-Montpellier, 1785)
Portrait de l’empereur Napoléon en César.
Paire de miniatures ovales peintes à l’imitation du camée, l’une signée en
bas à droite Chatill., l’autre signée en bas Chatillon (légèrement effacée).
Dans des cadres ovales en or (750 ‰), avec anneau de suspension.
Vers 1804-1805.
4,5 x 3,6 cm – Poids brut : 19,6 g
4,5 x 3,6 cm – Poids brut : 24,8 g
Historique
Charles de CHATILLON (1777-1844) est l’un des premiers miniaturistes à
avoir inauguré la mode des portraits à l’imitation du camée antique, avec
PARANT, DEGAULT et COUPIN de La COUPERIE. Il exposa au Salon dès
1795, et présenta plusieurs suites de portraits miniatures, dont quelquesuns de grands formats, montrant ses talents de miniaturiste avec des
camées à thème antique dès 1801. Le genre camée était alors très en vogue
sous le Directoire et le Consulat ; il rappelait les trésors archéologiques du sud de l’Italie romaine, et glorifiait les arts de l’Antiquité qui seront mis à
l’honneur sous l’Empire. Cette peinture en trompe l’œil imitant les gravures
sur pierre dure comme la cornaline, l’agate, ou la sardoine, demandait une
grande virtuosité que seul un petit nombre d’artistes développèrent.
Charles de CHATILLON devint le secrétaire de Lucien BONAPARTE sous
le Consulat. La duchesse d’ABRANTÈS parle dans ses Mémoires, du comte
de Chatillon, un de ses amis, que les malheurs de la Révolution avaient
jeté dans la carrière des arts, qui s’en était fort glorieusement tiré et que
l’exil de Lucien n’avait pas arrêté pour le suivre en Italie. Il habitait avec
lui et dirigeait l’administration des beaux-arts de son intérieur » [Duchesse
d’Abrantès, Mémoires, éd. 1893, tome VII, p. 110]. Dans ses Mémoires
inédits, Lucien atteste des liens très proches qu’il noue avec le petit
Chatillon – jeune peintre en miniature – bien qu’homme de qualité – double
mérite à avoir du talent et qui m’est toujours resté attaché.
Il réalisa de nombreux dessins et portraits de la famille de Lucien, et
profitera de ses liens privilégiés pour côtoyer des artistes attachés aux
BONAPARTE, tels WICAR, DUPRÉ, FABRE ou mieux encore, INGRES et
GIRODET, que notre artiste copie à plusieurs reprises. Il présenta d’ailleurs
au Salon de 1814, sous le n°1244, Endymion d’après GIRODET.
Charles de CHATILLON fut aussi chargé de dessiner les illustrations de
Charlemagne ou L’Église délivrée, poème épique composé par Lucien
BONAPARTE et publié en 1814. L’artiste publiera en 1842 ses mémoires
sous le titre Quinze ans d’exil dans les Etats Romains pendant la proscription
de Lucien BONAPARTE, source de nombreuses anecdotes concernant la
vie de famille de Lucien et d’Alexandrine de BLESCHAMP.