Superbe masque Punu ou Lumbo (Gabon) Le beau visage aux yeux mi-clos étirés vers les tempes, aux fins sourcils noirs, est surmonté d’une coiffure matoki, également noire, formée de neuf tresses séparées par une raie médiane. La bouche charnue, teintée de rouge sombre, est en légère avancée. L’intérieur du masque, sculpté à petits coups de gouge, patiné par l’usage à l’endroit du front et du menton, témoigne de son ancienneté. Le trou au sommet de la tête présente des traces de brûlure. Il comporte deux orifices latéraux pour attachement. Petit choc entre les sourcils, et un sur la tempe. Ces masques étaient utilisés au cours des danses cérémonielles okuyi. Selon Perrois et Grand-Dufay, les masques « dont la coiffe est à grosses tresses disposées de part et d’autre d’une raie axiale » sont beaucoup plus rares que ceux portant une coiffure à coques (4 % du corpus étudié). Ce serait une coiffure réservée aux jeunes accouchées, et plus rarement aux veuves. Cet exemplaire, au visage très pur, tout en sensibilité et retenue, est probablement le plus réussi du type. Bois à patine naturelle blonde, pigments rouges, restes de kaolin (dont la masque était à l’origine entièrement recouvert) Hauteur : 27,5 cm Provenance : Ancienne collection coloniale française, rapporté dans les années 20. Cf. Perrois et Grand-Dufay (Visions d’Afrique, Punu, 2008, pl. 30-32).