NON VENU

RÉVOLUTION FRANÇAISE. “ Le Clergé chassé ”. Huile sur toile [c. 1790-1791] ; 46 x 35 cm, qq. restaurations.

À cette époque la veine caricaturale s’en prend au clergé. En Août 1790 est proclamée la Constitution civile du clergé qui oblige évêques et curés à prêter sermon, ce qui provoque la division en clergé insermenté, ou réfractaire, et clergé assermenté et constitutionnel. Vers 1791, les conflits cléricaux s’enveniment et la flambée d’anticléricalisme entraîne une vague de caricatures cinglantes. Les “ Révolutions de France et de Brabant ” diffusent les plus âpres. Un tableau anonyme intitulé le Clergé chassé [celui présenté ici] s’inspire de plusieurs estampes qui y ont été publiées : l’une montre une scène fantasmagorique sur le thème entre les lumières et les ténèbres ; la seconde profite de la relation évangélique qui évoque le Christ chassant les marchands du Temple et la troisième raille les richesses et les vices du clergé sous formes d’ecclésiastiques rubiconds et rondouillards. Ce tableau célèbre en somme un autodafé ; les foudres de la révolution, figurée dans les cieux et entourée des Volontaires, fustigent les turpitudes cléricales. [Cf. La Gazette de l’Hôtel Drouot n° 15 du 14 Avril 1989, où dans un article “ Les Arts sous la Révolution ” notre tableau est reproduit page 72].

POURBUS (Frans le Jeune) (suiveur de). Henri IV en costume noir ; huile sur toile marouflée sur carton ; 22 x 35 cm ; qq. usures

NANTES (M^elle de, Louise Françoise de Bourbon). 1673-1743. Son portrait. École française du début du XVIII^e siècle ; huile sur panneau de bois ; 22,5 x 27,5 cm. 800 / 1 200 Ä

GABÉ (Nicolas-Edward). 1814-1865. Couple de chasseurs au faucon à cheval dans un paysage. Huile sur toile signée et datée. 1840 ; 31,5 x 43,5 cm.

ÉCOLE VÉNITIENNE du XVIII^e siècle. Piazzata e S^t Georgio – P^ce Salviati. Huile sur toile ; 40 x 29 cm.

DURAN (Jules). Militaire près d’un tombeau antique. Huile sur panneau, signé ; 10,5 x 16 cm.

CALS (Adolphe-Félix). 1810-1880. Autoportrait jeune. Huile sur toile avec trace de signature en bas à droite ; 30 x 39,5 cm.

Ce portrait est à mettre en relation avec celui du Musée d’Orsay (1851) où le peintre est plus âgé. (quelques repeints)

BARTHE (P.). Portrait de la duchesse d’Angoulême. Huile sur toile signée et datée 1816 ; une pet. rép. dans le fond, cadre dor. de l’époque.

La fille de Marie-Antoinette porte sa parure de rubis.

MOUSTIERS
Deux assiettes à bord contourné, décor polychrome dit « aux drapeaux » orné de coquilles fleuries, masques, drapeaux et tambours.
Fabrique de Fouque.
XVIIIe siècle.
Diamètre : 24 cm

Ensemble de catalogues de différentes collections de faïence et porcelaine dont Charles Perrault, Mme de Polès, Marius Bernard, Papillon, Manzy, Gaymard, Gresse, Lacroix, Gorge, de Paniagua et Bloch, et important lot d’autres catalogues depuis les années 1965.

Pourront être divisés.

STRASBOURG

Boîte à épices ovale couverte à deux compartiments, décor polychrome sur le couvercle d’un Chinois assis et de rochers fleuris. Le corps est orné de fleurs.

Atelier de Joseph Hannong.

Marquée.

XVIII^e siècle.

Longueur : 12 cm

STRASBOURG

Porte-huilier en forme de bateau à décor polychrome. Peignés pourpres sur les anses.

Fabrique de Paul Hannong.

