Tambour d’un régiment provincial d’infanterie daté 1777. La caisse en bois cintré, travail d’un maître boisselier est peinte en bleu roi, seulement décorée par endroit d’une importante fleur de lys et non pas des armes de France dans leur interprétation héraldique. (Il manque la peau supérieure, traces de peinture antérieures ) Haut : 39 cm, larg : 38 cm. Ce tambour est encore accompagné de son très rare collier à baguettes en buffle blanc, orné quant à lui aussi d’une grosse fleur de lys mais en laiton estampé. Bon état. Recrutées à la fin du XVIIIème siècle parmi les populations paysannes, les milices agissent en tant que troupes de soutien de l’armée régulière, la déchargeant de ce fait de certaines tâches. En l’occurrence : les escortes de convoi d’artillerie ou de vivres, la garde des places investies ou la garde des prisonniers, les travaux de siège et l’obligation de creuser des tranchées. Elles servent aussi à compenser les pertes de l’armée régulière. Malgré quelques succès militaires pendant la guerre de Sept Ans où il tirèrent leurs dernières cartouches en 1762 aux combats de Wilhemstadt et de Johannisberg les miliciens souffrent du manque de considération des troupes de premières lignes. Aussi pour réhabiliter ces combattants de seconde ligne on donne aux simples compagnies de grenadiers l’appellation plus flatteuse de « grenadiers royaux. » En 1771, ce nom décrié de « miliciens » sera remplacé par celui de « soldat régional » et les compagnies seront regroupées en « régiments provinciaux » jusqu’à la Révolution. L’uniforme à l’origine est entièrement gris clair ou blanc. Puis apparurent l’épaulette et la distinctive bleues. Les tambours portaient l’habit bleu à la livrée du roi.