Lit Renaissance en bois de noyer. Il repose sur des pieds balustres à masses cubiques. Les quenouilles en forme de colonnes lisses, serties d’anneaux à la base et au centre, se terminent en toupies élancées dont la hauteur est déterminée par l’accrochage des rideaux du ciel de lit. Le chevet plein, encadré de moulures, expose l’image circulaire d’un blason central. Le même motif se répète, coupé par le cadre selon une ligne médiane, dans une conception ouverte de la frise. Une double volute le surmonte, symétriquement agencée, encadrant une toupie très aplatie. Des motifs en bas-relief d’écailles, de godrons et de panaches soulignent ce fronton. Italie, début du XVIIe siècle. (accidents et manques) Hauteur: 163 cm – largeur: 137 cm – Longueur: 215 cm Provenance: Maison de vente Aguttes. Vente le 1er Juin 2012 sous le numéro 185. Le lit est un théâtre, la camera, chambre d’apparat, une salle de réception. Tous les grands évènements de la vie s’y déroulent, selon une mise en scène régie par l’étiquette et les règles de bienséance. La position du lit détermine l’organisation de la pièce: à la manière italienne, il se place dans l’angle opposé à la cheminée, contrairement à l’usage français qui le place à côté. Très décoré de somptueux tissus enrichis de passementerie pour le ciel, le dossier et les rideaux, il pare son châlit de bois de formes élaborées et d’élégantes sculptures. Très proche de celui de l’ancienne collection Chabrières-Arles, daté de 1583 et originaire d’un château de Savoie (Tréminis). A la suite de l’Italie, la recherche du luxe et la transformation des supports en sculptures feront évoluer les modèles français: «On rencontre à peu près les mêmes profils dans les estampes de Du Cerceau.» (E. Molinier). Bibliographie: P. Thornton «La Renaissance italienne: 1400-1600» Ed. Flammarion – 1991 J. Thirion «Le mobilier du Moyen âge et de la Renaissance en France» Ed. Faton – pp. 151 à 154 A. Scotti «Aspetti dell’abitare in Italia tra XV et XVI secoli» Milan – 2001- pp. 145 à 153 Références: E. Bonnaffé «Le meuble en France au XVIème siècle» – Paris- 1887 – p. 208