Marqué.

XVIII^e siècle.

Longueur : 27 cm – Hauteur : 11 cm

STRASBOURG

Terrine couverte dite « en baroc » à anses rocaille reposant sur quatre pieds et son présentoir à bord contourné, décor polychrome sur le couvercle de papillons alternés de guirlandes en léger relief et sur le corps de peignés pourpres et de coquilles en relief. Le présentoir est orné de fleurs fines esseulées et de peignés.

Fabrique de Paul Hannong.

Marque sous le présentoir.

XVIII^e siècle.

Longueur de la soupière : 37 cm – Hauteur : 28 cm

Longueur du présentoir : 42 cm

Eclats au couvercle et léger manque d’émail.

Provenance :

Nicolier.

Bibliographie :

Pour un modèle similaire, Jacques Bastian, Strasbourg : faïences et porcelaines, 1721-1784, tome I, p. 51, ill. 39.

STRASBOURG

Plat ovale à bord contourné, décor polychrome de fleurs fines et d’un filet pourpre sur le bord.

Fabrique de Paul Hannong.

Marqué.

XVIII^e siècle.

Longueur : 32,5 cm

STRASBOURG

Grand plat ovale à décor polychrome de fleurs fines chatironnées.

Fabrique de Paul Hannong.

Marqué.

XVIII^e siècle.

Longueur : 42,5 cm

STRASBOURG

Assiette à bord contourné, décor polychrome d’un bouquet de fleurs fines façon porcelaine ; fleurettes et filet brun sur le bord.

Atelier de Joseph Hannong.

XVIII^e siècle.

Diamètre : 24 cm

Exceptionnelle et rare terrine en forme de hure de sanglier et son présentoir en faïence de Strasbourg de la période de Paul Hannong 1750-1754.

Dimensions :

Terrine  :

longueur : 46 cm – largeur : 41,5 cm

hauteur : 29,5 cm

Présentoir :

longueur : 59 cm – largeur : 50 cm

Parfait état de conservation.

Une défense et deux grès restaurés.

Provenance :

Château en Touraine, puis vente Fraysse & Associés du 30 mars 2011 lot 57, puis Paris collection particulière.

Bibliographie :

– « Répertoire de la Faïence française », Paris, musée des Arts Décoratifs, 1932.

– Hans HAUG, « La faïencerie de Strasbourg », Strasbourg-Paris, 1950.

–  Jacques BASTIAN, « Strasbourg, faïences et porcelaines 1721 – 1784 », éditions M.AJ.B, Strasbourg, 2002.

– Catalogue de l’exposition « L’œuvre des Hannong : faïences de Strasbourg et Haguenau », Strasbourg, 1975, musée des Arts Décoratifs, Palais Rohan.

La mode des terrines zoomorphes

en Europe au XVIII^e siècle.

A la fin du  XVIIe siècle, l’introduction de nouveaux mets tel que le ragoût de viande (l’oille), est à l’origine de la création de nouvelles pièces de service de table que sont les terrines et pots à oille.

Ces récipients couverts qui permettent de conserver les aliments au chaud deviennent alors l’élément central du service de table.

Pièce d’usage mais aussi pièce centrale du décor, la terrine focalise les recherches ornementales et formelles des manufactures de faïence et devient rapidement un prétexte à la création de véritables morceaux de bravoure.

Apparues en premier lieu à Hoechst en 1746, grâce au talent de Johann Gotfried Becker, transfuge de Meissen, c’est à Strasbourg que cet art connait son apogée avec Jean Guillaume Lanz et Jean Louis.

Ces terrines zoomorphes illustrent superbement le goût européen pour les trompe-l’œil d’animaux. L’engouement était tel que toutes les manufactures européennes en ont produit : les manufactures delftoises en Hollande, la manufacture de Chelsea en Angleterre, la manufacture royale de Rato au Portugal, etc. La Compagnie des Indes  reçu aussi des commandes de têtes de sanglier pour le marché occidental.

