Paire de petites aiguières en calcédoine, les montures en vermeil filigrané. Le corps de forme ovoïde pose sur une base composée de cordelette, perles et enroulements inversés en rappel sur les différents éléments dont les anses à triple enroulements. Les couvercles à charnière de forme ovale sont surmontés d’une fleur toujours en filigrane. Le col indépendant s’emboîte dans l’aiguière (accidents, une panse fracturée). France, époque Louis XIV. Hauteur: 10,5 cm – Poids brut des deux: 148,2 g La sardoine ou Sardonyx est une variante d’agate à veines de différentes couleurs. Très appréciées de l’Antiquité et utilisées pour les camées. La coupe dite de «Ptolémée» en est un exemple des plus célèbres. Parmi les sardoines les plus exceptionnelles, il y a lieu de mentionner la navette de Saint Denis dont la monture en argent doré filigrané date de l’époque Ottonienne (Allemagne Xe siècle). Cette technique très ancienne était connu des Phéniciens, des Grecs et des Romains. Louis XIV et Anne d’Autriche parmi d’autres grand personnages de cette époque,possédaient d’importante collection d’objets filigranés en argent et en or. Dans l’inventaire de la couronne sont répertoriés 693 objets en filigrane d’argent qui figurent dans le «cabinet des filigranes» à Versailles, très bien décrit par Madeleine de Scudéry. Dès 1663, Gole livrait, pour exposer les filigranes, un meuble qui comportait huit ou dix niveaux avec des tiroirs et était surmonté par une pyramide. On trouve dans le registre des comptes royaux de 1664, un paiement fait «à Gole, menuisier en ébène pour un cabinet qu’il a fait pour placer quantité de pièces de filigrane d’argent audit lieu de Versailles». Un deuxième meuble très important fut livré; il était décoré avec dix plaques d’argent réalisées par le célèbre orfèvre Jean Pittan et représentant les travaux d’Hercule, allusion évidente au pouvoir et à la puissance de travail du Roi. En 1668, Caffieri a travaillé avec les menuisiers Prou et Cucci à «une grande machine de 9 pieds de haut sur 11 à 12 pieds de large et 4 pieds de profondeur pour servir à ranger et mettre en place tous les filigranes de Sa Majesté tant d’or que d’argent» certaines de ces pièces conservées au cabinet des Filigranes étaient d’une assez grande taille, tel «ce grand dôme rond à huit pans et trois ordres de colonnes l’un sur l’autre» qui atteignait une hauteur de 70 cm. L’orfèvre du roi, Jean Pitan (reçu maître 1637 décédé en 1676), reçu du trésorier de l’argenterie avant 1668 la somme de 20 000 livres pour les filigranes d’or et d’argent. La plupart des filigranes d’argent du Roi disparurent dans la première campagne de fontes en 1689 – 1690 «rayé d’un bout à l’autre de l’inventaire» selon l’expression de Pierre de Nolhac. Suivant la volonté du Roi, Monsieur sacrifie lui aussi son mobilier d’argent et la majorité de son argenterie lors des fontes de 1689 – 1690. Lors de son décès en 1701, nous voyons qu’il avait pourtant conservé ou acheté par la suite un grand nombre d’objets de filigrane qui se trouvaient dans ses collections à Saint Cloud. Ce type de travail n’était pratiquement jamais poinçonné. Nous remercions Monsieur Paul Micio pour ces indications.