Fauteuil d’apparat en bois mouluré, sculpté et doré à dossier rectangulaire renversé. Attaches d’accotoirs feuillagés, accotoirs à section circulaire reposant sur des glaives formant piétement. Ceinture arquée sculptée de rosaces. Pieds postérieurs en sabre. Estampillé Jacob rue Meslé. Porte les numéros d’inventaire du Palais de Compiègne… et une étiquette «Bureau du Général L…» Epoque Empire. (volute refaite) Hauteur: 97 cm – Largeur: 61 cm – Profondeur: 52 cm En 1803 naît l’association Jacob Desmalter, bien connue sous l’estampille JACOB.D.R.MESLEE, présente sur notre fauteuil. Si Napoléon privilégiait dans ses appartements privés un mobilier discret d’acajou, il exigeait de voir trôner dans ses salons d’apparat des meubles puissants, massifs et virils. Notre fauteuil appartient à cette deuxième catégorie. Avec ses larges bois dorés ornés en ceinture de motifs de fleurettes à quatre pétales, son dossier renversé à montants en crosses, ses accotoirs sculptés de feuilles de laurier et de feuilles d’eau, ses pieds à doubles balustres à décor de palmettes ou en sabre… Napoléon a tant apprécié ces fauteuils qu’il en commanda à plusieurs reprises, notamment pour sa chambre à coucher de Compiègne ou encore pour le salon du Conseil de La Malmaison. Ce type de siège suscitant un vif succès au sein du cercle intime de Napoléon Ier, Il servit de modèle à des fauteuils que l’on retrouve avec quelques variantes sur des portraits de ses proches peints par le baron Gérard, tels que Marie Louise et le Roi de Rome en 1813, la reine Hortense et son fils en 1807, le comte de Regnault de Saint-Jean-d’Angely, Maréchal de France en 1808, ainsi que sur deux portraits de Napoléon Ier, l’un par le baron Gérard vers 1812 et l’autre par Ingres en 1804. Jacob Frères livra vers 1804-1806 un mobilier de salon très proche pour l’hôtel de la rue de Cerrutti de la Reine Hortense, fille de l’Impératrice Joséphine, et du Prince Louis de Bonaparte, futur Roi de Hollande. Jacob-Desmalter livra en 1809 une suite de mobilier comparable à notre fauteuil pour le salon de l’Impératrice à Compiègne. Une chaise de cette suite est illustrée dans Empire Furniture 1800 to 1825, S.Grandjean, 1966, p. 100, n. 49A. Il en livra d’autres pièces pour d’autres résidences impériales dont une suite pour le grand salon de l’Impératrice aux Tuileries en 1808 cf D. Ledoux-Lebard, Les Ebénistes du XIXe Siècle, Les Editions de l’Amateur, Paris, 1984, p. 312