Aigle de drapeau 1er Empire (Modèle 1804)
L’Empire est proclamé le 18 mai 1804.
L’époque se veut néoclassique, et l’empereur choisit comme symbole de son régime naissant l’aigle romaine telle quelle apparaît à la galerie Buanarotti à Florence. En langage héraldique, l’aigle qui est du genre féminin symbolise la majesté de l’Empire et la domination des grands espaces. Dans le genre militaire elle s’apparente aux enseignes de l’Antiquité. Le noble animal apparaîtra désormais sur les armoiries du nouvel Empire, sur les façades des bâtiments administratifs, ainsi que sur les shakos et sur les gibernes des soldats… Et bien évidement remplacera les piques des drapeaux du Consulat.
L’aigle des drapeaux est réalisé par Philippe Thomire, bronzier et ciseleur de renom, d’après les dessins du non moins célèbre sculpteur Chaudet.
La tête de l’animal se tourne vers son coté gauche, le bec légèrement entrouvert laisse apparaître la langue. Les ailes éployées possèdent des plumes de largeurs diverses, plus larges aux extrémités. L’aigle pose ses serres sur le foudre de Jupiter placé sur un caisson, lequel porte, ou ne porte pas le numéro du régiment.
Le général J. Régnault, dans son ouvrage « Les aigles impériales et le drapeau tricolore 1804-1815 » fixe au chiffre près le nombre total d’aigles de drapeaux ou d’étendards nécessaires à l’ordre de bataille de 1804.
-Garde impériale : 16 -Gendarmerie : 120 -Infanterie : 352 -Garde de Paris : 4 -Cavalerie : 320 -Ecoles militaires : 2 -Artillerie et train : 60 -Gardes nationales : 108 -Génie : 5 -Bataillons coloniaux et étrangers : 21 -Vétérans : 30 -Corps hors-ligne : 88.
Soit un total de 1 130 aigles réalisées entre 1804 et 1805.
D’après Monsieur B. Malvaux, expert, il existerait aujourd’hui environ 124 de ces aigles au modèle de 1804. Dont 46 dans les musées français, 10 dans les musées anglais, 55 dans divers musée étrangers, dont 16 en Russie et 13 dans les collections privées.
La distribution des aigles à l’armée le 5 décembre 1804 a été immortalisée par un tableau réalisé par Jacques Louis David en 1810. Cette grandiose cérémonie se déroula au Champs de Mars devant l’école militaire.
L’exemplaire qui est proposé aujourd’hui aux amateurs passionnés est en bronze fondu en deux parties et soudées entre elles. D’une hauteur de 20 cm et de 25 cm pour la largeur. Il manque le caisson et le fuseau de Jupiter. (Provenance : ancienne collection Saint-Aubin puis Docteur Hutin).
Observations :
Malgré une légère usure sur la calotte de l’animal, sur ses épaules et les culottes, la dorure d’origine est présente à 80%. Il faut toutefois noter quelques petites traces d’oxydations sans conséquences et un petit éclat à l’extrémité de l’aile droite, par contre, la queue à plumes courtes qui à l’origine retombe à l’arrière hors du caisson a été remise à niveau horizontal permettant de poser l’objet sur un bureau ou une étagère. Cette modification a fait perdre quelques millimètres à la base de trois plumes de la queue. Enfin il existe sous la serre gauche, un marquage de série qui est DXIIII.