Tant pour ses qualités esthétiques que la prouesse technique que représentait la réalisation d’un modèle si important, cette terrine en faïence de Strasbourg doit être appréciée comme le plus beau modèle en faïence européenne connu. Sa date précoce de réalisation le place aussi comme précurseur dans la mode des trompe-l’œil d’animaux qui allaient envahir les pavillons de chasse princiers, principalement allemands et français.

Cette terrine en forme de hure de sanglier en trompe l’œil, représentée la gueule légèrement ouverte, la langue apparente et les grès saillants, est ornée d’un décor polychrome au naturel. Elle repose sur un large présentoir orné sur le bord de branchages de chêne en relief avec glands et feuillages et sur le bassin d’un décor de libellules, papillons et sauterelles peints dans un style naturaliste d’après des gravures germaniques notamment celles de Jacob Hoefnagel (éditées en 1592).

Notre terrine est le plus grand modèle réalisé par la manufacture de Paul Hannong dont le modèle attribué à Jean Guillaume LANZ, entre 1750-1754.

On ne connaît aujourd’hui que 3 exemplaires de cette taille dans les collections publiques : 

1. Cité de la Céramique, Sèvres.

2. Musée des arts décoratifs de Strasbourg.

3. Château de la Favorite, électrice de Bade, dans sa résidence à Rastatt.

Seul l’exemplaire conservé en Allemagne conserve son présentoir.

Les dimensions du présentoir sont aussi exceptionnelles puisque l’on ne connait pas aujourd’hui de pièces de platerie réalisées dans des dimensions aussi importantes.

Il se distingue aussi par le rarissime décor d’insectes qui illustre superbement la grande finesse picturale et le souci de réalisme avec lesquels les peintres strasbourgeois retranscrivaient des planches de botaniques de graveurs allemands. Jacques Bastian a identifié les principales sources qui sont Maria Sybilla Merian, Jacob Hoefnagel, Jacques Vauquer, Jean-Baptiste Monnoyer.

Ces terrines animalières baroques en trompe l’œil faisaient partie de services de table particulièrement spectaculaires. L’un des  plus beaux services connus est celui commandé par Clemens August de Clemenswerth publié dans l’ouvrage de Jacques Bastian à partir d’un inventaire réalisé par Eckard Wagner, alors conservateur du château de Clemenswerth.

Livré en 1751, Jacques Bastian pense qu’il aurait pu être inauguré lors des chasses princières de l’automne 1751. Ce service se composait d’environ 600 pièces et comprenait un nombre conséquent de terrines en forme d’animaux dont :

« 1) Une hure de sanglier (sans plateau).

2) Un coq de bruyère et un dindon.

3) Deux faisans, deux oies, deux canards, quatre pigeons, quatre perdrix, quatre bécasses, quatre tortues, deux choux-fleurs.

(…) »

Jean Guillaume Lanz était le chef de l’atelier des sculptures dans la manufacture de Paul Hannong entre 1750 et 1754 et on l’attribue traditionnellement la paternité des moules en trompe l’œil. Il quitta la manufacture Strasbourgeoise pour Frakenthal où il exerça de 1755 à 1761. Jean Louis l’un des collaborateurs de Lanz à Strasbourg quitta la manufacture alsacienne pour Sceaux où il continua cette production de trompe-l’œil.

SCEAUX

Grand plat rond à bord déchiqueté orné de feuilles en relief, décor polychrome de fleurs au centre.

Marqué.

Période de Chapelle.

XVIII^e siècle.

Diamètre : 42 cm

SCEAUX

Paire de bouquetières à quatre pieds, décor polychrome en léger relief de scènes aquatiques animées de canards, lapins, renards, cygnes. Peignés pourpres sur les bords.

XVIII^e siècle.

Hauteur : 11 cm – Longueur : 21 cm

Provenance :

Collection d’Espezel (Carcassonne).